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remarque quatre petites ouvertures. Les lèvres font fortes ; l’ouverture
de la bouche eft large:;'.les 'mâchoires font d’égale longueur, & armées
de quatre rangées de petites dents recourbées en arrière. L’opercule des
ouïes confifte en une feule plaque ; l’ouverture des ouïes eft large, & la
membrane branchiale eft couverte par l’opercule des ouïes. : Le tronc eft
comprimé des deux côtés. Le dos qui eft arrondi, eft d’un verd de meï
parfemé.de taches orangées au-delfus de la ligne latérale, & argentin en
deffous. La ligne latérale qui eft jaune, forme une courbure ¡vers la
nageoire peétorale; puis elle s’étend èn direéüon droite jufque .vers la
nageoire de la queue., La nageoire dorfale qui eft fort longue, a des rayons
jaunes, & la membrane qui les unit eft bleue. Les nageoires dii ventre
& de la poitrine font d’un brun clair dans le fond, & le refte eft jaune.
La. nageoire de l’anus, eft étroite & jaune; celle de la queue eft fort
échancrée & bordée de verd.
Ce fuperbe poilfon brille dans l’eau comme de l’or; & par cette railon
les pêcheurs lui ont donné le nom de dorade. Il meurt dès qu’on le tire
de fon élément', & perd en même tems la lueur de fes . bëlles couleurs.
La' dorade habite aufli bien les climats chauds que les tempérés. On la
trouve au Brélil, dans la mer méditerranée & dans les contrées des
Moluques. Sa chair eft de bon goût Elle parvient à la longueur de quatre
à cinq pieds. Elle eft très-vorace, & pourfuit principalement le hareng
volant.- Comme elle-nage très-rapidement, ce dernier tâche à lui
échapper en prenant l’eflbr; mais c’eft en vain; car il ne peut fe tenir en
l’air que tant que fes ailes font encore mouillées; & la dorade qui l’attend
avec la gueule ouverte, s’en empare dès qu’il retombe dans l’eau. Les
dorades fuivent ordinairement les vaiifeaux, pour dévorer ce que . les
matelots jettent dans la mer. En général, elles avalent tout ce qu’elles
rencontrent. Le père Plïimïer, en dilféquant un de ces poilfons, a trouvé
dans l’eftomac quatre clous, dont le plus long avoit cinq pouces. Il les
a repréfenté tous les quatre dans fon manufcript. Le deffin que je donne
eft fait d’après celui de ce père.
Arijlote remarque qu’il n’y a aucun poilfon qui croilfe fi vite que le
nôtre <z). Selon cet obfervateur, ce poilfon fe tient pendant l’hiver dans
les profondeurs. En automne, qui eft le tems du frai, il s’approche des
endroits rocailleux, pour dépofer fes oeufs, & on le pêche alors en grande
quantité. Palfé ce tems, il nage en pleine mer, & on ne le prend alors
que rarement. Dans le premier cas, on fe fert pour cet effet de filets;
dans le fécond de la ligne de fond, à laquelle il mord facilement lorfqu’elle
a) H. N. lib. 8. cap. 15.