
I f P A P I L L O N S S P H I N X ;
M ê me s Pl a n c h e s , N uméro 1 1 7 ,
LE GRAND SPHINX GAZÉ.
P R E M I E R E t a t ;
I S r ? S >o!ënons fous Ie même Numéro deux Sphinx parfaitement!
lemblables pour la grandeur & la forme, mais différons pour les couleurs;
Nous ne pouvons affurer s’ils font variétés de la même efpéce, ou fi ce
ont deux efpéces différentes. Efper les décrit tous deux, & croit que ce
font deux efpéces, mais les Auteurs Naturaliftes qui l’ont précédé n’en
ont connu qu’u n e & on a peine à difcerner dans leurs Defcriptions de
laquelle des deux ils veulent parler, parce qu’fis paffent fous filence le
çarattere le plus frappant qui les diftingue, celui de la bande tranfverfale
de leur pâme pofténeure. Tous à la vérité rapportent celui qu’ils décrivent
?U F7 lf ormLS de Linnæus, Syft. nat. Sp. 2 S ; mais cet Auteur ne.s’exprime
pas d une mamere plus claire que les autres , & il eft aulïï aifé de rapporter
la defcrjption laconique qu’il en fait, à notre i i 7 c, d, qu’à celui i , 1 e , f
Reaumur elt le feul qui défigne clairement le i 17 c , d , & Linnæus
ne le cite pas à fon Fuciformis , ce qui donneroit à croire que.c’eft le
i i j e, ƒ , que Linnæus a connu, Quoi qu’il en foit, ce qui nous porte
a regarder ces deux Sphinx comme une même efpéce, c’eft qu’on ne
Jeup connoit pas deux Chenilles différentes, & qu’il paroît qu’ils font
produits par la même , repréfentée Fig. n 7 a. Cette Chenille nous a
donné le Sphinx n 7 e , ƒ , & Efper qui l’a élevée auffi, en a obtenu
te ui 1 1 7 c , . Des expériences plus réitérées confirmeront ou contrediront
cette opinion. Dans toutes les fciences, ce font les doutes qui donnent
occafton aux recherches , & qui font découvrir la vérité.
La Chenille Fig. n 7 a , a beaucoup de reffemblance avec celle de
I efpéce précédente. Elle eft d’un verd clair. Ses côtés font traverfés par
m m - Son yentre tire k Lüas tendre, c’eft ce qui la diftingue
le
SB
le plus de celle 1 1 6 E, mais ce n’eft qu’à fa derniere peau, qu’elle prend
cette couleur. Ses, ftigmates font rouges, entourés de blanc. Sa corne
eft courbée fur le derrière. Elle eft d’un jaune rouge. Cette Chenille fe
nourrit de différentes Plantes. Linnæus indique le Lonicera .Nylflftévm,
autrement dit, Caprifolium dumetorum (1), Chèvrefeuille des buiffons ,
& c’eft fur. celle-là qu’on la trouve, le plus fouvent. On la 'vo it aufli
fur le Caülelait. Efper l’a nourrie avec des feuilles de Lampette dioique
Lychinis Dioica (2). Scopoli l’a trouvée fur la Scabieufe des champs ,
& le Catalogue Syftématique des Papillons des enyirons de Vienne,
indique auffi cette Plante, •
S E C O N D É T A T .
CETTE Chenille pour fa transformation fuit les mêmes loix que celle
3e l’efpéce précédente ; mais elle forme une Crifalide bien différente ,
repréfentée. Fig. 1 1 7 b. Elle eft éfilée , & fa partie fupérieure fe termine
prefqu’en pointe mouffe. Elle n’eft point tranfparente. Sa couleur eft brune.
La partie inférieure eft mêlée d’un peu de blanc, & entourée de quelques
cercles rouges. Le Papillon n’en fort que l’année fuivante , mais le tems
de- fon développement n’eft pas fixe. On le trouve depuis le mois de
Mai jufqu’au mois d’Août.
É T A T P A R F A I T .
C e Sphinx eft le plus grand de ceux à ailes vitrées. Il s’en trouve
quelques - uns de cette efpéce un peu plus .grands que ceux repréfentés
fur cette Planche, mais fi y en a auffi de plus petits. Celui vu en
deffus Fig, 1 1 7 c , a la tête & le corcelet couverts de longs poils
olivâtres , entremêlés de quelques poils noirs. Au bas du corcelet il a
une large bande mordorée ou rouge-brun. Le refte du corps eft jaune-
verdâtre , un peu plus clair fur les côtés. A l’extrémité de la queue , ,
( i ) Flore Fraaçoife, Tom. III. a0. p4f. pag. $67,
( a ) Idem, *n°. $88. pag. p ,
a, D