
* Voy. pag.
* Voy. pag.
SECONDE F AMI L L E
DE LA PREMIERE CLASSE. cV v E font tous les Sphinx qui compofent la fécondé ligne de la fécondé
7. famille de la première horde de Linnæus. * Ils forment la première famille
6. des Papillons Bourdons de- de Geer * , dont les antennes font en malfue, &
le bout du ventre gros, arrondi, & garni d’une brolfe compofée de longs
poils.
Il ne fe trouve point de grands Papillons dans cette famille. Prefque
tous ceux qui la compofent font extrêmement petits. Ce font les nains-
des Sphinx. On les appelle en général Sphinx Mouches , parce que leurs
ailes ^ tres-peu chargées d écailles, ont de grands elpaces totalement nuds
& dune parfaite tranfparence , comme les ailes des Mouches. On les
nomme aulfi Sphinx a ailes vitrées & ce nom leur convient fort bien.
L e Sphinx, du Caiilelait eft le feul de cette famille qui ait les ailes
entièrement opaques. Leur corps eft très-gros par proportion à l’étendue
de leurs ailes. Il eft couvert de poils touffus. Ceux qui terminent la partie
poftérieure de leur corps, prennent différentes formes qui leur font donner
différens noms. Dans les uns elles fe féparent en deux comme les barbes
d une flèche : dans plufieurs, elles s’écartent comme des queues de poiffon :
dans d autres enfin, elles ne fe féparent point, & prennent une forme
arrondie ou cilindrique. Aucun de- ces Sphinx ne cherche fa nourriture
apres le foleil couché ; c’èft au plus fort de la chaleur qu’on les trouve
le plus ordinairement. Leur trompe eft fine & très-longue. Ils la lancent
de loin dans le calice des fleurs -dont ils veulent fucer la liqueur, & fe
foutiennent en 1 air en planant. Les Chenilles de ces Sphinx, autant qu’on
en peut juger par le petit nombre de celles que l’on connoît, ont la tête
femi-fpherique , la peau couverte d’un poil blanc très-fin. Elles n’entrent
prefque point en terre pour leur transformation.
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Planches LXXXIX. & XC. X um. 116.
SPH IN X DU C A IL L E I.A IT .
P R E M I E R É T A T .
JLj A Chenille qui produit ce Sphinx, fe trouve au mois de Juillet fut
toutes les efpéces de Gaillelait, & fur-tout fur le Caillel-ait blanc,, Galiurrt
album vulgarè (1). Nous la donnons ici à deux âges, & de deux verds
différens Fig. 1 1 6 à, 1 16 b , mais c’eft plutôt pour montrer la diverfité
des nuances fous lefquelles on la rencontre, que pour indiquer un caraétere
propre à chaque âge. On en trouve de plus foncées que celles- 1 1 6 b.
Cette Chenille en changeant de peau , ne change pas- fenfiblement de
couleur. Tout fon corps eft piqueté de points blancs. Les cô-tés en font
traverfés par une raie blanche , & quelquefois jaunâtre , qui part de
la tête, va en ligne droite jufqu’à la partie poftérieure, & remonte enfuite
fe perdre dans la corne , qui eft d’un verd bleuâtre à fa naiffance , &
jaune rougeâtre à l’extrémité. Au-deffous de cette raie, près, du ventre ,
il y en a une autre jaune pâle. Les pattes membraneufes font vertes, SC
l’extrémité de leur couronne eft jaune foncé. Celles de devant font- en
entier de cette derniere couleur.
Cette Chenille prend fon parfait accroiffement en trois femaines. Lorfqu’elle
eft prête à fe métamorphofer, fa couleur change tout à coup en brun vineux,
les points reftent blancs, mais les raies deviennent d’un jaune rougeâtre. Rôfet
l’a repréfentée dans cet état.
S E C O N D É T A T .
C e n’eft pas' toujours dans l’intérieur de la terre, que les Chenilles de
( 1 ) Flore Françoife, Tom. .111. n°. 7 . pag- j8o.