§2 L ,E . P A? GRE.
vins d), et n’en consume .aucun malgré leur grande aifluence dans les 'eaux
du Nil. Il'passe encore dans les rivières de France; car pn le prend dans
leur embouchure e). Il se tient en pleine mexfret prés des côtes; ici il
arrive au piintems, et y dépose son frai sur la hn de cette saison, suivant
l’opinion de Rondelet / ). En hiver il cherche les profondeurs de
la mer, pour se mettre à l’abri du froid, lequel, selon Pline, doit le priver
de la vue g). L e Pagre se nourrit de mousserons\ de testacées, • et il .est
surtout très-avide du frai de la. -S’èc/ze fi)} du Chat de nier /), et de TÊcré-
visse de sable li) selon Rondelet/).
L a chair de ce poisson est sèche, ferme, mais non coriace. Celui
qu’on prend dans la mer, a la chair meilleure que celui qubn prend dans
les rivières ni). ' Au contraire l’Esturgeon ri) et l’Alose ô) qU’on prend
dans les rivières sont meilleurs que dans la mer. Cela vient dé ce que
les derniers étant ichthyophages trouvent de l’abondance dàns les rivières,
et que le premier n’y trouve pas tant de testacées et de mousserons que
dans la mer.
On cuit d’ordinaire ce poisson à leau saléej on le mange à la . saiice
hollandoise, ou rôti à l’hùile, au vinaigre, du bien' au jus de citron. _Frit,
épicé,, et mis dans du vinaigré fort, il se conserve longtems, et cest un
manger rafraîchissant eh été.
Ils s’assemblent d’ordinaire en grande quantité, et l’on en prend toujours
un bon nombre â la fois. En Sardaigne on le prend' en si grande
quantité, qu’on l’y compté parmi les poissons les plus communs '.pffr On
le prend encore aux rives de Malthe q)’, d’Angleterre- /’)- et au Gap Breton
s). •
H devient assez grand ; Willughby en vit un dé dix livres à Gênes t)
et fut le premier qui lui remarqua la qualité de répandre dans l’obscmité
une lueur phosphorique, et de reluire comme un charbon ardent.. En
hiver on le pêche dans les profondeurs avec le rets jetté au fond; en été
on lé pêche à la ligne; dans les endroits sablonneux et peu profonds, on
lé prend à une petite distance du rivagë, avec dès filets ordinaires h), fr
L ’ç;sd)
Aelian. H. lib. lo. c. i g n) Acipensèr Sturio. Lipn.
e) Duhaïu. III. p. 2g. " *; • Clupea Alosa. —
f ) De Pisc. P .-I. p. 14.3. p) Getti Sardin. ÏÏI. p. Í2.
g) N. H. lib. 32. c. 10. , ; - ’ q) Forsk. Dcscript. p. XV.
Ji) Sepîà Linn. - • -r) Penn. B. Z. III. p. 24.2. .
.i) Loligo —• 1 s j Duham. PéclivIII. p. 2g.,
ft) Cancer Styllarua Lizm. b ) Ichth. p. 312*
0 Au lieu. cité. ' k ) Dullaan. au livre cite.
m) Ibid,
L ’estomac est long, large, et i l a au bojiR.jS^érieuï deoef b oyaux borgnes
longs, et deux qui sont courts. C e canal intestinal n’à q uune sinuosité.
L e foie est rougeâtre et divisé en deux lob ii; in,égaux; le plus
grand porte une vésicule de bel longue. ; L a ^ate est noirâtre, et la vésicule
aérienne est attachée aux côtes de droite et de gauche,
On nomme ce poisson:
en Érance, Pagre; en Sàrdiiigue, * y r a M Ê
en Angleterre, Hache, Sea-Bream et à Ancone, ArborèttPi
Red Gilt-Head; en DaLmatie, Arbum;
an Cap Breton, Arroquero; en Turquie, Mertsan;^
en Portugal, Phagros; en Allemagne, rothe Brassent etSach,
en Espagne, Parghi; , " ’ l flossetm, e t ^
à i s i s a é Malthe, Pagru; en Hollande, Zqch Brassent.
Pline M: et Rondelet oc) croient que les petites pierres qui se trouvent
dans le cerveau de ce poisson et, qui font proprement les os de
l ’iu ie , sont cause que ce poisson ne peut supporter le ftpid. Cette opinion
est aussi bien un préjugé de ces tems-là que le conte fabuleux, qpeffl
la grande dent de ce poisson portée pendant cinq jours dans les cheveux,
guerispit. la lièvre v), Si au reste ce poisson perd la vue après un hiver
rude, comine Pline le rapporte également,|), c’est ce que de nouvelles
observations des naturalistes peuvent ou confirmer ou réfuter.
Quand l ’Abbé Bonnaterre s a ) dit que notre poisson a quatre dents
incisives, pointues dans la mâchoire supérieure, que ces dents sont plus
grandes que les autres, et qu’il ne parvient q u a trois pouces de longueur,
il faut qu’i l ait eu un autre poisson; car le nôtre a sur lé devant des
dqnts petites de longueur égale, et il a j|§qu ’à d ix .livres: de poids. ; .
Ce poisson a beaucoup de ressemblance avec le Pagel bb) c ést pourquoi
Rondelet cc) et W illugh by dd) ont exactement reèhejeh^Vet annoncé
les marques distinctives de l’un et l'aiitre: L e premier n’a pas mêmes, /
oublié les parties intérieures; mais ils ont cependant passé sur une différence
essentielle qui consiste dans la structure des dents, vu que hj^Pagel
a des. dents fortes sur le devant, e t le Pagre au contraire en a de menues.
v ) N. H. lib. g. c. 16.
se) De Pise. I. p. x4-3*
y) Plin. lib. 32. c. io.
z) — — g. c.viÇ.
a a) EncycL Ichtk. j>. 100.
bb) Sparus Erytlirinus L.
cc) De Pise. I. p. i43*
dd) Ichth. p. 5*3«
O