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 PH IL ÉD ON   MOIIO. 
 quant  dans  cette  espèce  est  une  touffe  de  belles  et  longues  plumes  
 soyeuses qu i,  de  chaque  côté,  orne  les  flancs;  le  jaune  éclatant  de  
 ce  panache flexible offre  un  contraste agréable sur la  livrée d’ailleurs  
 sombre du plumage;  ce sont  probablement ces plumes  dont les naturels  
 des  îles  Sandwich  se  servent  pour  la  fabrication de  leurs manteaux  
 rouges  bordés  de  jaune.  Le  voyageur  anglais  Dixon  nous  
 apprend  que  les  insulaires  des  Sandwich  s’emparent  facilement  de  
 cet  oiseau;  ils  lui  arrachent  les  plumes  fasciculaires  dont  les  flancs  
 sont  ornés,  et  le  relâchent  après  avoir subi  cette  opération.  M. Gaimard  
 assure  au  contraire  que  l’oiseau  est  difficile  à  approcher,  et  il  
 pense comme nous que le  fait  avancé  par  Dixon  demande  confirmation. 
   Je  suis  aussi  complètement de  son avis relativement  à l’extréme  
 rareté de  l’espèce  de ce petit  oiseau  (i) ,  dont  les plumes, d’un rouge  
 éclatant,  forment l’ornement principal des manteaux des chefs. Quand  
 on  pense,  dit M. Gaimard, que pour  fabriquer un de ces manteaux ,  
 qui  a  quelquefois  cinq  pieds  de  hauteur,  il  faut  des  centaines,  et  
 peut-être des milliers de ces oiseaux,  l’étonnement redouble de ne pas  
 en  rencontrer  à  chaque  pas;  cependant  les  voyageurs  français  n’en  
 aperçurent  pas  un  seul  individu  dans  les  trois  îles Ouhyhi,  Mowl  
 et  Wahou.  Il  faut  croire  qu’on  a  fini  par  en  diminuer  tellement  le  
 nombre,  que  maintenant  ces  oiseaux  se  trouvent  relégués  dans  les  
 profondes vallées  ou  sur les  très-hautes montagnes de  l’intérieur. On  
 peut  faire  la  même  conjecture  relativement  à  l’espèce  du  Philédon  
 moho,  qui, de même  que le Héorotaire  vermillon,  sont  deux  oiseaux  
 aujourd’hui excessivement rares dans les îles Sandwich; les dépouilles  
 ne  nous  arrivent  que  de  temps  en  temps  et  fort  rarement  de  ces  
 contrées,  jadis  si  abondamment  peuplées  de  ces  belles  espèces. 
 {.)  C’est  Drapania  raatiaria,  Manuel  d'Ornilhologle;  Certhia  reatiaria  et  coccbiaa  des  
 Méthodes;  et  le Héorotaire rermiUon  d’Audebert, Ois.  dore's,  vol.  i ,  pl.  5a. 
 P H IL E D O N   MOHO. 
 Tout  le  plumage  des  parties  supérieures  et  inférieures,  ainsi  que  
 la  queue  et  les  ailes, sont  d’un noir  varié  de  reflets  d’acier poli  et de  
 bronze;  le  sommet  de  la  tête  a  des  reflets  chatoyans;  les  panaches  
 des  flancs  et  les  couvertures  inférieures  de  la  queue  sont  d’un  beau  
 jaune vif;  les  deux  pennes  latérales  de  la queue ont  le  bout  et  toute  
 la  barbe  extérieure  d’un  blanc  pur.  La  longueur  totale,  jusqu’au  
 bout  des  deux  plumes  du  milieu  de  la  queue,  est  d’un  pied. 
 L ’individu  qui  fait  partie  du Musée  des  Pays-Bas  a  été  rapporté  
 d’une  des  îles  Sandwich.