Il
■ H I I
i l!
¡ 1 :
« :
I 1 a il s
D e i M i S F I I I E T R E M B L A N T E. < 3 0
large que le corps & applatie de haut en bas. L’ouverture de la bouche,
eft large; les lèvres font épaiffes & mobiles. Les deux mâchoires, dont
la fupérieure eft un peu plus longue que l’inférieure, font garnies d’un
grand nombre de petites dents aiguës. La langue eft large & pleine, de
verrues, ainfî que le palais. Non loin du bord de la mâchoire fupérieure,
on remarque quatre petites ouvertures. Les yeux qui font fitués à la
furface fupérieure de la tête, font très - petits, ont une prunelle noire
dans un iris jaune, & font pourvus d’une membrane clignotante. De tous
côtés, furie corps, on remarque de petites ouvertures capilaires, d’où
il fort, à la preffion, un mucilage épais, qui tient lieu d’écailles, &
fert probablement à préferver le corps des bleflures. Les 'ouvertures des
ouïes font étroites, ont une direction oblique, & font placées tout près
des nageoires peétorales. La cavité du ventre eft courte, & l’anus fe
trouve,tout près du menton. La ligne latérale eft double: l’une paife
près du dos, & l’autre près de la nageoire de l’anus. Les nageoires de
la poitrine font petites; la nageoire de l’anus eft longue, & celle de la
queue obtue. Toutes les trois font garnies de rayons mous & Amples;
mais dont on ne' fauroit donner exaétement le nombre, à caufe de la
membrane épailfe dans laquelle ils font enveloppés.
On trouve ce poiflon en Guinée, à Surinam, à Cayenne, au Pérou,
fur ies rives Africaines du fleuve Sénégal, & en général dans les contrées
brûlantes. Il aime beaucoup l’eau claire, & fe tient, par cette raifon,
vers les bords pierreux de la mer & à l’embouchure des fleuves, Il
remonte aufli dans les fleuves & dans les lacs qui y communiquent. Il
vient fouvent à la furface de l’eau pour prendre l’air; & là il rejette une
bulle d’air. Il meurt aifément quand il ne peut pas refpirer fouvent un air
frais; c’eft ce qui arrive lorfqu’il refte trop longtems dans les fonds pris
dans les filets ou la nafle, ou attaché à l’hameçon. Sa chair eft graffe &
de bon goût. Celle du dos eft ferme & pleine d’arètes ; mais celle du
ventre eft molle & gluante. Les blancs & les noirs le mangent également
La propriété de ce poiffon de faire éprouver une commotion à. celui, qui
le touche, a excité avec raifon l’attention des phyflciens.
R ic k e r , qui en 1 6 7 1 fut envoyé à Cayenne par l’Académie de Paris,
pour faire des obfervations mathématiques parle ,d’une efpèce
d’anguille qui caufe une commotion confidérable, foit qu’on la touche
médiatement ou immédiatement. Ce poiflon eft probablement notre
anguille tremblante, comme on peut le voir par le paflage que nous
rapportons ici : “ Je fus, dit-il, fort furpris de voir un poiflon long de trois
b ) Voyez JVcidler Gefchichte der Aftronomie. p. 53a.