« secouant et arrangeant leurs plumes avec pro-
« prêté et prestesse. Ils aiment surtout étendre
« une seule aile, en passant dans leur bec chaque
« penne dans toute sa longueur : lorsque le soleil
« brille, l’aile ainsi étalée est rendue très trans-
« parente et légère. Ils quittent en un instant l’ar-
« brisseau sans la moindre difficulté, et parais-
« sent doués d’une perfection de vue supérieure,
« allant directement vers un martin ou un oi-
« seau bleu à 5o ou 60. verges de distance, et les
« atteignant avant que ceux-ci se soient doutés de
« leur approche. Aucun oiseau ne semble résister
cc à leurs attaques, mais ils sont souvent chassés
cc par la grosse espèce d’araignée, à laquelle ils ne
cc paraissent pas faire attention, parce que leur
« supériorité de vol est suffisante pour les éloi-
cc gner de cet insecte lent dans le court espace
« d’une minute.
cc Le nid de cet oiseau-mouche est de la tex-
« ture la plus mollette ; la partie extérieure est
« formée de lichens gris clair trouvés sur les bran-
« ches des arbres ou sur de vieilles palissades, et
ce si proprement arrangés autour du nid, qu’à une
cc certaine distance de l’endroit où il est attaché ils
cc semblent faire partie de la branche elle-même,
cc Ces petits morceaux de lichen sont agglutinés
cc ensemble avec la salive de l’oiseau. La partie
« attenante consiste en substances cotonneuses,
et le fond de l’intérieur en fibres soyeuses obtenues
de différentes plantes, toutes extrêmement
délicates et douces. Contre l’axiome que plus
l’espèce est petite, plus est grand le nombre
d’oeufs, la femelle ne dépose dans.ee berceau
confortable que deux oeufs d’un blanc pur et
presque ovales. Dix jours sont nécessaires pour
les faire éclore, et l’oiseau élève deux couvées
dans une saison. Au bout d’une semaine les
petits peuvent voler, mais sont encore nourris
par leurs parens pendant près d’une autre
semaine. Ils reçoivent leur nourriture directement
du bec des adultes qui la dégorgent de la
même manière que les Canaries et les pigeons.
Mon opinion est qu’aussitôt qu’ils sont en état
de se pourvoir eux-mêmes, les petits s’associent
à d’autres nouvelles couvées, font leur migration
à part des vieux oiseaux. J’ai observé vingt
ou trente oiseaux-mouches s’avançant sur un
groupe de bignonias, tandis qu’on n’apercevait
pas un seul vieux mâle. Ils ne reçoivent
pas l’entier éclat de leurs parures avant le printemps
suivant, quoique la gorge du mâle soit
fortement empreinte de teintes rubis avant de
nous quitter en automne,
cc Les oiseaux-mouches à gorge rubis aiment
particulièrement les fleurs qui sont de forme
tubuleuse. Le Datura stramonium et le bigno