nombre de sortes de fruits , et je suis bien loin de vouloir
trouvera redire à ces distinctions quelquefois un peu subtiles,
mais qui peuvent être utiles aux savans pour un
établissement plus rigoureux de genres ou de familles.
Malheureusement plusieurs de ces noms de fruits ou de
parties de fruits sont durs, sonnant mal, difficiles à comprendre
et à retenir , et contribuent beaucoup à rebuter
les commençans, en leur faisant envisager comme hérissée
de difficultés une étude pleine de charmes, souvent
d’un grand secours dans les peines de la vie. C’est donc
surtout dans le but de propager le plus possible le goût
de la plus aimable des sciences, que je n’ai employé dans
les descriptions que le plus petit nombre de mots techniques
qu’il in’a été possible.
Ces termes sont définis dans le court précis de botanique
renfermant, je crois, tout ce qu’il est nécessaire de
savoir pour comprendre les descriptions, et arriver à la
distinction des espèces. Les quatre planches lithographiées
dont les figures sont extraites en partie des exceïlens ouvrages
de MM. de Candolle et Mirbel éclairciront ce qui
pourrait paraître encore un peu obscur aux commençans
et leur faciliteront la connaissance des organes et
de leurs modifications.
L’élève sera conduit au nom du genre le plus sûrement
et le plus promptement possible par I’analyse des
genres qui suit le précis de botanique et qui n’est à-peu-
près que celle de la Flore Française modifiée pour le Dauphiné.
Cette méthode analytique fut mon seul maître et
je lui dois tout le plaisir que m’a procuré la botanique.
Enfin pour compléter tout ce qui est relatif à la détermination
des genres, j’en ai donné Je tableau d’après le
système de l’immortel Linnée, véritable fondateur delà
science. Arrivé au nom du genre, l’élève doit recourir
aux descriptions des espèces et les lire comparativement
pour y reconnaître celle qui l’occupe. Les coupes faites
dans les genres nombreux lui faciliteront cette partie de
ses recherches. Je me suis abstenu de donner une analyse
des espèces qui eût rendu l’ouvrage trop volumineux et
qui d’ailleurs est moins utile pour les plantes d’une seule
province. En outre je pense que l’élève parviendra plus
promptement, non pas au nom , mais à la véritable connaissance
des espèces par la comparaison attentive des
descriptions.
Ce fut en 1823 , peu de temps après mon arrivée à Grenoble
, que je commençai à recueillir quelques plantes
dans mes promenades, ce qui m’inspira peu à peu le désir
de les connaître et par suite le goût de la botanique. Les
années suivantes je fis connaissance avec MM, de Miribel
et Crépin et visitai avec eux plusieurs riches localités.
Mais les devoirs de mon état que j’affectionne par-dessus
tout me laissaient à peine de courfs momens de loisir
dont je profitais pour parcourir à la Mie quelques montagnes
et déterminer les plantes que j en rapportais soit
en cherchant à les reconnaître dans la Flore Française ,
soit en les comparant avec celles que m envoyèrent feu
M. Toscan de Paris, et MM. Roffavier de Lyon , Tillette
d’Abbeville, Palun d’Avignon, Soleirol de Corse, Pouzzols
de Toulon, Perret d’Aix-les-Bains, Borijean de Chambéry,
Garnier de Salins, etc. Je fus employé pendant les années
1827 et 1828 à Paris où MM. A. de Jussieu, A. Richard,
Requien , Petit, Delavaux, Spach, Luroth , Michelin,
etc., voulurent bien me donner des échantillons d un
grand nombre de localités qui m’ont été singulièrement
utiles dans la description des espèces et des variétés, et je
leur en témoigne ici toute ma reconnaissance,enlespriant
de vouloir bien ne pas trouver mauvais si je les ai cités
quelquefois dans ce petit ouvrage sans leur en avoir demandé
l’autorisation. Mais j’ai surtout les plus grandes
obligations à M. de Miribel qui m’a donné une grande
quantité de plantes rares malheureusement sans localités
et sur lesquelles je n’ai pas même pu le consulter, car
depuis plus d’un an s’étant totalement livré en excellent
père à l’éducation de ses enfans d’après la méthode dite
de Jacotot, il ne veut pas absolument en être détourné
le moins du monde jusqu’à l’entier accomplissement de
sa tâche déjà si merveilleusement avancée. Craignant
alors de lui attribuer involontairement quelque renseignement
qui aurait pu se trouver inexact, j’ai été force
de renoncer au plaisir que j’aurais eu de le citer dans le
cours de l’ouvrage, ce qui m’a bien vivement contrarié
comme je le lui ai témoigné plusieurs fois. Enfin j ai pu
indiquer un certain nombre de localités très-rares, au
moyen des plantes reçues de M. Mathonnet de Guillestre
qui voulut bien m’accompagner l’an dernier au mont
Yizo et in’y montrer la station de 11 Isatis Alpina ainsi
que je l’explique tom. II, n.° 53.