Lorsqu’on veut exprimer une double modification de
la tige, on réunit par un petit trait les deux mots qui
l’expriment : par exemple, tige pubescente-visqueuse
signifie que la tige est garnie de poils mous et courts en
forme de duvet, et que ces poils sont visqueux.
Nous croyons les modifications de la tige trop faciles à
saisir, pour qu’il soit nécessaire de les éclaircir par des
figures.
Structure de la tige des dicotylêdonêes (i).
Si T on coupe en travers une tige ligneuse dicotylé-
donée, on aperçoit six parties distinctes par leur tissu et
leur couleur : Vépiderme, le tissu cellulaire, le liber, le
coeur et la moelle ; les trois premières constituent ce
qu’on nomme h*écorce ; les trois autres composent le
bois.
JJ épiderme est cette membrane mince, délicate, presque
diaphane , qui forme l’enveloppe apparente de tout
le végétal. Il s’enlève facilement sur le bouleau $ il se
fend et tombe tous les ans en forme de plaques sur les
platanes3 le liège est un épiderme très-épaissi par l’âge.
Le tissu cellulaire est placé immédiatement sous l’épiderme
j c’est une membrane ordinairement verte, molle,
spongieuse, facile à se régénérer , et dont la principale
fonction est de porter au printemps la sève vers les bourgeons.
C’est dans le tissu cellulaire que s’opère la décomposition
du gaz acide carbonique absorbé par la plante
exposée au soleil.
Au-dessous est le liber ou assemblage de feuillets
minces et membraneux qui constituent l’écorce proprement
dite, et dont le nombi’e augmente d’un chaque
année. 11 servait autrefois à écrire, d’où est venu son
nom.
Au-.dessous du liber est Yaubier corps blanchâtre plus
ferme que lui, mais moins dur que le coeur du bois. Dans
le tremble et les autres bois blancs l’aubier est si abondant
qu’on le distingue à peine du reste de la tige.
Le coeur de la tige ou bois proprement dit se distingue
de toutes les autres parties par sa couleur plus foncée, sa
solidité, sa dureté qui varie cependant selon les espèces.
Le bois est composé de couches concentriques dont le
nombre augmente avec l’âge j car il se forme chaque
année une nouvelle couche d’aubier , tandis que l’aubier
lubmême fournit une couche de bois. Ces couches sont
très-distinctes entr’elles, et on obtient l’âge de l’arbre
en les comptant après avoir scié le tronc près de la racine.
Par suite de leur mode d’accroissement, les dico-
tylédonées se nomment encore exogènes.
Au centre du végétal est la moelle, tissu délicat, spongieux
) renfermée dans Y étui médullaire et privée du
jour, sa couleur est blanchâtre , mais elle verdit à la lumière.
La moelle communique avec le reste de la tige
au moyen de prolongemens médullaires qu’on voit
rayonner en tout sens sur la coupe transversale de la tige.
Arrivé à l’écorce, le jet de moelle pénètre jusqu’eu dehors
de l’épiderme et produit le bouton. Le travail s’opère
surtout dans les jeunes branches et les rameaux,
parce que dans les troncs d’un certain âge, le canal médullaire
pressé par les couches ligneuses finit par s’oblitérer.
A l’époque de la végétation , si on enlève l’écorce d’une
jeune branche, on voit bientôt suinter suc les bords de
la plaie une liqueur épaisse et gélatineuse qui se durcit,
s’organise, et prend l’aspect d’un tissu végétal. Cette liqueur
fournie par le liber est ce qu’on appelle le cambium
priucipe organique de tout le végétal.
Selon M. Mirbel, la formation des couches ligneuses
est produite parle cambium, qui chaque année forme
une nouvelle couche d’aubier, et une nouvelle couche de
liber.
De toutes les opinions émises à ce sujet, c’est celle qui
réunit en sa faveur le plus de probabilités.
Les expériences de Duhamel ont fait voir qu’il existait
entre les racines et les tiges une différence très-remarquable,
c’est que les tiges croissent en hauteur par tous les
points de leur étendue , tandis que les racines ne s’alon-
gent que par leurs extrémités.
Structure de la tige des monocotylédonées (i).
La tige des monocotylédonées qu’on appelle ordinai