4 E S C R
Après cette dernière attitude, il fout fo remettre en
garde dans telle pofition qu’on jugera à-propos-* foit
pour attendre l’attaque, Toit pour attaquer le premier.
S i l’on fc trouvoit trop ores de Ton adverlàire, après
avoir fait en avant la paflè du pié gauche, il faudroit le
remettre en garde en portant le pié gauche en arriéré
■ pour éviter un coup de fisrprifo,& ne pas recevoir la première
botte ; car il eft permis.de tirer aufli-tôt qu’on eft
placé en garde , parce qu’il eft probable qu’on eft fur la
défenfive.
Tes figures qui fiti^ent, ont le fieuret à la main dans
toutes les pondons expliquées, afin que les jeunes gens
apprennent à fixer la pointe de leur épée dans là jufte
direction.
Dans l’exercice des armes , tout dépend d’un coup
d’oeil jufte , de beaucoup de vivacité dans le poignet,
d’une grande fermeté dans les parades , de bien fou-
tehir fon corps en tirant une botte , d’avoir le corps fur
la partie gauche en parant, d’être bien libre dans toutes
fes parties , de ne pas s’emporter ni s’abandonner,
d’être ferme fur lès jambes, 8c de bien connoître la me-
fiire de'chaque mouvement. On ne parvient à la perfec-
de ti.on.ee talent qu’à force de pratique fur le plaftron &
de tirer au mur.' On donnera la méthode 8c l’explication
à la fuite.
Méthode pour rendre un écolier actif & fer n v f i r f i s ,
jambes, lui apprendre a fe placer après avoir
tire tierce ô> quarte.
Oh doit s’ appliquer non-feulement à tirer toutes les
bottes avec vivacité , mais aufli en détachant les coups
faire mouvoir les jointures de toutes les parties du corps
comme des relTorts. Il eft elfentiel de fe remettre en garde
avec autant de vivacité afin d’être en état de parer en
cas de ripofte. Pour cet effet, fitôt qu’oncommence à tirer
des bottes avec fermeté , au lieu de revenir dans la
pofition de fa garde , il faut porterie piédroit près du
pié gauche ou le pié gauche près du pié droit. Afin
qu’un écolier exécute aifément ces pofitions , le maître
d’armes doit l’aider de cette forte jufqu’à ce qu’il foit
allez délié pour les éxécuter de lui-même.
On doit tirer la quarte làns toucher le plaftron, &
âa lieu de le remettre en garde dans la pofition ordinaire,
garder l’équilibre du corps,porter légèrement 8c
vivement la pointe du pié droit près dit talon gauche,
tenir le poignet droit & le bras gauche dans la pofition
de la b otte, le corps bien d ro it, Ja tête élevée’, 8c les
genoux bien tendus, comme on peut le voir à la quatorzième
Planche dans là cinquième pofition du làlut.
Le fécond mouvement eft le plus difficile. Æprès avoir
tiré la tierce, au-lieu de fe remettre en garde, il faut porterie
pié gauche en-avant fans roidir le genou ni lecoup-
de-pié. On doit faire ce mouvement avec ailànce, afin
de le trouver immédiatement droit fur lès jambes, 8c
.avoir le talon gauche près de la pointe du pié droit. Il
faut fe remettre en garde en portant en-avant le pié droit,
ou en-arriere le pié gauche, 8c toujours obforver dé
ne remuer qu’un feul pié.
Le maître, afin d’aider fon écolier, après qu’il s’eft
alongé, doit foutenir fon poignet droit avec là main
gauche jufqu’à ce qu’il foit fermé 8c droit fur les jambes.
Cette, méthode eft la plus fùre pour faciliter un
écolier à fe remettre en garde avec légèreté 8c bonne
grâce. Cela le difpofe à faire le mouvement des paffes
dont on donnera l’explication à la fuite.
