
Sut la roue A eft fixée une petite roue a g qui a 14 !
dents ; celle.- ci engrene dans la roue F de 96 dents, &
■ qui relie par ce moyen douze jours à faire une révolution.
L ’axe de cette roue F porte un pignon de 1 1 , lequel
«ngrene dans la roue annuelle L fig . z. Cette roue porte
dents j 8c comme le pignon de 1 1 fait un tour en
•douze jours, chaque dent répond à un jo u r: a'mfi la
roue L relie un an à faire là révolution par un mouvement
continu.
La roue annuelle L , f g . I . ell graduée, comme on
le v o i t, de maniéré qu’elle marque les mois de l’année
8c lès quantièmes du mois qui paroiffent fin: le cadran
par une ouverture faite à la plaque, 8c font montrés
par un index.
La roue annuelle ell percée de douze trous, dont
chacun fe préfente chaque mois au- deflous de l’ouverture
de la platine en e , pour laitier palier la dé qui fèrt
à remonter le mouvement. L ’axe de cette même roue
annuelle porte deux p ivo ts, dont l’ un entre dans un
trou fait à la faillie plaque, comme on le voit en H
fig . 1. 8c l’autre entre dans un trou fait à une plaque
portée par la platine de devant du mouvement, ce qui
forme une cage à la roue annuelle : l’aiguille a, f g . 1.
e ll celle des heures ; elle marque à l’ordinaire fur le
grand cadran.
Le bout b de l’aiguille c b , ell celui qui marque le
tems moyen fur le grand cadran : le bout oppofé c efl
l'aiguille du tems v ra i, laquelle marque fur le cadran
mobile. On voit par cette fituation du cadran & des aiguilles,
qu’il efl maintenant deux heures vingt-deux
minutes & demie au tems moyen, tandis qu’il ell deux
heures trente minutes au folcil : le foleil avance donc
de fept minutes 8c demie, ce qui forme l'équation du
2.z Septembre, indiquée par la roue annuelle.L’aiguille
g f t 11 celle des fécondés.
Pour avoir là facilité de remettre la pendule au jour
du mois & à l’équation, lorfqu’on l’a laiffée arrêter, on
a fait palier le pivot du pignon a qui conduit la roue
• annuelle à-travers la plaque, 8c limé quarrément l’excédent,
de maniéré à le faire mouvoir avec une c lé; ce
quarré fe voit en d ,f ig . 1 . 1 1 faut que ce pignon puiffe
tourner féparément de la voue, fig. 10. ee qui ell facile,
comme on le voit ,fig . 9. où a b repréfènte le profil du
pignon, & F celui de la roue. La roue s’applique contre
l’ affiette b du pignon, près de laquelle elle ell retenue
par la clavette c , dont la preffion produit un frottement
qui affemble la roue contre le pignon, de-forte
qu’ils le meuvent enfèmble, à - moins qu’on ne les falfe
tourner féparément par l’aétion de la main, lorfqu’on
veut faire tourner la roue annuellement en avant ou cn-
arriere.
Cette équation e l l , fans contredit, la meilleure que
l’on ait imaginée julqu’à ce jour : auffi l’auteur s’ell-il
fort attaché à la difpofer de la maniéré la plus avanta-
geufe pour les pendules 8c pour les montres, d’autant
plus qu’elle ell applicable à toutes fortes de pièces.
8. fa ite , cotée Y . Pendule à équation, du fieur
le Bon.
9. fuite y cotée "L. Suite de la pendule d’équation
, du fieur le Bon.
P L A N C H E X . cotée A A .
Montre ordinaire & f s développement.
La montre ell une petite horloge portative que les
hommes mettent dans le gouftèt 8c les femmes à leur
ceinture.
Montre fimple, ell celle qui montre l’heure 8c les
minutes.
Montre a répétition, eelle qui répété l’heure & les
quarts, lorlque l’on pouffe le bouton ; elle ell dite à
timbre lorfqu’il y en a un ; & lorfqu’il n’y en a point,
elle ell dite à fourdine.
Montre à horloge, celle qui fonne d’elle-même l’heure
8c les quarts.
Montre à réveil y celle qui a une fonnerie, que l’on
peut mettre dans le cas de former à une heure déterminée
pour fe réveiller.
Montre à trois parties, celle qui fonne elle-même, &
8c qui joint encore la' répétition. _ . . , Montre a quatre parties, celle qui aux trois précédentes
joint encore le réveil.
