
fur cette même plante. Sa crifalide reffemble auffi à celle du Sphinx de
la Filipendule. Le corps du Sphinx de l’Efpareette eft noir , avec un reflet
moins fenfible que dans les autres efpéces. Ses antennes font plus épaiffea
du bout que celles de tous les autres de cette famille. De chaque côté du
corcelet, il a une petite ligne blanche. La couleur de fes ailes fupérieures,
vues en deffus, Fig. 140 a , c j eft un verd changeant plus ou moins
foncé , tirant quelquefois fur le bleu. Son brillant ne fe peut rendre au
pinceau. Ces ailes font chargées de fix taches rouges. Les deux près la
naiffance font prefque confondues ; les deux du milieu font quelquefois
féparées en trois j comme à la Fig. 140 a. Des deux dernieres, celle qui
eft la plus près du bord extérieur, fe prolonge le long de ce bord en
forme de croiffant, Toutes font entourées d’un filet blanc, ordinairement
allez large, mais quelquefois très-mince, comme à la Fig, X40 e. Ces
mêmes taches fe retrouvent en deffous Fig. 140 b, d, ƒ. De ce c o te ,
le fond verd eft changeant en gri§ ou en verd très-pâle dans le milieu ,
Fig. 140 b, d. A la variété 140 ƒ , il eft d’un verd prefqu’auffi foncé
qu’en defliis. Les deux fexes ne different pas entr’eux. Cependant on
reconnoît ordinairement la femelle par des taches un peu plus grandes ,
Fig. 140 c j, d. La bordure de lès ailes inférieures eft plus étroite, & fes
antennes un peu moins épaiffes. La bande rouge qui eft ici fur fa partie
poftérieure en deffus, eft un caraftere qui ne fe rencontre pas dans tous
les individus. On en voit des deux fexes avec cette bande, & fans cette
bande. Devons-nous pour cela feul, en faire deux efpéces différentes? Pour
décider cette queftiqn, il faudroit être affuré qu’ils ne viennent pas ^de la
même Çheni|le, Il y a des pays où l’on ne çonnoît que celui fans bande ,
dans d’autres , on les trouve enfemble.
Les Figures 140 A, offrent une variété très extraordinaire de ce
Sphinx, dont l’original exifte dans la colleffion de M. le Profeffeur Hermann,
à Strafbourg. Le bord des ailes fupérieures eft noir changeant en verd
fombre 6c le milieu eft d’un blanc jaunâtre pointillé de verd en deffus,
& mêlé de rouge en deffous. A la place des taches rouges près du corps,
il n’y en a qu’une grande qui occupe toute la naiffance de ces ailes , ôc
qui fe joint par-en haut aux deux du milieu, qui font auiïi réunies enfemble,
Au-deffous, Fig. 140 A , les taches font fort brouillées,
Le
Le Sphinx de l’Efparcette, paroît'au commencement d’Août dans le*
bois. Il eft très commun en Europe.
Il a été décrit fous différens noms, par s
Scopoli, Ent. Carn. pag. 4 7 8. Sphinx Carniolica,
Schaeffer, Icon. Inf. Rat. Vol. I. Part. II. Tab. LX X X . Fig. IV , V.
Fabricii Entom. pag. 5 $ 1. Gen. In f..pag. s.'jS.
Fueffly . Inf. n°. 628 & Mag. Ent. i re. Part. Tab. / , fig. G. 1 " .
Cahier y pag. 108 j 124* 1P.4, & pag. 133.
Efper j Tom. I f f Tab. X V II I. fig. 4 a, A, pag. i 52. Caffra.
Cat. Syjl. des Pap. des environs de Vienne, pag. 4S j if. 5 Onobrichi*
haedyfarum ( 1 ) pag. 143.
Il eft bien certain que tous ces Auteurs décrivent notre Sphinx, & le
rapportent au Caffra de Linnæus, Ed. X I I , fp. 37 , pag. 8064 mais il 11’eft
pas également fur que celui que défigne Linnæus fous ce nota, foit-
précifétaent le même. Ce qui donne lieu de le croire, c’eft que lui-même-
à fon Caffra, cite le Carniolica de Scopoli.
( 1 ) Flore Françoife, Tom. II, p,:-.^,2 , n;\ 623, V. Efparcettc cultivée.