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ventre; dix à celle de l’anus; neuf à celle de la queue; quatre à la
première du dos, & dix à la fécondé.
La tête eft oblongue, large, voûtée par en haut & platte par en bas.
L’ouverture de la bouche eft large. Les deux mâchoires, dont la fupérieure
eft la plus longue, font garnies d’un grand nombre de petites dents. La
langue eft courte. Les lèvres font greffes; & le poiffon peut les avancer à
fon gré. Les ouvertures des narines qui font à peine vifibles, font placées
entre les yeux & la bouche, au milieu. Les yeux font oblongs, placés
l’un près de l’autre, recouverts d’une membrane clignotante, & ont une
prunelle noire dans un iris doré. L’opercule des ouïes eft attachée, & la
membrane des ouïes, fe trouve au menton. La tête eft brune par en haut,
& ornée fur les côtés de taches bleues, dont les unes font grandes & les
autres petites. Le tronc eft allongé & arrondi. Le dos eft brun; les côtés
font jaunes, blancs en approchant du ventre, & ornés de deux lignes bleues
qui font entrecoupeés. On voit par la defcription de Mr. Brilnniche a) &
de Duhamel b~),qae les couleurs diffèrent aulïi beaucoup dans ce poiffon:
car dans la mer méditerranée on en trouve qui ont tantôt des taches
brunes & bleues, tantôt des taches rougeâtres ; & s’il en faut croire les
pêcheurs, les mâles font diftingués par plufieurs couleurs, & les femelles
n’en ont que deux, la brune & la rouge. La cavité du ventre eft courte,
& l’anus eft peu éloigné de la tête. La ligne latérale eft en grande partie
droite, & fe trouve au milieu. Parmi les rayons de la première nageoire
du dos, les trois premiers avancent beaucoup au-delà de la membrane
qui les unit. Cette dernière eft bronâtre vers le bas, jaune aux autres
parties, & garnie de lignes bleues qui vont en ferpentant. La fecônde
nageoire du dos eft bleue & rayée de jaune. Quelquefois au lieu de raies
bleues, elle a des lignes de la même couleur. Les nageoires de la queue,
de la poitrine & du ventre font jaunes, & les rayons des deux dernières
ramifiés. La nageoire de l’anus eft bleuâtre. Tous les rayons, excepté
ceux de la poitrine, font plus longs -que la membrane qui les unit. Les
rayons Amples des nageoires du dos & du ventre, font durs vers le bas,
& mous aux extrémités.
Nous trouvons ce poiffon auiïi bien dans les eaux du midi que dans
celles du nord. Pontoppidân & Stram l’ont trouvé en Norvège dans le
golfe de Sund c); Olaus VYorm cT) & Frédéric Miiller e~) dans le Jütland ,
près
a) Pifc. Maf fp. . i 8 . . d), Mu£ p. aS8.
i ) D e f c r .d e sÄ r t s&M ft . Tom. XI. p. S n . « ) Prodrom, p. 41 . n. 337.
c ) Norweg. Tom, II. p. 209. <
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près, de Skarpe & Droebéek.; B orldcefj & Pennant g ) dans les eaux
dé l’Angleterre;; le dernier auprès de ¡Scarborough, le premier dans la
Cornouailles:;'.;33^/où àHarting, dans la province de Suffex F):; Brütiniche
dans la méditerranée1, prèsi de Marfeille GrOnbv dans la m è r du
nord K)\ lYfllugJibyyX Gènes & à Rome'i),, & félon Béllorip on le trouve
auffi à Lonftantinople !otî), Le .comte;.de..Querhoent vient de m’écrire
qu’on en pêche à Croific en Brétagne, ;I1 parvient à la longueur de douze
à quatorze pouces. Sa chair eft blanche & de; bon goût. Rondelet la
compare à celle du goujon. On prend le lacert avec des filets, fur-tout
dans le tems de la canicule. ¡Dans l’Amérique feptentrionale, on le prend
en même tems que.Ie'hareng. Il vit, comme j’affure Frédéric Millier, de
petites, fangfues & d’étoiles de mer «).
• Ce poiffon fe nomme :
Grojfer Spinnenfljcli, TFimpàfifch & Moulette, à Mârfeiîle.
fliegénder Teufel, en Allemagne. Vàndiere, à Fécamp & à Caen.
Floty-Fisk, Flyvertde-Fis/c, & Fia-.
i e n Norvège.
BtaJlrïmiga.BlàJlàlèn, en Suède.
Sclidyïs'duyvel) en Hollande.
Lacert, en France,
Souris de mer, fur les côtes de la
haute Normandie,
Yemmeotts,,DragonètScYellow Garnir
d t en Angleterre. _
(Si Pontoppidân doute 0) s’il faut entendre notre poiffon par l'hirondelle
de mer.dè Scliott p~), on peut lever ce doute,: parce:qufe ,1e dernier a des
écailles & que le nôtre eft tout uni : c’eft plutôt l’hirondelle de' mer ÿ ) .
Affurément, la tête large, les nageoires du ventre qui fe trouvent au
cou, le manque d’écailles & la grande nageoire du dos, font caufe que
les auteurs fyftématiques ont rangé notre poiffon dans, différons genres^
C’eft ainfi que Bellon r) , Séba s) & Pontoppidân r) le décrivent comme
un poiffon volant. Gronov le met une fois parmi- les ralp.eçons u'), &
une autre fois parmi les chabots v ) ; Klein le met au nombre des poiffons
à calques y } ; lYillughby à celui des poiffons de forme anguillaire ç ) ,
f ) Cornwal. p. a o y ,....
g ) B. Z. III. p. 164. .
h ) Philofoph. Tranf. XXIV. n. 293.
i ) Pifces Maffil. p. 17.
k ) Zoophil. p. 57. n. 206.
I ) IchtK. p. 136.
m ) Aquat. p. 263.
n ) Gefch. feltener Thier. p. 93,
o ) Norweg. Tom. II. p. 209.
p ) Hirundo Aquatica.:~
j ) Trigla Hirundo. L.
r ) Aquat. p. 223.
s ) Thef. III. p. 42; y :
t ) Au lieu cité, .—y .y
u ) Zoophil. p. 57. n. 206.
a:,) A âa . Upfal. 1740. p. 121.
y ) Mifl: Pifc. V. p. 93.
{ ) - Au lieu cité.
Part. V. S