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de fon cofps, élevée verticalement comme le repréfente la Fig. 11 ? a}
riiais: les modernes ont obfervé * que toutes les Chenilles des Papillons
U Dpag,7ù t. 0m' Bourdons prennent fouvent cette, attitude , & la confervent des heures
entières.
La Chenille du Troène nommée ainfî, parce1 qu’elle fe tient plus
(ordinairement fur cet arbufte , eft une des plus belles de cette famille.
Elle eft longue ôc groffe. Avant fa derniere mue fa peau eft chagrinée }
mais quand elle eft parvenue à fon dernier état , elle eft liffe , unie
& douce au toucher. Sa couleur alors Fig. 113 a. , eft d un beau verd
coups! de fept bandes , moitié violettes , moitié blanches , pofées obliquement
fur fept anneaux du corps, depuis le quatrième jufqu au dixiéme. Ces bandes
font un peu renflées dans le milieu, ôc fe terminent en pointe : du côté
du ventre elles font fuivies d’une file de trois ou quatre petits points
blancs. Les Stigmates font de couleur d’orange. La tête eft bordée de
noir. La corne eft courbée lùr le derrière , elle eft noire en deffus ôc
jaune en deffous. Les pattes écailleufes font noires tachetées de blanc.
Les membraneufes font vertes.
Ces Chenilles commencent à paroître au mois de Juillet, & prennent
leur entier accroiffement en fix femaines. Elles font grandes mangeufes.
Quoique le Troène foit leur nourriture favorite , 011 en trouve suffi
beaucoup fur le Lilas , & quelquefois fur le Frêne, Au commencement
■ de Septembre, quand elles font prêtes à fe métamorphofer, leurs belles
couleurs commencent à s’altérer, le verd jaunit, les ftigniates s effacent ;
c’eft. dans cet état qu’eft repréfentéè celle Fig. 113 * Ce changement
dure quatre jours, fit annonce que la Chenille va prendre une nouvelle
forme. Elle ne mange plus ; elle s’agite fit marche fans ceffe , fit entre
enfin en terre. Elle n’y fait point de coque , mais y pratique feulement
• une cavité, en comprimant les parois qui l’entourent. Il fort de fon corps
' une liqueur qui lui fert à en unir les parties pour les empêcher de retomber
'dans la cavité quelle a formée,
§ ’
■ MR m b m
S E C O N D É T A T .
C e t t e Chenille parvenue à l’état de Crifalide, Fig. 1 1 3 e , conferve
une fenfibilité finguliere. Pour peu qu’on la touche, elle s.agite très-fort. Sa
couleur eft d’un brun marron. Elle refte dans cette enveloppe jufqu au mois de
j uin fuivanri C’eft alors qu’on voit paroître le Papillon qui eft très-grand
& très-beau. Souvent les femelles naiffent eftropiées', leurs ailes ne prenant
pas tout leur développement.
É T A T P A R F A I T .
L es Figures 1 13 d. f , font voir le deffus du mâle ■ de la femelfe.
Les couleurs font les mêmes dans les deux fexes. Le male ne différé de
la femelle que parce qu’il eft plus petit, qu’il, a le corps moins gros ÔC
les antennes barbues. Ce font les caraderes généraux qui diftinguent tous
les mâles des Sphinx de leurs femelles. Ces différences font très - bien
fenties dans les individus de cette Planche. Le mâle y eft repréfenté dan«
l ’état de repos. Les ailés inférieures alors font cachées par les fupérieures,
qui font beaucoup plus longues, mais le corps refte a découvert. e
la plus belle partie de ce Papillon. Le deffus du corcelet qui eft très-
épais, eft d’un brun noir, mêlé de quelques poils gris , les cotés ont
une légère teinte couleur de chair. Toute la partie poftérieure eft coupée
d’anneaux moitié noirs , moitié rofe nué, Elle eft traverfée dans fa
longueur, par une bande d’un gris jaunâtre, avep une raye noire au
milieu. Les antennes font blanches'en deffus ôc brunes en deffous, Celles
du mâle font barbues *. Celles de la femelle font plus minces ôc unies.
Les ailes fupérieures font mélangées de différentes nuances de brun , a
travers lequel perce une légère teinte rouge. Le bord d’en haut eft un
peu plus clair dans le mâle que dans la femelle. Ces ailes ont dans le
milieu, félon leur longueur, quelques raies noires, ôc font traverfées dans
leur largeur par plufieurs ondes noires, entremêlées, près du bord extérieur»
par des ondçs grifçs, tirant fur la çouleur de chair. Les inférieures Fig.
* Vof.pag, S