1, lI S T RÜDl T C T lÜiN .
Ainsi Xanthus, le logographe lydien citó par Strabon
ayant observé dans rArinénie, la Phrygie et la Lydie, à une
grande distance de la mer, des pierres remplies de coquilles,
en concluait que ces contrées avaient été recouvertes par les
eaux de la mer. Eudoxe, le mathéiuaticien de Cuide dont
parle aussi Strabon, mentionne les poissons fossiles de la
l'aplilagonie et des environs du lac d'Ascaiiia sans faire
d'ailleurs aucune réflexion à leur sujet, tandis qu'Aristote,
dans son Essai siir ta respiration, en rapportant le même l'ait,
pense que ces corps proviennent d'espèces encore vivantes
dans les profondeurs de laterre où elles se pétritiaient. Strabon
lui-même s'occupe des coquilles marines rencontrées sur
les montagnes, quelquefois à plusieurs milliers de stades de
la côte, et, en traitant de la théorie de la torre, Eratosthène en
fait également mention.
De tous les restes d'origine orgaiSique signalés dans les
roches par les anciens, les seuls qui soient aujourd'hui reconnus
d'une manière incontestable so'nt ces petits corps de
formes lenticulaires que nous désignons sous le nom de
¡Siimmuliles, et que Strabon décrit ainsi en parlant d'abord
de l'Egypte où il les avait observés et ensuite de son propre
pays, d'Amasia, ville du royaume de l'ont où il était né.
II Nous ne croyons pas devoir passer sous silence, dit-il,
« une chose singulière que nous vîmes aux pyramides : ce
II sont de petits éclats de pierre (formant des monticules)
II élevés en avant de ces monuments. On y trouve des par-
II celles qui, pour la forme et la grandeur, ressemblent à
II des lentilles; on dirait même quelquefois des grains à
\ . Voy. pour les docuraenLs biljliograpliiques : hUroduclion à l'élude
de la paléonlologie slruli(jraphiqv.e, vol. II. pages 599 cl suivaiUes,
-18Ci.
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I N T R O D U C T I O N . It i
II moitié déballés. On prétend que ce sont les restes pétri-
II fies de la nourriture des travailleurs, et cela est peu vrai-
II semblable, car nous avons aussi chez nous une colline qui
II se prolonge au milieu d'une plaine et qui est remplie de
Il petites pierres do tuf semblable à des lentilles, »
Théophraste, dans un opuscule qui ne nous est point
parveiiu directement, suppose que les poissons fossiles d'IIéraclée
(Pont), de la Paphiagonie comme ceux de la Gaide
narbonnaise, ne sont que des individus des espèces actuelles
vivant dans l'intérieur du sol et provenant soit d'oeufs qui y
auraient été laissés, soit de métamorphoses en types terrestres
de ceux qui sei'aient venus originairement de la mer
ou des fleuves voisins pour s'introduire dans les couches.
Des ossements fossiles attribués à des géants ont également
été signalés en Asie Mineure par Pline, .'Vulu-Gelle, Phlegon,
etc., entre autres ceux des environs de Milet qui, suivant
Pausanias, étaient attribués à Astérius.
A une épocjue plus rapprochée de nous, Mooonys, qui
voyageait en Asie iMineure au commencement du xvii" siècle,
parle des cocjuilles fossiles des environs de ïocat. Plus
récemment encore 01i\-ier observa les coquilles tertiaires des
environs de Karaman (Cilicio) qu'il trouva semblables à celles
de Courtagnon, puis sur les rives des Dardanelles à Sestos et
à Abydos. des bancs également remplis de coquilles marines,
dont il cite les espèces comme vivant toutes aujourd'hui dans
•1. Ou doil oiUciulro ici par poissons des restes de mollusques plutôt
que de véritables poissons fossiles qui u'ont pas cncore été trouvés dans
ces pays, taudis que les dépouilles d'animaux marins invertébrés y sont
très-répandues. C'était d'ailleurs une dénomination générale appliquée par
le vulgaire il tout ce qui vit dans l'eau et dont on trouve beaucoup de
traces de nos jour s dans le langage du peuple.