Il eft nécelïàire auffi , ‘ lorfqu’un écolier prend là leçon
au plaftron ^ que le maître ait l’attention de retirer
iouvent le corps en-arriere dans le tems que l’écoliex
tire fon coup. Il feroit dangereux pour lui par la faite
que le maître lui laiffat fixer fur fon plaftron le bouton
de fon fleuret a chaque.botte qu’il tireroit. Il s’accou-
tumeroit à abandonner fa main 8c fon corps ; 8c au-lieu
d apprendre a diriger la pointe de fon épée au corps de
fon adverfaire , il tireroitfes coups fans réglé de la cein-
ture en bas. Le danger à venir feroit d’autant plus grand
pour 1 ccolier , qu’il ne pourroit pas fe remettre en gar-
f i a K l S S en ,cas dc r iP°ftc. Mais lorfqu’un maître
fait Iouvent tirer à ’Vuide fon écolier dans-le tems
qu’il croit trouver de fa p p u i, il lui donne de i’aUàn-
I M E.
ce pour tirer les coups , & le remettre fur la défenfive-
8c en le rendant attentif à foutenir fon corps & là hiain’
il l’accoutume à porter la pointe de fon épée à fa jufte
direétiOn..
Les'fix bottes qu’on a expliquées ci-deflùs peuvent être
tirées non feulement de la lame au corps de l’adverfaire
( ce qui ne doit former qu’un tems droit ) , mais après un
battement d’épée par une attaque du p ié , par un gliffe-
ment d’épée, par un fimple dégagement, ou par un dégagement
avec l’attaque du pié.
Le battement d’épée lè fait en engageant la lame foit
en quarte , foit en tierce, ou quarte fur les armes. On
la quitte d’environ quatre pouces, on la touche vivement
, 8c on tire ferme 8c droit au corps.
L ’attaque du pié fe fait en levant le pié droit à deux
pouces de terre, en le polànt ferme , 8c on tire droit
au corps.
Le gliffement d’épée fe fait en touchant ferme la lame
de fon adverfaire. Il faut plier un peu le coude, élever
la pointe de l’épée , gagner le foible de la lame en
avançant le poignet d’environ un pié , pour déranger
de la ligne la pointe de fon épée, 8c lui tirer droit 8c
ferme au corps.
• Le fimple dégagement fe fa it, lorfqu’on eft engagé
au-dedans , ou au dehors des armes, en‘dégageant iàns
toucher l’epée de fon adverlàire. Le dégagement fait,
lui tirer droit au corps.
Le dégagement avec l’attaque du pié fe fait d’un feul
tems -, 8c dans le tems qu’on dégage, il faut joindre l’c-
pée de fon adverfaire, en attaquant du p ié , & tirer droit
& ferme au corps. On obfervera que cette opération
quoique formée de deux tems , dont le premier eft le
dégagement avec l’attaque du p ié , & le fécond eft de
tirer, doit être exécutée aufli vivement qu’on diroità
foi-même une, deux.
Des parades jimples.
Chaque‘botte a fa parade & chaque parade fa ri porte
La parade eft la principale partie des armes. Pour
être bon tireur , il ne fuffit pas de Ce préfonter de bonne
grâce, de tirer avec vivacité 8c jufteffe. Le grand
point eft de làvoir fè défendre, 8c parer les coups que
I adverlàire tire.^ Lorfqu’on eft maître de fa parade ,
on le lafle bientôt, 8c on trouve jour à le toucher. On
doit donc s’appliquer à bien former lès.parades, en
tenant ferme fon épée depuis la garde jufqu’à la pointe.
II faut que le corps foit bien effacé fiir la partie gauche,
. 8c que le poignet 8c le coude agilïènt.
De la parade de quarte , au dedans des armes Jïtr
le coup de quarte.
Fig. i^ . La parade de quarte , au dedans des armes,
le forme par un mouvement Cec du poignet avec le fort
de la lame 8c le tranchant du dedans. Il faut effacer
bien le corps , oppolèr le poignet d’environ quatre
Po yc « fur la gauche, racourcir un peu le bras , &
aufli-tot apreç avoir pa ré, prefenter la pointe de l’é-
pee ferme vis-a-visl’eftomac de fon adverlàire, afin d’être
prêt à la ripofte.
P L A N C H E V.
De la^ parade de tierce Jù r le coup de tÊrce.
Fig. 1 6. Pour parer le coup de tierce, il faut parer
du tranchant du dedans, .tendre bien le bras , oppofer
-Je poignet a la lame fans le déranger de la poli-
t,° n tierce H & bailfer la pointe de l’epée au corps
.afin d être en état de ripofter droit en tierce.
. On peut aufli parer le coup de tierce en pliant un
peu le coude, foutenant bien fon poignet, tenant la
pointe de l’épée vis-à-vis l’épaule droite de fon adver-
jaire. De cette maniéré, on eft en état de ripofter en
leconde.
De la parade de quarte au dehors des armés Jù r le
coup de quarte hors des armes.