Montre à équation, celle qui montre les erreurs du
foleil. Montre à quantième, celle qui montre le quantieme
du mois , de la lune, les jours de la femaine, & les mois
de l’année. Montre de carroffe, celle qui eft environ trois fois plus
greffe que les autres montres. Elle eft pour l’ordinaire
à fonnerie., & fert pour courir la pofte, en la fufpcn-
dant dans la chaife. Montre à fécondés y celle qui porte une aiguille de fécondes,
qui avance de fécondé en féconde, comme les
pendules dites à fécondés.en Cette invention fut trouvée 1 7 f 4. Voyei F r o t t e m e n t , Horlogerie, où cette
montre eft décrite 8c le jugement de l’académie rappoArtév.
ant cette époque les montres qu on nommoit montres
à fécondés, ne les battoient point. La plupart d’entre
elles faifoient un certain nombre de battemens par fécondé,
quin’étoient point l’aliquote de la minute; de
forte qu’elle ne fe trouvoit que rarement d’accord.
L’époque de la montre qui bat les fécondés a ete auffi
celle des montres à longs termes pour lès remonter.
joAuvrasn,t mcea ist eemllse sl ’onne vavaoloiti ebnite rni efnai tp adrecse mquo’netlrleess àm hauni-t
quoient totalement de force; mais comme par cette
invention l’on réduit prodigicufèment la force motrice,
il fuit qu’il a été poflible d’en faire aller un mois, lîx
moAi sl,’ éugna radn d. e cette derniere efpece, j’en a fait une que
j’ai préfentée à l’académie, 8c j’ai démontré par un mémoire
fur les révolutions des roues, le moyen le plus
fimple de faire aller un an une pièce fans être remontée
: on va rapporter ici le jugement de l’académie*
Extrait des regifres de l’académie royale des Sciences,
du 10 Mai 17^8.
« Nous, commiffaires nommés par l’academie, avons
»examiné une montre du fieur Romilly, horloger,
»citoyen de Genève, conftruite pour aller 378 jours
» f»an Cs eêtttree rmemonotnreté ee.ft à fécondés » fécondés y font excentriques. S8ocn à mréopuévteitmioenn. t Leelsl
» compofé comme dans les montres ordinaires, d un
» barillet, de cinq roues, 8c de quatre pignons. Son
» balancier bat les fécondes. Sa fufée porte huit tours
» trois quarts de chaîne. La roue de fufee a 96 dents qui
» engrenent dans un pignon de S. La féconde roue eft
» auffi de 96 dents qui engrenent dans un pignon de 6. » La troifieme porte 108 dents qui engrenent dans un
» pignon de 6. La quatrième eft auffi de 108 dents qui
»» edn’égcrheanpepnetm daennst au n3 p0a dreeinl tps,i gdnoonnt dceh 6ac. uEnnef infa liat rfoeuuee » deux vibrations au balancier, enforte que cette roue
» fait fon tour en une minute. Il eft facile de voir que
»cette montre doit faire 3Z<,t>9zoo vibrations dune
» fécondé, & qu’elle doit en eonféquence marcher 37^
»» jdoeu rfsu fpéeen ddaonitt lfeasi rheu aivt atnotu rqsu t’rilo ifso qitu anrétsc eqffuaeir ela dreo ufee
» r»e mLoe nretefrl.ort de cette montre n’eft pas beaucoup plus*
»» hfoeurtr eqsu. eL.’cheourxl odge eqru ae léqtuée os bmliogné tdrees f qaiurei nlees v roonute qsu terè 3s0-
»» lféognè mreos,u &ve dmee rnetn edxrter êtomuetmese lnets r péigèucleise 8rsc, e pnogurer nmaégneasg dee
»» qauutia nfét rqouit’ ilb eieftn p-toôffti bélpeu li’faééel iodna ndse ulna ef omrcoen mtroe trfiecitee
» avec moins de foin. 11 faut obfcrvcr que celle-ci fe1 »» tfiàonnt sd qaunes luan p ltuepmasrt ddoesn nméo cnitnreqs foorisd inmaoiriness, deell ev nib wau^-
»» rfooirtc eb emfooitnr i,c teo uctiensq cfhooisf épsl uésg apleest idte’a ;i lleurs, qi'ecl aa? 8c comme le re-^
H O R L 0
» fort fpiral de fon balancier peut-être vingt-cinq fois
» moins roide que ceux des balanciers ordinaires de
»même maffe, il faut pour le faire partir au doigt
» vingt-cinq fois moins de force que pour les montres
» communes.
