
 
        
         
		milieu  du  ventre.  Les  flancs  et  une  ceinture  sur  
 la  poitrine  sont  vert-doré.  La  région  anale  est  
 blanchâtre  ,  et  les  couvertures  inférieures  de  la  
 queue»  qui sont longues,  sont blanchâtres teintes  
 de  roux.  Les  deux rectrices moyennes  sont vert-  
 doré.  Les  latérales  sont  brun-noir.  Le  bec  est  
 noir  ainsi  que  les  tarses. 
 Cet  oiseau  est  représenté  perché  sur  une  rare  
 et  belle  sensitive  américaine. 
 Mais,  jaloux  de  compléter  notre  Histoire Nar  
 turelle  des  oiseaux-mouches  par  les  documens  
 authentiques  qui  les  concernent,  nous  devons  
 signaler  la  description  que  M.  James  Audubon  
 a donnée du Rubis, dans  Son  Ornithological Bio-  
 graphy  (t.  i , p.  248 ),  servant de texte  à  sa  somptueuse  
 planche  grandissime  in-folio  ,  n°  47-  Ce  
 naturaliste,  long-temps errant  dans  les forêts des  
 Etats-Unis,a  voulu  copier  la nature;  et  en  donnant  
 sa  narration  en  fran¡ç> ais,*  nous  nous  bornerons  
 au  rôle  de  simple  traducteur,  bien  que  
 nous  nous  attachions  plus  souvent  à  rendre  le  
 sens  du  peintre,  que  sa  manière de  s’exprimer ;  
 car  le  goût  français  pourrait  trouver  à  redire  à  
 quelques  formules  qui,  pour  lu i,  sont  inusitées. 
 «  Qui  peut  voir  cette  délicieuse  créature  mue  
 «  par ses ailes étroites, bourdonnant dans le vague  
 «  des  airs |  suspendue  comme par magie,  volant  
 «  de fleur  en  fleur,  s’agitant avec autant  de  grâce 
 que  de  prestesse  dans  sa  vie  tout  aérienne,  
 poursuivant  sa  carrière  sur  le  vaste  territoire  
 américain;  qui  peut,  dis-je,  voir  ce  rayon  de  
 l’arc-en-ciel  sans  une  profonde  admiration,  
 sans  un  retour  vers  la magnificence  de  celui  
 qui  créa  cette  merveille,  et  tant  d’autres  qui  
 frappent  nos  regards  dans  le  vaste  ensemble  
 d’une  féconde  nature ! 
 « Lorsque  le  soleil  ramène  les  prémices  du  
 printemps,  lorsque  ses  rayons  vivifians  viennent  
 activer  de  nouveau  les germes des plantes  
 et les faire éclore, alors apparaît ce petit oiseau-  
 mouche à  gorge rubis,  se  jetant  çà et  là, porté  
 sur. ses  ailes  de  nymphe,  visitant  chaque  fleur  
 qui  s’entr’ouvre,  avec l’oeil  d’un  fleuriste  qui  
 épie  le  réveil  de  sa  plante  chérie  pour  enlever  
 l’insecte  qui flétrirait la suave texture de ses pétales. 
  De même  cet oiseau, dont  les mouvemens  
 sont tellement  rapides,  qu’il  semble  suspendu  
 immobile  dans  l’air  qu’il  frappe  de  ses  ailes,  
 plonge  un  regard  rapide  dans  les  replis  les  
 plus  cachés  des  fleurs,  et  par  ses  vifs  bat-  
 temens  d’ailes ,  semble  caresser  la  corolle  et  
 là  rafraîchir;  produit  un  doux  murmure  et  
 se  jette  avec  rapidité  sur  l’insecte  dont  il  se  
 nourrit,  et que  son bec  aigu  et mince y  trouve  
 sans  défense  occupé  à  butiner.  C’est  alors  que  
 sa langue extensible, nerveuse, formée de  deux