'b'-Fig. 1-7/ Pour parer le coup dc quarte au dehors des
armes,
E S C !
armes, il faut oppolèr le tranchafit du dehors de la
lame, tenir le poignet dans la po’fitioii de la quarte
au dehors des armes , tendre le bras, aVoiï la main
fur la ligne de l’épaule droite, 8c toucher ferme la
lame de fon adverlàire-avec le talon de l’épée.
On pare aufli ce coup en racourciflant le bras, en tenant
le poignet un peu plus au dehors des armes 8c
la pointe de l’épée plus haute. Le coup paré, il faut
gliflèr fur la lame du foible au fort. De cette mafeiere
on écarte -non feulement la pointe de fon épée , mais
aufli on peut la lui foire fouter de la main.
De la parade de fécondé Jù r le coup de fécondé.
Fig. 18. Il fout parer le coup de féconde avec le
tranchant du dedans , 8c hauflèr le poignet en fécondé
à la hauteur de l’épaule droite, tenir la pointe de l’épée
baffe 8c bien foutenue du fort au foible, diriger la
pointe entre l’aifleMe 8c la mamelle droite de fon adverlàire,
& tendre le bras ferme pour déranger la pointe
dc fon épée.
P L A N C H E V I.
De la parade du demi cercle Jù r le coup de quarte baffe.
Fig. 19. La parade du demi cercle doit être formée
au dedans des armes par un coup ferme fiir le foible de
lalamedel’adverlàire, avec le tranchant du dedans & du
fort de l’épée. Il faut tourner les ongles en deflùs, tendre
bien le bras, tenir le poignet à la hauteur du menton, 8c
la pointe de l’épée baffe 8c foutenue du fort au foible.
Delà parade du coup Jlanconade par le càvé y avec C explication
delà parade du même coup par Un lie ment d ’épee.
Fig. zo. Le cave , eft une parade où il faut tourner
vivement le poignet dc quarte en tierce dans le tems
que l’adverlàire gagne la lame du foible au fo r t , pour
tirer la flanconnade , former un angle du poignet à la
pointe j par ce moyen on évite la b o t te ,& la pointe
de l’épée fe trouve exactement dans la ligne du corps
de f adverlàire. On doit aufli obferver de bien tendre
le bras, & de foutenir avec fermeté fa lame depuis le
fort julqu’à la pointe de fon épée.
Le liement d’épée fe foit aufli dans le tems qu’il tire
le coup de flanconnade. Il faut céder la pointe fths quitter
fa lame , enforte que la pointé forme un demi-cercle
en paflànt par-delfous fon poignet ; 8c lorfqué la
parade lèra formée, les deux poignets & lames lè trouveront
dans la pofition de quarte, comme on étoit avant
que le coup fut tiré , avec cette différence, que le poignet
lè trouvera plus bas que dans la garde ordinaire.
De la parade de prime Jù r le coup de fécondé.
Fig. 2 1. Pour parer de pfime fin- le coiip de lèconde,
il faut paffèr la pointe de l’épée par-deffiis la lame de
fon adverlàire dans le tems qu’il tire la lèconde, la baif-
fer à fa ceinture, lever la main droite à la hauteur de
la bouche, tourner les ongles tout-à-foit vers fo i, tenir
le coude plié & le corps bien en arriéré, 8c dans
cette pofition donner un coup ferme & foc fur la lame
en parant du fort de l’épée & du tranchant du dehors.
Il faut, en parant de prime, oppofer la main gauche,
comme il eft expliqué dans le coup de flanconnade
, ou fortir de la ligne.
L oppofition de la main gauche fo foit, quand on par
e , en forrant la mefore & pour éviter la pointe de l’é-
Pe5 de l’adverlàire , en cas qu’on veuille ripofter lur la
meme ligne.
Sortir de la ligne fo fait dans le inertie tems qu’on
pare fon coup. Airtfi dans ce tems il fout porter le pié
droit à plat & ferme à fix pouces fiir la droite, 8c foire
, ivre le pié gauche du même côté d’environ un pié
étant plus éloigné du centre. Selon mon avis cette dernière
opération eft préférable à l’oppofition de Ja main
gauche. Comme elle eft pratiquée dans plufieurs academies
, fur tout dans celles d’Italie , on a jugé à propos
d en donner l’explication.
