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fossette ligamenteuse est ample, excavée et épaulée de deux
ressauts couvexes.
11 est évident, d'après cette description, que Brocclii a
eu en sa possession des individus très-adultes; car la plupart
des Huîtres arrivées à un âge avancé et dé\'eloppées à
une certaine profondeur de la mer, sur un fond tranquille,
présentent un épaississement dos valves qui fait ressembler
colles-ci aux feuillets agglutinés d'un livre. Ce caractère
n'aurait donc ([u'une valeur accessoire, et pourrait aussi
bien s'appliquer à rOi/rea. hippo,n,s, Lk. (individus âgés
de VOstrea ediilii. L.) qu'à l'Osirea lamellosa.
Mais les incertitudes au sujet de notre espèce sont levées
par la mention que fait Brocchi de la large excavation de
la charnière, bordée de deux épaulements convexes, .\ucune
autre espèce dlluitre du même groupe n'a en effet une
aussi large excavation de la charnière.
Enfin, si l'on se reporte à la synonymie de Brocchi et
que l'on consulte la figure de Mercati {.Velalloth., p. 293,
fig. Î--2). on se trouve en face d'une coquille qui lie saurait
être VOstrea hippopus, Lk.
Poli a figuré des individus vivants, mais très-incomplétement
; Payraudeau a décrit sous un nom nouveau (Ostrea
Cyrmisi) dès individus adultes des côtes de Corse; il fait
remarquer que cette espèce arrive à de très-grandes dimensions.
Goldfuss a embrouillé la synonymie des Huîtres tertiaires;
nous avons vu ([u'il avait figuré une Ostrea crassissima
sous le nom de hngirostris; de même il a figuré sous le
nom d'Ostrm lamellosa (pl. 78, lig. 3) une variété de l'Ostrea
edulis, à crochets prolongés, étroits, et qui rappelle
l'OsIrea cnrnifinta Brocchi.
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M. Philippi a signalé notre espèce à Syracuse dans des
couches très-récentes ou de la formation tertiaire supérieure
(Ënwner. moti. Sicil.,t- i, p. 91), mais il l'affuble du nom
do longirostris, l'assimilant ainsi à une espèce des couches
les plus inférieures du terrain tertiaire moyen.
La figure donnée par M. Abich, quoique exacte, ne représente
que des fragments en assez mauvais état.
VOstrea lamellosa est essentiellement variable aux dill'érents
âges, et nous trouvons dans son polymorphisme la
raison des difficultés qu'a présentées sa détermination.
A l'état jeune (50 à 60 millimètres de diamètre), elle
est plus ou moins arrondie, atténuée vers le crochet, qui se
recourbe à droite ou à gauche, sans que l'une de ces directions
soit plus constante que l'autre.
La valve supérieure, aplatie vers les bords, est convexe
vers sa partie moyenne et les crochets, lisse extérieurement,
quelquefois légèrement bosselée, toujours épaisse, pesante
et marquée de sillons concentriques, fins, très-rapprochés
et réguliers. Son épaisseur peut devenir tellement considérable
qu'on croirait en l'examinant avoir sous les yeux une
valve inférieure. Plus tard, le sommet se tronque assez largement.
Par suite de l'épaississement de la valve supérieure,
les lamelles d'accroissement se recouvrent comme les feuillets
d'un livre, mais ne sont pas ondulées et crispées. Sur
un exemplaire de 90 millimètres de longueur, l'épaisseur
des lamelles latérales atteint 10 millimètres. L'impression
musculaire est semi-lunaire, profonde; la charnière se compose
d'une aréa ligamenteuse médiane, plane, à bord inférieur
arqué, chargée de sillons concentriques très-fins et
réguliers. Latéralement s'allongent deux rigoles médiocrement
exeavées.
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