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10 I TAL IAN S C E N E R Y , IMANNERS, A N D CUSTOMS .
LE CALESSINO.
I^ESfìacrcsdansun ville soni des preuves certaines et de son étendue, et de l'industrie de ses liabilans.
Le sou! objcct d'aller prendre l'air ne pourroit pas occuper un si grand nombre de fiacres
(|u'on en voit à Londres. On doit convenir qu'une visite éloignée nous engage quelquefois à
prendre une voiture ; jnais le commerce plutôt que le plaisir, est la cause qui entretient et multiplie
le nombre de ces sortes de voitures.
La ville de Naples est de loute l'Italie celle dont les bâtimens sont à une plus grande distance
les uns des autres, et de tous les Italiens, les Napolitains sont les plus occupés. Ils doivent
donc avoir senti la nécessité d'une prompt e communication d'un lieu à un autre, plus que le
reste des peuples de l'Italie qui n'ont pas ce besoin, soit à cause de la petitesse, ou de la forme
de Icui-s villes, ou de l'inactivité de ses habitans. Milan est une grande ville, mais elle est
presque carrée: Napl e s e s t o b l o n g u e ; et il y a de fiacres.
Ce sont de calessini, ou petites calèches, tel qu'on en voit ici un représenté. Il est ordinairement
découvert, car Naples est dans le plus beau climat du monde. Il ne peut contenir que
deux personnes. J^e cocher donne les rênes à tenir à celui qui est dedans, qui pour t ant n'en
fait aucun usage. Le cocher, qui est monté derrière, guide le cheval avec s o n i b u e t , et
beaucoup plus par sa voix. Il en confie rarement, et toujours avec regret, l'entière conduite
à celui qui est assis; car la confusion qui règne dans les rues principales de Naples
est si grande, et les voitures, et surtout ces calèches vont si vite, que le danger est toujours
imminent. Lor sque Bond Street est le plus rempli de voitures, il ne peut en aucune manière
être compa r é à la rue de Tolede à Napl e s .
I.a calèche est plus ou moins dccorée, dorée, et ornée de bas reliefs en bois, suivant que le
maître est plus ou moins riche. Sur le dos du cheval il y a toujours des ornemens fixés sur les
harnois, conune des sonnettes, des grélots, et des banderoles, suivant la bizarrerie du propriétaire.
I.C fond du dessein représenté la vue d'un paysage, qu'on trouve sur le chemin de Naples
à Pouzzol, ce qui est la promenade ordinaire que l'on lait avec ces calèches. La femme qui
traverse la route porte un éspèce de di a l e de soie brodé, et garni de frange. Ces châles
sont d'un usage général dans les parties les plus méridionales de l'Italie, La petite fille a un
tambourin, dont toutes les femmes de la c amp a g n e j o u e n t fort l)icn, et il n'y a guère d'autre inarument,
si ce n'est les castagnettes, qui serve à leur dances chajnpètres.
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