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 et  après  celles-ci,  le  chèvre-feuille,  le  baume  
 des  jardins  (menthe)  et  l’espèce  sauvage  qui  
 croit  sur  le  bord  des  étangs,  des  ruisseaux  et  
 des  ravins  profonds ; mais chaque  fleur, même  
 la  violette  sauvage,  leur  fournit  une  certaine  
 portion  de  substance.  Leur  nourriture  
 consiste  principalement  en  insectes,  généralement  
 de  l’ordre  des  coléoptères,  car  on  en  
 trouve  ordinairement  dans  leur  estomac,  ainsi  
 que  des petites mouches.  On  peut donc  regarder  
 le  rubis  comme  un  habile  attrapeur  de  
 mouche.  Le  nectar  ou  miel  qu’ils  sucent  des  
 différentes fleurs  étant par lui-même insuffisant  
 pour les soutenir, est plutôt employé  pour  calmer  
 leur  soif.  J’ai  vu  plusieurs  de  ces  oiseaux  
 captifs auxquels on  fournissait  des fleurs artificielles  
 faites exprès,  dans les corolles desquelles  
 on mettait  de  l’eau  avec  du  miel  ou  du  sucre  
 dissous.  Les  oiseaux  étaient nourris  exclusivement  
 de ces substances, mais rarement vivaient-  
 ils  plusieurs  mois;  et  après  les  avoir  examinés  
 après leur mort,  on  les  trouvait  très amaigris.  
 D’autres,  au  contraire,  auxquels  on  donnait  
 des fleurs  des bois  ou  des  jardins  placées  dans  
 une  pièce  dont  les  fenêtres  étaient  simplement  
 fermées  par  des  gazes  à  travers  lesquelles  de  
 petits insectes pouvaient passer, vécurent douze 
 mois,  après  quoi  on  leur  rendit  la  liberté,  la  
 personne qui les  gardait  ayant  un  long  voyage  
 à  faire.  La  pièce  était  chauffée  d’une  manière  
 artificielle  pendant  les  mois  d’hiver,  et  
 ceux-ci  sont  rarement  assez  froids  pour  produire  
 de  la  glace.  En  examinant  un  oranger  
 qui  avait  été  placé  dans  la  chambre  de  ces  
 oiseaux-mouches,  on  ne  trouva  aucune  apparence  
 de  nid,  quoiqu’on  eût  souvent  vu  ces  
 oiseaux  se  caresser. 
 « Ces  humming-birds  ne  fuient  pas  les  hommes  
 aussi  généralement que  les autres  oiseaux.  
 Us approchent  fréquemment les  fleurs  qui sont  
 sur  les  fenêtres,  et  même  dans  les  chambres  
 quand  les  issues  en  sont  ouvertes  pendant  
 l’extrême chaleur du  jour, et y reviennent  lorsqu’ils  
 ne  sont  pas  interrompus  tant  que  les  
 fleurs  ne  sont  pas  fanées.  Us  sont  très  nombreux  
 à  la  Louisiane  durant  le  printemps  et  
 l’été, et partout  où  l’on  trouve une belle  plante  
 de bignonia  radicans :  dans  les  bois  on  y  voit  
 généralement  dessus  un  ou  plusieurs  oiseaux-  
 mouches  et  quelquefois  dix  à  douze  en  même  
 temps. Us  sont querelleurs  et  ont  de  fréquens  
 combats  dans  les  airs,  surtout  les  mâles.  Si  
 1 un  d’eux suce une  corolle  et qu’un  autre  s’en  
 approche,  on  les  voit  immédiatement  s’élever  
 dans  l’air en  tournoyant  en  spirale  à  perte  de