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leur habitation, qui pour la diftribution intérieure reffemble aux nids de:
l ’efpèce précédente , mais dont la foie eft plus belle. Ces nids font fort
communs en certaines années dans quelques-unes de'nos Provinces
méridionales & font ordinairement de la grolfeur de la tête d’un homme ,
ce qui a engagé Réaumur à faire différentes expériences fur le parti qu’it
pag, feroit poffible de tirer de la foie dont ils font compofés. Elle eft
forte.y & fufceptible d’être cardée & filée; mais ne fupporte point l’eau-
chaude dans laquelle elle devient foible & caffante. En fuppofant que'
l’eau bouillante puiffe la diffoudre , il propofe de l’employer pour la
compofition d’un vernis qui égaleroit au moins ceux de la Chine. Il va1
plus loin , & après avoir fait mention, d’après-les Mémoires de Trévoux,-
du procédé des Indiens de Yucatan, qui fiant bouillir dans- l’eau certains1
Vers ou Chenilles dont la graille , ou plutôt la liqueur foyeufe, fumage
& leur fert de vernis ; il propofe de trouver des moyens de faire avec:
nos gommes ou nos réfines des fils de foie & des étoffes- non tiffues r
qui en aient toute, la folidité & le brillant. Il rapporte quelques expériences,
qu’il a faites- en pe tit, qui ne. lui ont pas mal réufïï, & qui- mériteroient
d’être fuivies. On peut confulter les détails qu’il en donne , ils nous;
meneroient trop loin.
Revenons à nos Chenilles , qui ont pris tout leur accroiffement a la fin
de Décembre. Elles font alors de grandeur médiocre, Fig. 2 3 jj. à. Leur'
peau eft d’un bleu plus ou moins foncé , même noirâtre ; les poils fonte
couleur de feuille morte fur le dos & blanchâtres fur les côtés : le ventre:
eft ras & dun blanc fale ainfi que les pattes. Elles jettent quelquefois pac
le derrière une eau claire & inodore-
S E C O N D É T A T . .
V ers le milieu de Mars, -elles difparoiffent & entrent én terre pour-'
y filer leurs coques dans lefquelles il n’entre cependant que de la foie ;r.
elles font peu épaiffes, mais d’un tiffu ferré & flexible. La Crifalide, Fig.
2 3 9- b ; a ceci de particulier, que fa partie antérieure eft pointue , & lav.
partie poftérieure. arrondie fit terminée par deux petits, crochets,.
É T A T P A R F A I T .
■ Ce n eft que vers la fin de Juillet que les Phalènes quittent l'état de Crifalides,
L e male repréfenté Fig. 23p. c , en-deffus , a les ailes fupérieures d’un
gris brun, avec différentes raies ondées qui les traverfent dans leur largeur ;
les inférieures font unies , & d’un brun plus clair..Les antennes peainées
font jaunâtres ainfi que la partie poftérieure du corps dont les anneaux font
féparés par autant de traits noirs.
La femelle en-deffus , Fig. 233!, d, ne diffère du mâle que par des
couleurs moins foncées, comme nous l’avons obfervé dans la plupart des
^autres efpèces : fes ailes inférieures fur-tout font d’un gris cendré.
Le deffous , Fig. 23p. e , eft le même dans les deux fexes & diffère
peu du deffus.
Le fond de couleur des ailes n’eft cependant point uniforme dans cette
.efpece , il eft quelquefois d’un gris plus ou moins blanc. La variété
femelle repréfentée Fig. 2 35p. ƒ , en offre un exemple & reffemble d’ailleurs
a peu près à celle que nous venons de décrire.
Nous avons vu que dans certaines efpèces , les femelles portent à leur
derrière un bourrelet de poil qui leur fert à couvrir leurs oeufs : celles-ci
ont une efpèce de plaque brune & luifante, eompofée d’une infinité de
petites écailles en forme de palette d’une ligne ou d’une ligne & demie
de longueur , fur une demie ligne dans la plus grande largeur, pointues
par un bout & arrondies par l’autre , un peu convexes à la partie
fupérieure & pofées en recouvrement les unes fur les autres. Elles fe
détachent très-aifément -pour peu qu’on les touche, & fervent apparemment
aux mêmes ufages que les touffes de poils dont nous venons de
parler.
Réaumur obferve que le devant de la tête de ces Papillons , eft
autrement conformé que dans les autres efpèces. Il ignore à quel ufage
fft deftinée cette ftruêture particulière ; on peut confulter la defeription
qu’il en donne,
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