
que parce que le Fond des ailes eft plus clair , & que les trois taches
rouges le tiennent. Nous ne trouvons cette efpéce repréfentée ni décrite
dans aucun Auteur.
M ême P l a n c h e , N umé ro z 3J.
SPHINX DE LA FILIPENDULE.
P R E M I E R É T A T .
nJ
LJt E toute la famille des Sphinx Beliers , celui-ci eft le plus généralement
connu.Nll fe trouve dans prefque toute l’Europe. Les .plus anciens Naturaliftes
1 ont décrit ; mais pendant long-tons on a regardé la plupart des Sphinx
à taches rouges que l’on rencontroit, comme des variétés de celui-ci. Une
étude plus particulière de ces petites efpéces, a convaincu que malgré
la reffemblance apparente de plufieurs , elles avoient chacune des caractères
qui les diftinguoient. Le Sphinx de la Filipendule, ainfi nommé par
Linnæus, qui la fouvent trouvé fur la Spiroea Filipenduloe ( i ) , a é t é ,
par plufieurs Naturaliftes, élevé de fa chenille ; & c’eft alors qu’on a
reconnu qu il y avoit peu de variété entre les individus de cette efpéce,
& que mal-à-propos on confondoit avec elle d'autres Sphinx que cette
chenille ne produifoit jamais. On a obfervé aufli que dans l’accouplement
en liberté , ces Sphinx ne fe mêloient point entr’eux ; je dis en liberté ,
car il peut arriver que des males renfermés avec des femelles d’une autre
efpéce, mais de la même famille, s’accouplent avec elles n’en trouvant
point de • leur efpéce. O r , ce n eft pas ainfi qu’on peut juger la nature , il
faut la laiffer agir fans gêne .pour la bien obferver.
Lorfque la femelle de la Filipendule a dépofé fes oeufs, quatorze jours
fuffifent pour leur développement, & au bout de ce terme les chenilles
éclofent. Quand elles ont changé deux fois de peau , elles fe retirent
dans quelque lieu convenable pour y paffer 1 hiver, & reparoilfent au
Printems. Nous palferons fous filence dans leurs Defcriptions ^ les caraaeres
qui leur font communs avec toutes celles que l’on - connoît des Sphinx
Béliers, Nous en avons, parlé page 46. _ (
Celle-ci, Fig, 13 7 a „ eft d’un beau jaune citron. Sa tete eft fort
petite. Des quatre rangées de taches noires qui traverfent la longueur de
fon.corps, les deux près du ventre font formées, par des taches longues
& étroites , & les deux autres par de groffes taches quarrées. Sa démarche
eft lente & elle s’écarte peu du lieu de fa demeure. Elle fe nourrit de
plufieurs plantes baffes. Rôfel l’a trouvée fur le Bouillon ailé, Verhajçum
tkapfus ( 1 ) , & Efper fur la Brize tremblante , Bri^a tremula (2). E le
attache à ces mêmes plantes , la coque dans laquelle elle doin enfermer
fa Crifalide. La foie dont elle la tiffut eft jaune plus ou moins clair , mais ?j|
ordinairement couleur de paille & en ayant le luifant, C’eft dans les mois
de Mai, de Juin, & même en Juillet, que cette chenille fe transformer
Elle emploie depuis dix jufqu’à quinze jours pour conftruire fa ripuve e
demeure.
S E C O N D É T 4 T.
Sa Crifalide, Fig. 13 7 b , eft allongée & un peu renflée dans le
milieu. La partie fupérieure & la pointe font brunes, le refte eft jaune.
Elle s’agite au moindre attouchement, Le Sphinx en fort au bout de trois
• ou quatre femaines au plus.
É T A T P A R F A I T .
■ H
L e fond de couleur des ailes, fupérieures de ce Sphinx, eft changeant 8é
brillant. Tantôt il eft bleuâtre , tantôt verdâtre; Vu dans une autre pofition ,
il eft noir .changeant en bleu, J'îous avons reprefenté le male} ig» 3 7 9
( 1 ) Flore Françoife, To«n, II, page 259 , n°. 2,91. U?
Ç a ) IL Toux. III. page $87, u°. 1178- HI. ^ ..