ITALIAN SCENERY, MANNERS , A N D CUSTOMS.
MAISON DE PAYSANS A FONDI.
L e dessein de cette plancl.e a été pris á Foudi, première ville du royaume do Naples en
venant de Rome. C'est l'intérieur d'une maison de pauvres gens, qui sont assis à table et
mangent la polenia. C'est une espèee de bouillie qui se fait avee la (ariue de maïs, qui est
le bled d e l Amérique, et de quelques parties d'Italie et d'Allemagne, et qu'on appelle improprement
bled de Turquie, et bled d'Espagne .
On fait chaufl-er de l ' e a u dans un chaudron, comme celui que l'on voit renversé auprès
de la cLemmée, et ou l'attache i un crochet, qui ici est de bois. Lm-sque l'eau est prête i
bomlhr, on prend la farine par poignées avee la main gauche, et la faisant passer entre les
dmgts pour n'en répandre que peu à la fois dans l'eau, ou la reu.ue en môme temps avec un
baton que l'on tient de la main droite, pour empêcher qu'elle ne forme des grumeaux. Lorsque
la ianne bout le plus fort c'est alors qu'il faut la remuer sans relâche jusqu'à ce qu'elle soit
cuite. Les pauvres gens n'y mettent que du sel.
Les paysans dans presque toute Fltalie commencent ordinairement leur repas du soir par
la pokmla, qu'ils appellentyi,,í,mí», lorsque la farine est de bled commun. On en fait aussi
de farine de chataignes, et alors on l'appelle pole,,du di ca^agne. La farine de mais est la
nonrriture la plus saine que nous ayons parmi les productions de la nature. Ordinairement
on nettoie bien la table, et ayant ôté le chaudron de dessus le feu, on va le renverser sur la
table tout simplement ; et comme cela se pratique uniquement pour faire refroidir la polen,h
plutôt, les gens plus délicats la renversent sur une serviette. On la voit ici répandue sur la
table, et tout autour la famille assise qui la mange avec des cuillers de bois. :Wais on la
sert aussi dans une espèce de tourtiere, comme celle que la jeune fille, figure principale de
cette planche, tient dans ses mains.
La description de l'habillement de cette fille donnera une idée du costume du pays. .Sa
eo.ilure est très-bizarre, étant formée d'une quantité do boucles entrelacées de rubans qui
pendent les unes sur les autres. En général la couleur de leur habillement est bleue, avec nue
bordure d'une autre couleur. Elles ont sur la poitrine, et sur le dos une pièce de dra,, rouge,
aussi bordée d'une autre couleur, et attachée sur les épaules avec des rubans. 11 n'y a p o L
de cofiture sur les côtés de la veste, et l'on peut voir la chemise. La couleur des manelies
est diflérente. Leure souliers sont des semelles, coupées suivant la forme du pied, ou même
des morceaux de cuir carré, attaché par des cordons, qui passent et repassent tout le long
de la j amb e jusqu'au genou. "
i b i a i