
P l a n c h e CCNI. N u m é r o 273:
C H E N I L L E B U P E U P L I E R NOIR*
L A P E T I T E Q U E U E F O U R C H U E .
P R E M I E R É T A T .
O U S donnons ici fous le même n°. tous les Individus dont cette
Planche offre les portraits , quoiqu’au premier coup d’oe il, il paroifle y
avoir quelque différence dans la couleur des Chenilles. Les deux qui y
font repréfentées , ont été peintes d’après nature, mais celle de la Fig. a 7 3.
a, a. péri avant d’avoir acquis toute fa croiffance ; nous ignorons donc si elle
auroit pris le coloris de celle de la Fig. 273. b, qui eft bien certainement
la Chenille de la P h. Furcula de Lin. Nous communiquerons dans un
inftant a nos Lecteurs les obfervations d’un de nos correlpondans fur les
différences qu’il a cru remarquer entre l’une & l’autre. Elles font , à la
couleur près , des diminutifs de celle delà Queue fourchue, même forme,
même caractère , mêmes habitudes cependant elles ont une marque
diftinctive qui avoit d’abord échappée à de Géer , ce qui l’avoit induit
a les regarder comme des Chenilles de la grande efpèce. dans leur jeune
âge , c eft la forme de la grande tache qui s’étend fur le dos depuis le
quatrième anneau jufqu’à la queue ; elle reffemble ici à une feuille dont
les bords feroient affez profondément découpés , pendant que dans la grofle
Chenille , les côtés de cette tache font unis & fans découpures. Elles vivent
fur le Peuplier noir, le Saule , lç Saule Marceau, l’Aune & le Tremble.
S E C O N D É T A T .
E li.es fe changent en Crifalide , Fig. 273. c, depuis la fin de Juillet
jufqua la fin de Septembre , fuiVant la chaleur du climat. Elles fe
conftruifent
P H A L È N E S . i j j .
«sonftruifent line Coque mêlée de parcelles de bois, analogue à celle de la
Queue fourchue , Sx de la même forme, qui peut avoir environ dix lignes
'de long fur fix de large. Elles reftent dans cet état environ dix mois,
É T A T P A R F A I T .
L e mâle de cette efpèce , eft repréfenté en deffus Fig. 273. d. Le
gris de perle fait le fond de couleur de fes ailes Sx de tout fon corps. Les
fupérieures font traverfées de différentes raies noires onduleufes , dont
deux fervent de bordure à une large bande d’un gris noirâtre , Sx font
elles-mêmes bordées de jaune.,Vers l’origine des ailes , eft une fuite de
points noirs. On en volt aufli une rangée le long du bord extérieur des
quatre ailes.
La femelle en deffus diffère peu du mâle , comme on le voit par la
Fig. 273. e. Quant au deffous repréfenté Fig. 273. ƒ , il eft pareil dans les
deux fexes.
La Fig. 273. i j eft une variété mâle tirée de la collection de M.
Gerning. Le fond des ailes fupérieures eft plus blanc , Sx les inférieures
d’un gris plus clair que dans l’efpèce : il a d’ailleurs les raies , bandes SX
taches que nous y avons remarquées. Son deffous eft comme le 273. j\
mais les couleurs en font plus vives.
Nous inclinons bien à regarder comme des variétés, un peu plus grandes
que l’efpèce, l’individu mâle repréfenté en deffus Sx en deffous Fig. 27 3. g,hr.-
Sx la femelle 273. k . I. Cependant nous croyons devoir rapporter ici les
remarques de M. Brahm , Avocat de la Régence Sx Amateur à Mayence
qui a obfervé l’une & l’autre avec attention. Il prétend que la Chenille
de ces dernières Phalènes reffemble beaucoup plus que 1 autre a celle de la
Queue fourchue Sx qu’on la trouve toujours fur le Peuplier Sx tres-rarement
fur les Saulés, pendant quejÿautre vit fur ces derniers arbres, Sx prefque
jamais fur les Peupliers. Selon lui le cocon de la première que nous
regardons comme l’efpèce eft mince, celui de la fécondé eft plus fort Sx
plus gros , de même que fa Crifalide qui eft toute brune : enfin les ailes
de l’une font diaphanes comme celles de la Queue fourchue , celles de
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