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 Ces  détails  sont  précieux  à  conserver  par  leur  
 naïveté.  Leur  publication  date  de  1658  (Roche-  
 fort ,  Hist.  des  Antill.,  in-4° ),  et  est  intitulée  :  
 Chapitre  X V I I ,  du  Colïbry  (p.  160). 
 Ainsi  s’exprime  Rochefort  :  «  Pour  couron-  
 «  ner  dignement  l’histoire  de  nos  Antilles,  
 «  nous  finirons par  l’admirable  colibry, admira-  
 «  ble  pour sa  beauté,  pour  sa  petitesse,  pour  sa  
 «  bonne  odeur  et  sa  façon  o ■ de  vivre.  Car  étant 
 «  le  plus  petit  de  tous  les  oiseaux  qui  se  voient,  
 «  il  vérifie  glorieusement  le  dire  de  Pline,  que  :  
 « Natura nusquam magis  quam  in  minimis  tota  
 «  est.  Il  se  trouve  de  ces  oiseaux  dont  le  corps  
 a  est  si  petit,  qu’il  n’est  guère  plus  gros  qu’un  
 «  hanneton.  Il  y en a  qui ont le plumage  si beau,  
 «  que le  col, les ailes  et le  dos  représentent la dite  
 versité  de  l’arc-en-ciel,  que  les anciens  ont apte  
 pelé  Jris,  fille  de  l’admiration.  L ’on  en  voit  
 «  encore  qui ont sous  le  col  un  rouge  si  vif,  que  
 «  de  loin  on  croirait  que  ce  serait  une  Escar-  
 «  boucle.  Le  ventre  et  le  dessous  des  ailes  est  
 «  d’un  jaune-doré,  les  cuisses  d’un  vert  d’éme-  
 «  raude  ;  les  pieds  et  le  bec  noirs  comme  ébène  
 oc  polie ;  et  les  deux  petits  yeux  sont  deux  dia-  
 «  mans  enchâssés  en  un  ovale  de  couleur  d’a-  
 «  cier  bruni.  La  tête  est  d’un  vert  naissant  et  
 « paraît comme  dorée.  Le mâle  est  enrichi  d’une 
 petite  huppe  en  forme  d’aigrette, qui  est  composée  
 de  toutes  les  différentes  couleurs  qui  
 émaillent  ce  petit  corps,  le miracle  entre  les  
 oiseaux,  et  l’une des  plus  rares  productions  de  
 la  nature.  Il  abaisse  et  lève  quand  il  lui  plaît  
 cette petite crête  dont  l’Auteur  de  la  nature  l’a  
 si  richement  couronné.  Tout  son  plumage  est  
 aussi  plus beau  et plus  éclatant que  celui  de  la  
 femelle.  Que  si  cet  oiseau  est  merveilleux  en  
 sa  taille  et  en  son  plumage,  il  n’est  pas moins  
 :  digne d’admiration en  l’activité  de  son  vo l, qui  
 :  est  si  vite  et  si  précipité,  qu’à  proportion  les  
 c  plus  gros  oiseaux  ne  fendent  point  l’air  avec  
 c  tant  de  force,  et ne  font  pas  un bruit  si réson-  
 c  nant  que  celui  qu’excite  cet  aimable  petit  co-  
 t  libry  par  le  battement  de  ses  ailes  ;  car  on  
 :c  dirait  que  ce  serait  un  petit  tourbillon  ému  
 «  en  l’air  et  qui  siffle  aux  oreilles.  Et parce qu il  
 cc  se  plaît  à  voler  près  de  ceux  qui  passent,  il  
 «  surprend  quelquefois  si  inopinément,  que  
 «  bien  souvent  il  donne  une  subite  et  innocente  
 «  frayeur  à  ceux qui  l’entendent  plutôt qu ils  ne  
 «  le  voient.  Il  ne  vit  que  de  rosée,  laquelle  il  
 «  suce  sur  les  fleurs  des  arbres  avec  la  langue,  
 «  qui  est  beaucoup  plus  longue  que  le  bec,  et  
 «  qui  est  creuse  comme  un petit  chalumeau,  de  
 «  la grosseur d’une  menue aiguille.  On ne  le  voit  
 «  que fort rarement sur terre, ni même percher sur