
Même P lanche , N uméro 237*
L A C K E N E L E ’ E.
É T A T P A R F A I T .
| !§ ! :'! E T T E efpèce a de l'analogie avec la foivante , ceft ce qui nous a
déterminé à la placer ici. Nous ne croyons point qu’elle ait été connue
des Auteurs Viennois & nous n’avons pu encore nous en procurer la
Chenille. - Les ailes fupérieures du mâle en-deflus , Fig. 237 . a , font
traverfées de quantité de lignes brunes & noires , qui laiffent cependant
à découvert 'dans leur milieu le fond gris de ces ailes. Les inférieures , dont
le fond ell: de la même couleur , font bordées d’une large bande d’un
gris foncé. Les antennes peffinées font brunes & le corcelet noirâtre : le
refte du corps , d’un jaune fombre, eft traverfé. dans fa largeur par de®
lignes noires»
Les ailes fupérieures de la femelle en-deflus . Fig» 237. h , ont le fond
'd’un gris blanchâtre recouvert dans te milieu par une large bande d’un
gris obfcur bordé de noir. Plufieurs lignes- & bandes noirâtres traverfent
ces mêmes aile». Les inférieures font femblables pour le fond à celles dui
mâle : une feule ligne brune les traverfe vers leur extrémité»
Le deflous Fig. 2 3 7. e , eft femtlable dans les deux fexes. Le fond
des quatre ailes eft un gris jaunâtre avec quelques ondes brunes; elles font
traverfées dans le milieu par une ligne blanchâtre bordée de brun de chaque
côté.
On trouve cette elpëce, mais rarement, aux environs de Francfort for le
Mein, & nous ne connoiffons d’autre Auteur qui l’ait décrite & figurée
qu’EJper , Pap. d’Eur. tom. I I I , pag. S4S j tab. X L V I I * fig. 3 & 4*
Crenata, que nous avons traduit par la Crénelée.
Pl a n c h e C L X X X I V . N umé r o 1 3 8 .
C H E N I L L E DU CHENE-
L A P R O C E S S I O N N A I R E D U C H Ê N E .
P R E M I E R É T A T .
JL L eft peu de Papillons dont la fécondité fort auffi prodigieufe que
celle des Phalènes de cette efpèce. Les femelles pondent jufqu’à 7 à 800
oeufs, qu’elles dépofent par tas allongés fur les troncs des Chênes : chacun
eft féparé & recouvert par des poils dont la couleur relfemble beaucoup
à l’écorce, ce qui les rend fort difficiles à découvrir & à détruire ; leur
forme eft celle d’un petit baril. Auffitôt après chaque mue les ' Chenilles
font brunes fur le dos , & blanchâtres for les côtés ôc fous le ventre ;
mais quelque temps après , dans ces dernières parties leur peau devient
rouffâtre, Fig. 238.2, ainfi que les poils qui . originairement font très-
blancs , & for-tout fort longs puifqu’ils égalent prefque la longueur du
corps : ils font peu fournis, & les tubercules d’où ils partent par aigrettes ,
font rougeâtres.
. Ces Chenilles, vivent en fociété pendant toute leur v ie , mais elles ne
filent que de légers tiflus dans leur jeune âge , & changent alors fouvent
de domicile, quoique toujours for le même arbre. Ce n’eft qu’au commencement
de Juin , ou vers la ttoifiéme mue qu’ayant à peu près le tiers de leur
groffeur , elles forment une habitation fixe ôc communs, qu’elles ne quittent
plus. On fent qu’elle doit être fpâcieufe pour contenir un auffi 'grand
nombre d’infe&es ; auffi trouve t’on de. ces nids qui ont 18 à 20 pouces
de haut , fur y à 6 de diamètre. Souvent un feul arbre eft chargé de
plufieurs républiques pareilles, qui en peu- de temps viennent à bout de
dépouiller de fes feuilles le Chêne le plus vigoureux , ôc préfentent ainfii
l’image de l’Hyver au milieu dé l’Été.