BELiCHF. A BOBABORA, DU 28 MAI AU 8 JUIN iS ïS .
Je n ’ai pas cru devoir répé ter ici la nomenclatu
re que j ’ai établie pour Taïti ; les espèces sont
les mêmes, et i5o lieues de distance dans ces
régions n’apportent aucune différence p o u r les
insectes, non plus que pour les plantes. Sans doute
le groupe entier des îles de la Société se trouve
dans le même cas, et si je désire visiter quelques
instants un p oint de celles des Amis, c’est afin de
prononcer avec connaissance de cause un jugement
certain sur cette importante partie de la
géographie naturelle. Du r e s te , la seule observation
que j ’aie à faire .sur Borabora, est que cette
île m’a offert un Lépidoptère que je n’ai pas encore
vu à T a ïti, tandis que je n ’en ai plus retro u v é
un autre habitant les stations élevées près de Ma-
tav a i, où il est même très-rare. Dans l’un et l’autre
, une Melitea, près de Cinxia, fréquente les
bords des to rre n ts , les coteaux, les lieux solitaires
, et se pose ra rem e n t, ce qui la ren d difficile
à prendre. Les cousins, à Borabora, sont trois fois
plus nombreux encore et plus malfaisants q u ’à
Taïti ; plusieurs personnes du bord en ont été
cruellement maltraitées dans les courses qu’elles
ont eu à faire pour le service.
BEBACIIF. AU POBT-PRASLIN , NOUVELLE-JBLAKDE, DU l3 AU
'20 AOUT 1823.
Enfin, une moisson plus riche d’insectes, et la
beauté des Lépidoptères , m’annoncent que je
quitte les îles de la mer Pacifique p o u r me rap-
procherdesMoluques, si favorables aux recherches
de l’entomologiste. En 8 jours j ’ai pu réu n ir i i o
espèces, et j’ai ainsi dépassé le nombre de celles
que m’avait offertes le continent d’Amérique
au Chili, quoique le sol de ce pays, par la variété
de ses productions , son étendue et la diversité
de ses sites, p a rû t renfermer des avantages sans
nombre pour ce genre d’observations sur le te rrain
humide de la Nouvelle-Irlande. La seule famille
des Jjépidoptères m’a présenté 44 espèces,
dont plusieurs sont d’une beauté remarquable,
et je ne crois pas avoir attrapé la moitié de ceux
que j’ai vus. I^a présence des plantes herbacées
entraîne celle des fleurs qui a ttiren t le plus souvent
ces habitants des airs. Pour conserver la chaleur
du soleil , ils se ma intiennent à de grandes hauteurs
en voltigeant vers le sommet des arbres.
Enfin, ces lianes épineuses, si désolantes pour
le botaniste , le deviennent encore plus pour l’entomologiste
entraîné à la poursuite de sa proie.
Quoique plusieurs des espèces se rapprochent
sans doute de celles des Moluques, j ’ai lieu des