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Ce poiffon eft allongé.; fa tête, eft longue, large par en haut, &
comprimée des deux côtés. L’ouverture de la bouche eft large; les deux
mâchoires font armées de deux rangées de dents pointues. Comme les
plus petites font placées entre les grandes j & que les fupérieures font
recourbées en arrière, les poiifons qu’il a une fois faifîs, ne peuvent plus
lui échapper. Le palais eft aufli garni d’une rangée de dents de chaque
côté. La mâchoire inférieure eft plus longue que la fupérieure. -Non loin
des yeux,- on remarque quatre petites ouvertures. Les yeux ont une
prunelle noire placée dans un iris doré; mais il faut que la couleur de
cette partie même foit aufli fujétte à varier; car Duhamel dit qu’elle eft
jaune a ), & Mr. Brünniche argentine ¿): L’opercule des ouïes fe termine
en une pointe émoufl'ée. L’ouverture des ouïes eft large ; la membrane
branchiale n’eft recouverte qu’à moitié & garnie de gros rayons offeux.
Au tronc,, on apperçoit de petites écailles. La ligne latérale eft garnie à
l ’extrémité.de la tête de.ftx à neuf petites verrues, & s’étend prés du
dos, depuis la nuque jufqu’au milieu de la nageoire de la queue. Le dos
•eft arrondi ; la cavité du ventre courte, & l’anus plus près de la' bouche
-que de là nageoire de la queue. Le dos eft gris, & les côtés ainfi que-le
ventre,; font d’un blanc fale. C’eft cette couleur qui fit naître aux Grecs
l’idée de l’appeller âne (o'ret). Les nageoires de la poitrine & du ventre
font terminées en pointe. La fécondé nageoire du dos & celle de l’anus
font plus baffes au milieu qu’aux deux extrémités. La nageoire de la
queue eft grife;, & émouffée aux extrémités. Tous les rayons font mous
& fourchus, excepté ceux de la nageoire de l’anus & de celles du dos.
Ce poiffon habite aufli bien la méditerranée que la mer du nord.
Sa pêche eft confidérable. Il a un pied, un pied & demi & jufqu’à
deux pieds de long. Il eft très-vorace, & pourfuit particulièrement le
hareng & le maquereau. Sa chair eft blanche, feuilletée, mais un peu
molle & de mauvais goût ; ce qui fait qu’en général on n’en fait pas
grand cas. Cependant les Efpagnols le trouvent très-bon quand il eft
frais. Peut-être que chez eux, il habite des endroits rocailleux: car en
France même on le trouve bon, lorfqu’il a été péché dans de tels
endroits. Les Anglois qui ont beaucoup d’autres poiifons meilleurs, n’en
font aucun cas : ils le font faler & fécher, & l’envoient dans d’autres
pays, & fur - tout en Efpagne au port de Bilbao c). En général, on
le pêche en trop grande quantité pour pouvoir le manger frais ; voilà
pourquoi on en fèche la plus grande partie. Comme on le met fur des
a) Traité desPêch. Tdm. II. Se& i . p: 14a. c ) Pennant. B. Z. III. p. 194.
b) Pifc. Maif. p. ao. n, 31.