se distinguent de toutes les fleurs en tête, parce qu’elles
ont les anthères soudées en tube. Aussi Richard les a-t-il
nommées avec raison synanlhérées. Les scabieuses dont
les fleurs sont de même en tête, ont les anthères distinctes
, et leurs fleurs sont dites agrégées.
M. Mirbel nomme calathides ces deux sortes de têtes de
fleurs à cause de leur ressemblance avec une petite corbeille.
On distingue encore le capitule qui a les fleurs un peu
plus en boule sur un pédoncule peu ou point élargi au
sommet, mais ce terme s’applique indistinctement aux
fleurs en tête.
La plupart de ces inflorescences se fondent l’une dans
l’autre par des nuances insensibles ; la tête de fleurs du
panicaut n’est qu’une ombelle à pédoncules très-courts,
aussi l’a-t-on classé dans les ombellifères anomales. Celle
de la raiponce hémisphérique n’est qu’un épi ramassé et
non développé.
De la fleur en général.
Si l’on prend une fleur complète, par exemple le liseron
blanc si commun dans les haies (pl. 5 , flg. 2 ),
on remarque d’abord une espèce de cloche blanche
assez grande , plissée sur ses cinq angles , c’est la corolle;
elle est entourée à la base de cinq petites feuilles vertes
{a, a ,.... ) composant le calice, et de deux plus grandes
qui sont des bractées.
si r on fend en long la corolle, on verra qu’elle porte
dans le bas cinq supports grêles ( b , b ,....) inégaux, un
peu élargis à la base, et terminés au sommet par une
petite masse alongée, jaune et pleine de poussière ; ce
sont les organes mâles ou étamines. Au centre de la fleur
et entre les étamines se trouve un corps oblong, surmonté
d’un filet alongé , et terminé au sommet par une petite
masse à 2 lobes ; c’est l’organe femelle ou pistil ( c ).
Si l’on prend une fleur de lis (pl. 3 , flg. 3 A ) , on
voit au centre de la fleur le pistil, et autour six étamines,
maison ne trouve qu’une enveloppe à six parties;
ainsi le lis est une fleur incomplète.
Enfin, si l’on prend une fleur de bourrache {pl. 3 ,
flg. 4 A), outre les deux enveloppes, les étamines et le
pistil, on aperçoit vers l’orifice du tube de la corolle
cinq
cinq appendices particuliers (a) qui ne rentrent dans
aucun des organes precedens, et qu’on nomme nectaires.
Dans toute fleur sessile ou pédonculée , nue ou munie
d’une enveloppe simple ou double, on nomme réceptacle
la partie de la plante ou sont attaches les organes de la
génération. Nous avons donc 6 organes à étudier dans la
fleur, i.° le réceptacle; 2.0 le calice; 3.° la corolle;
4-° les étamines; 5.° le pistil; 6.° les nectaires.
1. §. Du réceptacle.
Le^réceptacle, compare par Linnée au lit nuptial, est
le point d attache des organes de la génération; il termine
le pédoncule: dans les synanthérées il se dilate en
plateau à son extrémité, mais dans la plupart des autres
plantes il n est pas distinct du pédoncule: il est propre,
s’il supporte une seule fleur (le lis); commun, s’il sup-1
porte plusieurs fleurs (le chardon). Le réceptacle commun
peut être sec, charnu, concave, plane, convexe ,
conique, etc. ; quant a sa surface, il est nu ( le pissenlit) •
soyeux ( 1 artichaut ) ; paléacé ou garni de paillettes
sèches et membraneuses ( la camomille); alvéolé ou garni
d’alvéoles comme une ruche à miel ( Tonoporde
acanthe ). j r
2. §. Du calice.
Le calice est, dans les fleurs complètes , l’enveloppe
extérieure ou la plus éloignée des organes sexuels. C’est
le prolongement de l’écorce du pédoncule; il est ordinairement
vert comme les feuilles avec lesquelles il a le
plus grand rapport, aussi a-t-on long-temps désigné sous le
nom de feuilles ou de folioles du calice les pièces qui le
formaient, lorsqu’elles étaient distinctes. Aujourd’hui on
paraît avoir en place adopté le nom de sépales que j ’ai
employé dans les descriptions auxquelles il donne beaucoup
de concision et de clarté. Ainsi lorsqu’un calice
est formé de pièces distinctes ou à-peu-près, chacune
d elles se nomme sépale, je dis à-peu-près, car on conserve
le même nom aux pièces du calice un neu soudées
à la base. D’après cela le calice est dit
Polysépale ( autrefois polyphylle ), lorsque les sépal«
sont distincts ou à-peu-près.