
Même Planche, N uméro 2 J 0 .
CHENILLE DU CERISIER
L A L A I N E U S E D U C E R I S I E R .
PREMIER ÉTAT,
O U S fuivons les Auteurs Viennois qui aIRgnent à cette Chenille les
feuilles du Cerifier pour nourriture. On les y trouve effectivement aux
piois de Juin & de Juillet, mais "plus fouvent fur les Tilleuls les Saules
& les Pruneliers. Leur fond de couleur paroît noir au premier coup d oeil,
f ig . 2 3 o. a. Mais en les examinant de près on voit que le dos eft d un
violet foncé & noirâtre , & lç ventre ainfi que la tête, d’un gris fombre.
On remarque de chaque coté une ligne jaune feftonnée , & lur chacun
des anneaux » deux taches rougeâtres ., qui ne font bien fenfibles que
quand la Chenille eft parvenue à toute fa grandeur. Les pattes écailleufes
font noires & les membraneufes d’un rouge brun.
Ces Chenilles vivent en fociété fous des tentes de foie , dont elles
enveloppent le bout des branches : elles s’y mettent à l’abri des grandes
ardeurs du foleil, & s’y retirent pendant la nuit. Lorfque la chaleur eft
modérée & quelles font raffafiées, elles fe couchent fur une branche
d’arbre, s’y tiennent ferrées l’une contre l’autre & y reffemblent plutôt a
jm morceau de velours noir qu’à un alfemblage d’êtres vivans. Leur démarchç
eft lente & elles montrent peu de fenfibilité quand on les touche.
$ E Ç O N D É T A Tf
E lj.es filent leur coque au mois de Juillet , & l’attachent à une
lemUe ou à l’éçorçe d’un firbre , oif aux franches de quelques brpulTaillesy
Cette toque peu proportionnée à la grandeur de la Chenille eft d’un gri3>
fale : fon tiffu eft fi ferré & fi uni à l’extérieur , que Reaumur le compare
à un gland ; on y remarque auffi une future comme dans l’efpèce précédente.-
Elles s’y transforment après quatre ou cinq jours en une Crifalide brunâtre ,
Fig. 2 30. t , qui tout au contraire de ce qu’elle étoit dans _ fon état des
Chenille paroît fenfible au moindre attouchement. Elles paffent l’Hiver dans»
cet état, & les Phalènes paroiffent au mois- d’avril.
É T A T P A R F A I T.
L e mâle & la femelle repréfentés en delfus , Fig. 230. c , I , ont Ièî
fond des ailes fupérieures brun rougeâtre, un peu plus clair dans le mâle,-
èlles font chargées de deux taches blanches : le fond des inférieures eft:
d’un brun moins foncé & les quatre ailes font traverfées par une ligne?
blanche : on ne diftingue donc la femelle que par fa grandeur fes antennes-
peu peftinées ,. & fur-tout par la pelotte de laine grisâtrequelle porte;
à fon derrière. Le deffoüs des deux fexes eft repréfenté-, Fig.. 2 3,0, e , ils»
font tirés de la Golleâion de M. Gerning.-
La Fig. 230. ƒ , eft le deflus d’une variété femelle qui exifte dans le?
Cabinet de M.» Gigot d’Orcy : fa couleur eft moins foncée & tiré beaucoup-
plus fur'le- rouge que dans les natures communes. Son deffous-eft comme la’»
Fig.- 2-3-0.-e:-
Roofel remarque que les oeufs de cette' efpëce font plus tendres que?
ceux des autres Phalènes : la femelle les entoure de fon duvet l’un après*
l’autre', & nous préfumons que ce- font ceux dont Reaumur a donné la»,
defcriprion Tom. I I , pag. 10 6 de fes Mémoires , & qu’il a repréfentés-
placés en fpirale autour d’une branche, PI. 3 , ftg. 1 J du mémeTomy
Ces poils ne font point Couchés fur les oeufs Comme nous.lavons remarqué?
dans le Zigzag fit dans d’autres efpèces-', mais flottant & perpendiculaires»
au pian de pofitioni
Ces Phalènes ne font point communes partout ailleurs qu’en Suiffe Sc?
ont été décrites ôc figurées par :-
Linn. -Syjh Nat. ed. X I I , tom. I , part. I l pag. 8 1 5 > fp -■ S-'S_.-Laneftrî&•
& Faun. face. ed..nov. t i o-5,»