.La raifon pour laquelle on préféré la derniere à la preï
M E* ^ $
miere, eft parce que les pointés dès deux, épées fe trouvent
baflès & au dedans des armes. Ii vaut mieux fo i-
tir de la ligne pour foire fa ripofte , puifqu’on voit à
découvert routé là partie gauche de fadverfairei
P L A N C H É V U .
De la parade de quinte fu r le coup de quinte.
Fig. 1 1 . On tiré le côilp dé quinte, en trompant là
parade du demi cercle, oü de prime 8c tenant la main
en quarte ; il fout dégager la pointe de fépée par-def*
fus la lame de fon adverfiute dans le tems qu’il pare du
demi-cercle-, d ép rim é , 8c lui tirer auflancf- .-.s.
On pare ce coup eh tenant la main en quarte, le poi*
gnet élevé 8c la pointe baflè, en oppofimt le même fort
du tranchant du dehors en écartant fo pointe par la fermeté
du poignet, en foutenant bien la lame du fort ail
foible , 8C ayant 1« bras bien tendu, 8c le corps porté
fur fo partie gauche.
Explication des différentes lottes qu on peut pârer ûVei
la même parade outre celles qui font expliquées.
Toutes les parades eh général fe font de pié forme
en avançant , ou reculant. Avec la parade de quarte on
pare, en baiflànt le poignet, la quarte baflè 8c la fécondé
: en le hauffànt, on pare les coupés fur pointe au dedans
des armes , & la flanconnade. Avec k pârade dé
tierce , on pare Ja quarté âü dehors des armes ; en
hauflant le poignet, on pare les coupés fiir pointe tirés
en tierce , ou en quarte au dehors dés armes. Avec lu
parade de quarte au dehors des armes, on pare la tierce»
En hauflànt le poignet, on pare lefilits coupés for pointe.
Avec la parade de féconde , on pare tous les coups
de deffous le poignet foit de quinte foit de quarte baffe
ou de flanconnade, en tenant le poignet haut & la pointe
de l’épee à la ceinture. Avec la parade du demi-cercle
on pare la quarte, la tierce, la quarte hors des armes, 8c
la fécondé. Avec la parade de prime, on pare la quarte, la
quarte baflè &1 a fécondé. Avec la parade de quinte, on
pare la fécondé 8c la flanconnade.
■ Obfervations fu r les parades»
Une parade eft d’autant plus nécelïàire , Iqrfqu’ellé
èft bien formée 8c à propos , qu’elle eft auffi dange-
reufe , lorfqu’clle eft éxécutée fons jugement 8c qu’ellô
eft écartée. La parade eft une défenfe qui empêche d’être
touené. Airlfi on doit obfèi-ver,en défendant le côté
par où l’on eft attaqué, de ne pas donner un plus grand
jour àfon adverfoire, qui trouvant plus d’aifonce, pourroit
en profiter. Pour cet effet, il ne fout pas s’étonner
des différens rrioiiyêmehs qu’il pourroit foire foit du
eprps , foit des piés ou de la pointe de fon épée. I l
n’eft pas douteux qii ori à un grand avantage en le fo r çant
à fè défendre, püifque dans ce terris-là il lui eft im-
poflible d’attaquer. Alors on eft en état de profiter du
plus grand jour qu’il peut donner par ignorance, ou par
inadvertance; mais auffi il eft certain qUe l’avantage eft
plus grand de lui ripofter, fi l’on fouffre l’attaque, lorfqu’on
eft en état de parer fuivant les réglés des armes.
De la npôjle après la parade.
Chaque parade a fo ripofte. On èft regardé Comme
bon tireur d’armes, lorfqu’on pare avec jugement
8c qu’on ripofte àvec vivacité 8c juftefle. Il y a dans les
armes deux maniérés de ripofter, I’iine dans le tems que
l’adverfaire tire fon coup, & l’autre dans le tems qu’il fo
remet en garde. La première ne convient qu’à ceux
qui font bien formés dans l’exercice des armes, car elle
exige beaucoup de précifiori, un coup-d’oeil jufte, 8c une
parade ferme & fèche , puifque l’adverfaire, qui n’a
pas fini fon coup, doit recevoir la ripofte au corps, ce
qu’on appelle en foit d’armes ripojler de la main.
La fécondé qui eft la ripofte dans le tems qu'il
fe remet en garde, après avoir tiré fa Botte, fo fait en
le touchant au corps avant que fon pié droit pofo à terre
, lorfqu’ti fo remet en garde. Pour la bien exécuter,
il faut la foire en s’alongeant avec vivacité.
B