rement stipe dans les arbres, ne présente ni liber, ni aubier
, ni corps ligneux ; depuis le centre jusqu’à la surface
extérieure, ce n’est qu’un amas de fibres longitudinales
, ligneuses , lisses , flexibles, composées elles-mêmes
d’autres fibres plus déliées, se prolongeant de la racine
au sommet, et entre lesquelles se glisse une espèce de
substance médullaire. La tige n’a d’autre écorce que
l’enveloppe desséchée, très-apparente sur le tronc des palmiers.
Après la germination, les feuilles se déploient en faisceau
circulaire naissant du collet de la racine. Du centre
de ce faisceau part l’année suivante un bouquet de
nouvelles feuilles qui rejette les anciennes en dehors j
celles-ci se dessèchent et tombent, mais leur base persiste
en forme d’anneau solide, qui devient la base du stipe.
Chaque année un nouveau bourgeon central se développe,
le même phénomène se reproduit , et un nouvel
anneau se forme au-dessus de ceux déjà existans. Le
stipe des monocotylédonées est donc composé d’anneaux
superposés. C’est pour cela qu’il croit très-peu en dia^
mètre, et acquiert en un an ou deux toute la grosseur
qu’il doit avoir par la suite. Des palmiers de cent quarante
pieds de hauteur ont à peine un pied de diamètre.
Par suite de ce mode d’accroissement, les monocotylédonées
se nomment encore endogènes.
Ainsi les dicotylédonées offrent deux systèmes distincts
, le central formé de l’étui médullaire et des couches
ligneuses, le cortical composé de l’écorce. Ces deux
systèmes s’accroissent séparément, le central par sa face
extérieure , le cortical par sa face intérieure.
Les monocotylédonées n’offrent qu’un seul système, le
cortical, et croissent par leur face intérieure.
ARTICLE III.
Des feuilles.
Les feuilles, avant leur développement, sont renfermées
dans un bouton qui leur sert de berceau : ce bouton
nommé oeil ou bourgeon lorsqu’il est placé sur un rameau
, et turion lorsqu’il naît immédiatement de la racine,
pousse au printemps un jet qui devient branche *
cell e-ci se couvre de nouveaux bourgeons , les uns courts
et renflés produisant des fleurs et des fruits , les autres
pointus produisant des Jeuilles ou de nouvelles branches.
Les feuilles renfermées dans le bouton sont munies de
toutes leurs nervures, mais roulées et repliées pour n’occuper
que très-peu de place : tantôt elles sont plissées
ou pliées , tantôt roulées en cornet, tantôt appliquées
les unes contre les autres, etc.
Peu déplantés sont privées de feuilles, la cuscute,
les salicornes et quelques joncs; dans l’orobanche, la
clandestine et plusieurs orchidées, elles sont remplacées
par des écailles , productions minces , sèches et coriaces.
Une feuille peut être définie, l’épanouissement d'une
fibre végétale, ou bien une expansion mince et verte de
l'écorce.
Le bord de la feuille est la ligne qui dessine son contour.
La surface supérieure est celle qui regarde le
ciel ; elle est ordinairement ferme, lisse, peu poreuse.
La surface inférieure est celle qui regarde la terre; elle
est généralement molle , velue, très-poreuse. On nomme
pétiolée la feuille attachée à la plante par un support
particulier appelé pétiole ou vulgairement queue de
la feuille. Celle qui en est dépourvue est dite sessile. La
base de la feuille est l’extrémité par laquelle elle fait
corps avec le pétiole; l’extrémité opposée en est le sommet.
Le pétiole est formé par la partie de la fibre qui reste
simple et entière ; dès qu’elle se divise, les ramifications
prennent le nom de nervures; le tissu cellulaire qui en
remplit les interstices s’appelle parenchyme. Le squelette
de la feuille est composé d’un réseau très-fin qu’on
aperçoit facilement à travers la plupart des feuilles observées
par transparence, et qu’on voit à nu lorsque la
macération ou les insectes ont détruit leparenchyme. Une
feuille est dite simple, lorsque les nervures sont continues
dans toute leur longueur, qu’elles soient garnies ou non
de parenchyme. Elle est dite composée, lorsque les nervures
ou les pétioles offrent çà et là des articulations,
c’est-à-dire des endroits où le parenchyme cesse tout-à-
fiait d’être adhérent, et où la feuille se sépare d’elle-même
en plusieurs pièces sans déchirement.
Dans les feuilles on peut considérer l’emplacement, la
disposition , l’insertion, la direction, la consistance, la
forme, la surface, la composition et la durée.