» Quoique cette montre foit plus fufceptiblc qüe les
» montres ordinaires, des inégalités caüfecs par le froid
» Sc le chaud, 8c peut-être auffi plus fujette à s arrête*
» on peut cependant conclure de fexpofé ci-deflùs, que
» le fieur Romilly n’a négligé aucun des moyens nécef-
» faites pour faire aller une montre auffi long - tems
» qu’on peut le defirer fans la remonter, ce qui four-
» nit de nouvelles preuves de fon adrefïè dans l’exécu-
» tion, & de l’habileté dans la théorie de l'Horlogerie.
» Signé y De Montigny & Camus».
Je certifie l 'extrait ci - deffits conforme a fo n original &
M jugement de l'académie y ce 1 i me j our fa y jai I 7 f g,
Signé, Grandjean de Fouchy 5ifecrétaireperpétuel de
l'académie royale des Sciences.
L’on voit par cè rapport que l’académie approuve la
théorie & l’exécution de cette montre. En effet, pour
pcrfeélionner les montres 8c les machines en général,
l'on ne fuit guere d’autre théorie que celle qui tend à
diminuer les refiftances pour réduire les forces qui les
animent, par - confequent diminuer les frottemens, 8c
leur donner un peu plus de dureté.
Mais cette montre qui eft faite pour aller une année
avec un reffort ordinaire de vingt-quatre heures, a
exigé tout ce que l’art a de plus fiibtil pour divifer
cette force pour aller 378 jours ; enforte qu’il ne relie
fur le dernier mobile de cette montre qu’une force in finiment
petite.
Mais ayant donc diminué les caufes méchaniques, 8c
réduit toutes les refiftances autant qu’il étoit poffible
8c néceffaire, il eft arrivé que les caufes phyfiques du
chaud & du froid ont eu d’autant plus d’accès fur elle
pour la déranger, ce qui fait voir qu’il y a des bornes
au-delà defquelles les frottemens étant pour-ainfî-dire
échappés à la méchanique, font diminués avec d’autant
plus de force par les caufes phyfiques. Comme j’ai fait
plufieufs expériences avec cette montre, je ne crois
pas inutile d’en rapporter une partie.
Etant réglée à la température du quatorzième degré
du thermomètre de M. de Réaumur, elle a été avec une
régularité' fiirprenante : j’ai pouffé la chaleur de cinq
degrés èn cinq degrés jufqu’au quarante-cinquième, la
montre a continué d’aller avec une précifion au-deffus
des meilleures montres ordinaires. En un mot j’ai répété
des expériences en différens tems pendant des cinq
à fix heures de fuite dans toutes les pofitions, à plat,
pendue, & en mouvement ; elle a toujours foutenu fa
même régularité. Mais ce qu’il y a de fort fingulier,
c’eft que lorfque j’ai diminué la chaleur du quatorzième
au douzième degré, la montre a commencé à retarder
huit à dix fécondes par heure. Au dixième degré elle
retardoit quinze à vingt - cinq fécondés ; au huitième
de trente-cinq à foixante fécondés ; au fixieme de deux
à trois minutes & demie ; au quatrième elle retardoit
de fix 8c huit minutes ; 8c a zéro elle retardoit fi confi-
dérablement qu’elle arrêtoit quelquefois au bout d’une
demi-heure, 8c quelquefois plus tard; J ’ai répété toutes
ces expériences du froid ; elles ont beaucoup varié:
c’eft-à-dire qu’au même degré de froid elle varioit fès
retards en plus 8c en moins. Étant remifè à la température
du quatorzième, ou du vingtième, trentième, &c.
elle étoit deux à trois heures pour fe regler ; après quoi
elle reftoit réglée comme dans les premières expériences.
Si l’on fait un raifonnement fur les effets que la chaleur
doit produire fur les montres, l’on trouvera :
Que la chaleur ouvrant les pores doit permettre aux
parties frottantes de fè. pénétrer davantage, par confèr
e n t caufcr du retard. La chaleur qui dilate les métaux
alonge les reft'orts moteurs & réglans, ils deviennent
plus foibles ; autre caufè de retard.
G E ÎU E.
