
engagé Linné à donner d’abord à l ’efpèce le nom de Pirina qu’il a changé
enfuite , en celui d'OEfculi : on la rencontre suffi dam d’autres efpèces
d’arbres tels que le Frêne , l’Aune , le Peuplier & le Troène , •&
quelquefois avec la Chenille du CaJJus. Celles-ci, Fig. 247. «t, font jaunes
& rafes : on remarque à leur tête deux taches noires en forme d’yeux ;
elles les cachent fouvent fous le premier anneau qui lui même eft recouvert
d’une écaille de la même couleur, dure ôc luifante , comme dans lefpèce
précédente. Les autres anneaux ont chacun des tubercules d’un brun noir,
ôc comme la partie poftérieure eft auffi de cette dernière couleur , on
a quelquefois peine à diftinguer à quel bout eft la tête , fur-tout quand
les Chenilles font pofées de manière à ne point faire appercevoir leurs
pattes. Elles font aifées à découvrir dès le mois de Septembre , après
leur première mue, par les trous que l’on apperçoit aux branches des arbres
dans lefquels elles vivent : elles font fort propres & oes trous fervent
à la décharge de leurs excréments qui font à peu près de la couleur du
bois dont elles fe nourriffent. Elles ont foin d’en fermer l’ouverture avec
des rognures de bois , liées par quelques brins de fils , foit pour fe
garantir des Ichneumons, foit pour être à l’abri des impreffions de l’air.
Elles paffent l’Hiver dans l’intérieur du bois, ôc quand on les éleve,
il faut les tenir depuis l’Automne jufqu’au Printemps dans quelque lieu
humide pour éviter qu’elles fe defféchent trop , ce qui les feroit périr.
S E C O N D É T A T .
V ers le mois de Juin , ces Chenilles fe fabriquent dans le creux
même qu’elles fe font pratiqué un cocon de foie entouré de fciure
de bois, & s’y changent en Crifahdes d’un brun rougeâtre , Fig. 247. b.
Peu de temps avant que la Phalène éclofe , cette Crifalide perce
fon enveloppe , avec une pointe que l’on remarque au bout , du
côté de la tête, & en fort à moitié. Comme le fourreau eft tranfparent,
on voit fort aifément à travers , le Papillon qu’il contient ôc qui en fort
au mois d’Août.
P H A L È N E S .
É T A T P A R F A I T .
O N trouve ordinairement ces Phalènes fur le tronc des arbres , où
les femelles vont dépofer leurs oeufs. Les deux fexes ne fe diftinguent guère®
que par la grandeur ôc par la forme de leurs antennes ; le fond de couleur
de leurs ailes tant en deffus qu’en deffous , eft blanc légèrement jaunâtre f
parfemé de points qui paroiffent noirs au premier coup d’oeil , mais qui
dans le fait font d’un vert foncé chatoyant en bleu. Le corcelet blanc,
taché de noir , reffemble à une fourrure d’hermine. Le corps eft auffi
d’un vert noir avec des reflets bleus, ôc tous les anneaux font bordés
de blanc. Les antennes de la femelle, Fig. 247. font grenues ôc filiformes,
avec quelques poils courts qui partent de chaque articulation : celles du
mâle, Fig. 247. c , font fournies de barbes difpofées en éventail, depuis
leur origine jufques vers la moitié de leur longueur , ôc le furphis eft
filiforme. Efper donne la figure ôc la defcription d’une efpèce de dard ou
d’aiguillon recouvert d’écailles dures que l’on remarque quelquefois à
l’extrémité du corps de la femelle ; elle le fort ôc le retire à volonté :
il lui fert vraifemblablement à piquer l’écorce des branches , pour y inférer
fes oeufs.
Les ailes de ces Phalènes , à la fortie de la Crifalide , font d’un
beau blanc comme la Fig. 247. d, mais rien n’eft fi rare que de les
trouver bien confervées , à moins d’en avoir élevé la Chenille. Elles fe
terniffent à l’air ôc deviennent jaunâtres , principalement dans les mâles,
ôc fur-tout fi on les prend avant qu’ils fe foient accouplés. Cette couleur
eft due à une matière gralfe qui fuinte du corps de ce Papillon , ôc
qui lui eft commune avec quelques efpèces telles que le Coffus , le
V. noir, Ôte. Dans la defcription de Cette dernière efpèce nous avons H- Part.^ tom.
indiqué la craie pulvérifée comme un moyen d’abforber cette matière ’
huileufe : mais JVJ. Gerning a cru devoir y fubftituer la terre dont on fe
fert pour faire les pipes , qui eft une efpèce d’argille blanche dont on
foit à Rotien des potteries fort eftimées. Voici fon procédé : il racle
avec un couteau une quantité fuffifànte de cette terre pour couvrir
le fond d’une boëte , il pique le Papillon fur ce fond , de manière que
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