Plusieurs personnes seront peut-être surprises
de voir sur les planches quelques insectes
du Brésil, sachant que la corvette n’a
pas touché à ce pays. Cela provient d’une erreur
qui m’est tout-à-fait étrangère, puisque
les dessins étaient faits et gravés en partie
lorsque je me chargeai de l’entreprise ; elle a
eu lieu évidemment au Muséum national d’His-
toire naturelle, où les insectes de l’Astrolabe
ont un peu été confondus avec ceux rapportés
précédemment par M. d’Urville dans son
premier voyage sur la Coquille avec M. Du-
perrey, qui a non-seulement touché au Brésil,
mais encore au Chili, au Pérou, etc.
Dans ce premier voyage, M. d’Urville a recueilli
un assez grand nombre d’insectes,
surtout dans les îles du grand océan Pacifique.
Le zèle qu’il a mis à récolter les diverses
productions en histoire naturelle, a singulièrement
augmenté la somme de nos connaissances
en espèces et en genres nouveaux. Dans
la dernière expédition, qui fut plus d’une fois
périlleuse, tout entier à son commandemeut,
il lui fut impossible de donner autant de temps
à la recherche des insectes dans les contrées
qu’il explorait, et dont il visitait quelques-
unes 270ur la seconde fois; d’un autre côté,
ses connaissances variées en histoire naturelle
lui permirent de négliger beaucoup d’espèces,
qu’il reconnut pour être les mêmes que celles
qu’il avait rapportées précédemment en nombre
suffisant pour pouvoir être décrites et
figurées. Il en résulte que les insectes de l’A strolabe
n’auraient occupé qu’une très-petite
place dans la relation de ce voyage, s i , pour
donner plus d’intérêt à la partie entomologique,
je n’eusse pas profité de l’occasion pour
y joindre une description synoptique des insectes
de l’océan Pacifique, rapportés dans
le voyage de la Coquille, avec d’autant plus de
raison, que la connaissance en est due à M. le
capitaine d’Urville qui les a recueillis lui-même,
et qu’en second lieu, ce sont, à peu de
chose près, les mêmes que ceux de VAstrolabe.
Pour rendre cette partie plus complète,
et en faire une espèce de faune entomologique
de rOcéanie, j’y ai même ajouté les insectes
du voyage de Cook, recueillis par sir Joseph
Banks et décrits par Fabricius; ceux rapportés
par I.a Billardière, d’Entrecasteaux, Per