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très-ferré & ferait peut-être fufceptible d’être filé fi on parvenoit à et*
rendre le fil moins caffant. 11 eft fi petit, eu égard à la grandeur de la
Chenille. , qu’il eft difficile de concevoir comment elle a pu s’y loger
& plus encore comment elle a pu s’y donner les mouvements & prendre
les attitudes néceffaires pour fa conftruflion. On, peut en voir dans Réaumur
la defcription détaillée, êc le mécanifme qu’emploie l’Infeêke pour inférer
tous fes poils dans les efpèces de. réfeaux qui forment le tiffu de ce cocon.
La Crifalide,, Fig. 22; . c , eft couleur de marron & la réparation des.
anneaux eft marquée par des lignes, d’un gris noirâtre plus-ou. moins foncé.
Quoiqu’on ne puiffe ouvrir le cocon qu’à, l’aide d’un inftrument tranchant,
la Phalène en fort avec la plus grande facilité. : la partie fupérieure. eft fermé»
par une efpèce de calotte qui eft réunie à la coque de manière à en .défendre
l ’entrée, aux Infeâes , mais allez légèrement pour qu’un feul coup de tête,
en rompe le tiffu êc procure, la liberté, au Papillon , ce qui arrive dans less
premiers, jours d’Aoât.
É T A T P A R F A I T.
O N prendrait aifé'ment les deux fexes pour deux, efpèces différentes..
L e mâle en deffus , Fig. 22 $.,d , a le corps ,. les antennes & le fond des
quatres ailes d’un brun rougeâtre. Les fupérieures font traverfées vers;
leur milieu par une bande jaune, qui dans les inférieures fe trouva à peu
de diftance du bord extérieur & en- luit le contour. L e deffous dont nous-
ne donnons- point la figure -, eft pareil au deffus pour le fond, la bande
jaune eft beaucoup plus large , ce. qui fait difparoître la bordure brune des-
inférieures comme, au 22-y. ƒ , ci-après : ont n y apperçoit point la tache.'
blanche, qui fe trouve, vers le milieu des fupérieures en deffus. Le corps
& les pattes font jaunes:
Les figures 2 2 ; . e , ƒ , repréfentent le.delïus & le deffous d’une variété;
mâle très-foncée.
La Fig. 22 J. g, eft le deffus d’une autre variété mâle qui diffère de:
Eefpèce par. la couleur grifa foncée &. verdâtre de. la baude.tranfverfale.de».
quatre ailés»
P H A L £ N E S, «
En deffous Fig. 225. h , l ’extrémité de ces ailes eft entièrement jaune. I
Ces deux variétés appartiennent à M. Gerning qui en poffede une troifiéme
dont la couleur eft prefqu’auffi pâle que celle de la femelle repréfentée fur,
la Planche fuivante C L X X V , Fig. 22 j . i , I.
Le fond de couleur de ces femelles eft ordinairement d’un jaune
’d’ocre pâle tant en deffus quen deffous , cependant un peu plus brun
depuis l’origine des ailes jufques vers le milieu. Leur corps eft fort gros ,
& leurs antennes font garnies de barbes très-courtes êc peu ferrées.
M. Gerning pofféde auffi deux variétés femelles dont on voit le deffu9
Fig. 22y. /, m. Leur deffous repréfenté Fig. 22 f . n , eft parfaitement
femblable. L ’une & l’autre fe rapprochent beaucoup du mâle par la nuance
brune de leurs ailes,
La Fig. 2 2 j . o , repréfente un hermaphrodite qui exifte.dans la coUeftior»
de M. Gigot d’Orcy : tout le côté gauche a les caraâères du mâle êc le
droit ceux de la femelle.
Ces femelles volent peu êc attendent tranquillement dans l’herbe pu
dans quelque charmille que les mâles viennent fes trouver ; on voit ceux-
ci parcourir fes plaines avec rapidité long-temps avant 1e coucher du
Soleil êc fouyent dès deux ou trois heures de l’après midi. 11 n’y a peut-
être dans fes Papillons aucune efpèce dont 1e mâle foit plus ardent pour
l’accouplement. Dans plufieurs autres fes mâles quoique très-vifs paroiffent
ne s’approcher de leurs femelles qu’après avoir pris des précautions pour
éviter les dangers qui peuvent fes menacer : ceux-ci n’en redoutent aucun,
& fondent fur leurs femelles avec toute l’intrépidité & l’impétuofité dur»
oifeau de proie. Le même Amateur dont nous venons de faire mention,
nous affure qu’ayant pris une femelle qu’il tenoit a la main, il fut fort
étonné , au moment où il s’y attendoit 1e moins, de la voir couverte par
un mâle qui fe laiffa piquer tranquillement, & fans lâcher prife. Il obferve
à cette oceafion que dans fes Phalènes fur-tout, il eft fouvent très-difficile
de défunir fes deux individus , êc qu’il lui eft arrivé plufieurs fois de rompre
Je corps de l’un des deux' plutôt que de fes féparer.
Nous croyons que fes femelles dépofent leurs oeufs au hafard êc qu’elles
pe fes attachent contre aucun corps , au moins c eft ainfi que fe font
jjpmpprté jplujfiçurs femelles qui nous font tombées fous la main.^