Le froid qui frit direélement tout le contraire fut
chacun de Ces objets, devroit faire auffi un effet tout
contraire, pâr-conféquent faire avancer la montre : il
en eft cependant arrive tout autrement.
À quoi donc en rapporterons-nous la Càiifè}
Au frottement feu!. Il eft cërrain qu’il en eft 1 unique
caufè ; car ayant fait depuis une infinité d’experien-
Ces filr les frottemens, j’ai toujours trouvé que le froid
augmentoit d’autant plus les réfiftances que les preffions
etoient plus foibles ; d’où je conclus que cette réfiftancc
je trouve augmentée en plus grande raifoh que toutes
les caules contraires dont je viens de parler, 8c qui
tendoient à la faire avancer. Enforte que les montres
doivent d’autant plus retarder par le fro id , qu’elles
font faites pour aller plus long-tems ; que toutes choies
d’ailleurs égales, celles qui vont avec le moins de
force motrice font auffi celles où le froid fait les plus
grands effets: 8c àü-çontfaire les montres qui vont avec
beaucoup de force, bien-loiri dé rétarder par le fro id ,
avancent ; il eft vrai qu’il s’y mêle un peu de deftruélioa
qui concourt à les faire avancer.
Les montres ne font pas feulement des machines
pour mefurer le tems, elles ferverçt encore d’ornement 8c de ^parure, font^ partie des bijoux , 8c font une marque
d opulence. C eft la raifon pour laquelle l’on enrichit
les boîtes des m cintres par des gravures. peintures
en émail, 8c diamants. L ’on emploie auffi toutes fortes
de cailloux pour les boîtes. En un mot tout ce qu’on
emploie pour orner les bijoux, eft employé pour les
montres; & réciproquement l’on enrichit les bijoux
en y plaçant des montres. J ’ai fait des montrés à répétition
dans des bagues, bracelets, tabatières, au bout
d’un étui, d’une pomme de canne, for une navette, dans
une pelote. L ’on fait auffi des montres de fantaifie,
très-petites, très-plates. J ’ai fait une répétition qui n’a-
voit de hauteur que trois lignes ; elle étoit des plus
plates qui fè foier.t faites ; 8c pour donner une idée de
la délicateftë & de la précifion qu’une telle montre exig
e , il fuffira de dire que l’on y diftingue trente-fèpt
epaiffeurs les unes fur- les autres perpendiculairement
dont la plupart ont leur jeu pour fe mouvoir fans fe
frotter.
S i ces montres n’ont pas un avantage fur les mon*;
très d’un volume ordinaire, l ’on peut dire que les
horlogers qui les font & qui les font bien, acquièrent
une telle connoiflànce de précifion 8c une déiicatelfo
d’exécution, dont il n’appartient qu’à eux fèuls de fè
former l’idée; car dans les ouvrages ordinaires il ne
fuffit pas de favoir qu’il faut une grande exa&itude, il
s’agit encore de la fentir.
Tout ce que l’horloger doit fe propofèr dans ces
petits ouvrages, c’eft de les faire incefïàbles, de montrer
l’heure à peu de choîès près, de réduire leur com-
pofition autant qu’il eft poffible, en facrifiant même
quelque avantage utile aux groffes montres: & pour
farisfaire à cet objet il faut encore du génie 8c de l’a-
drefïè.
Mais, dira-t-on, pourquoi donc faire des montres
un fujet de fantaifie, de mode, ou de caprice? n’ont-
elles pas afféz de mérite par la nature de leur objet,
celui de mefurer le tems ? doit-on rien faire qui tende à
altérer leur jufteffe ?
Eb ! pourquoi la nature ne fouffre-t*elle pas deux cho-
fès égales, pourquoi faut - il de la variété dans tout ï
Au-moins il eft très - certain que ceux qui font en état
de bien faire les petits ouvrages, le font encore plus de
faire les moyens.
Big. 4 1 . La platine des piliers vue intérieurement ou
du côté oppofe au cadran.
43. Là même platine vue du côté fur lequel on place le
cadran.
44. La petite platine vue intérieurement ; au - dellous
font les développemens de la potence.
4 y. La même petite platine vue extérieurement ou du
côté du coq qui recouvre le balancier ; au-deflous
font les développemens de la couliflè ôc de la ro* fètte. 4 $. La platine des piliers vue intérieurement & garnie
du barillet, de la fufée, des grandes & petites roues,
P