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m I T A L I A N S C E N E R Y , MA N N E R S , A N D CUS TOMS .
LA FONTAINE DE MOSSO.
C e ' I T E place n'est pas loin du Po ; et la colline qu'on voit duns réioignement est une de
celles du Montserrat, qui sont en grand nombre, pi'csque toutes détachées l'une de l'autre
comme autant de pains de sucre, et surmontées de riches villages dont l'ensemble forme une
vue aussi agréable que pittoresque.
L a cascade, quoique peu considérable, offre un assez jol i coup d'oeil. On n'a pas manqué
de la faire servir à l'utilité publ ique, en conduisant une partie de l'eau dans uiie fontaine, qui a
deux bassins de pierre servant à laver le linge. La femme qui passe sur le pont se rend à la
fontaine pour y laver le linge qu'elle porte; l'homme lui aide à en porter une partie, qu'il reprendra
lorsque le tout sera lavé.
Les deux personnages qui sont les figures principales du tableau, représentent une mère et sa
fille. On suppose que cette mère avoit envoyé sa fille chercher une cruche d'eau à la fontaine ;
et que ne la voyant pas revenir aussitôt qu'elle auroit dfi, elle est sortie pour voir quelle pouvoit
être la cause de son retardement. L'aj 'ant trouvée à quel que distance s'entretenant avec sou
amant, elle la gronde, la presse, en lui reprochant la cause de son délai. Il est bien rare que
les mères perdent un moment leurs filles de vue : aussi, lorsqu'elles les laissent aller toutes
seules, elles en comptent les pas, et leur inquiétude ne leur permet pas d'attendre, si elles
pensent qu'elles dcvroient être déjà de retour. Cependant il est aussi vrai que la negligence
d'une mère qui laisse souvent sa fille seule à la maison, ou qui l'envoie seule dehors, expose par
là sareputation, qui souvent en souffre quoique sans fondement. C'est un préjugé général, ou
très commun dans toute l'Italie, surtout à la campagne.
On voit par l'habillement de ces femmes qu'elles sont du môme pays que celles de la planche
précédente. La croix qui pend à leur cou est le collier qu'elles portent ordinairement.
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