Il ne laut donc avoir aucun égard aux tiires placés au bas des deux planches
c|ue nous donnons sous les noms de Taiigara passe-vert indle et Tangara
passe-vert femelle. La première de ces planches rcprésenic le Tangara
péruvien, mais nous ue savons de quel sexe; la seconde, qui représenle le
Tangara passe-vert, paroit avoir pour sujet une remelle de cette espèce :
du moins le peu de vivacité des couleurs semble confirmer cette conjecture.
Buiï'on a décrit deux fois le Passe-vert; la première, comme étant un Moineau
voisin de l'espèce du Friquetj Ja seconde, comme étant un véritable
Tangara. Il a été induit en erreur, ainsi qu'il le dit lui-même, par les noms
qu'il avoil fait mettre au biis de ses planches enluminées.
Par la forme et les proportions de son bec et de ses pales le Passe-vert
appartient à la première division des Tangaras ou à celle des Tangaras proprement
diiS5 sa taille est à peu près celle du Septicolor. Le dessus de son
cou, son dos ei son croupion sont d'un jaune-pâlc-doré, brillant comme de
la soie crue, et qui laisse apei'cevoir (|uel([ues reflets verts. Ce sont ces reflets
verts qui ont fait donner <\ cet oiseau, par Buifon, le nom de Passe-vert, (jui
n'est qu'ane contraction de Passereau-verl.
Le dessus de la tète est d'un roux-marron bien moins foncé que dans le
Tangara péruvien. La partie des joues située au-dessous de l'ceil est couverte
de petites plumes noires comme dans le Tangara péruvien-, les plumes scapulaires,
les petites couvertures des ailes et celles de la queue sont d'un vert
assez prononcé.
La couleur jaune-pàle-dorce que l'on remarque sur le dos de cet oiseau se
voit aussi en-dessous, mais elle est beaucoup moins nitense : sous la gorge elle
se change en un gris-bleu; sous le ventre elle l'orme un fond changeant en
roux on en gris-bleu, selon la position où l'on se trouve relativement l'oiseau.
Les grandes pennes des ailes et de la queue sont obscures et bordées de vertbleuàtre
ou de vert-d'eau; la queue en-dessous, le bcc et les pâtes sont noirâtres.
Buifon dit que dans <[uelc[ues individus de cette espèce le roux du sommet
de lu tète descend beaucoup plus bas sur le cou que dans d'autres: cette
couleur sclend d'une part sur la poitrine et le ventre, et de l'autre sur le
cou et tout le dessus du corps, et le vert des plumes des ailes est changeant
en bleu. JNous avons (jiielques raisons de croire (¡ue ce Tiaturalisie célèbi'o a
confondu l'espèce dn Passc-vert avec celle du Tangara péruvien.
Lncore, selon Buifon, la femelle, dans l'espèce du Passe-vert, diffère du
mâle en ce (.[u'ellc a le dessus du corps vert et le dessous d'un jaune obscur
avec qucl(|ucs relicts \erdâlres. Il l'envoie îi ses planches enluminées pour
faire saisir les dilférences qu'il annonce; mais ces planches ne diiïèrent pas
sensiblement entre elles, et paroissent avoir été faites d'après des oiseaux
très semblables entre eux, si même elles n'ont pas été faites d'après un seul
individu.
Tous les ornithologistes s'accordent à regarder comme une simple variété
de l'espèce du Passe-vert le Tangara dont Linnée a donné la description
suivante dans la collection académique :
B Ce Tangara est gros comme une Lavandière. Sa tête est d'un bleu très
vif; le devant de son cou, sa poitrine et son ventre sont d'ini jaune-doré; son
dos est d'un jaune-verdàU'e, ses ailes et sa queue vertes sans mélange de
jaune lorsqu'elles sont fermées, noires en dessus et en dessous lorsque les
plumes se recouvrent. Les couvertures supérieures de la queue sont d'un
vert jaunâtre. Son bcc est noir, pointu, un peu ari'ondi, et a cinq à six poils
à sa base. »
Nous pensons que cet oiseau appartient à une espèce différente de celle du
Passc-vert, et nous sommes assez fondés à croire que ce n'est que la femelle
de fEuphone organiste.
Le Passe-vert habite les endroits découverts et les environs des habitations
de Cayenne. Sa nourriture consiste en bananes goyaved et autres fruits. Il
fait presque autant de tort aux rizières que nos Moineaux domestiques en
Ibnt aux champs de blé. Ils vont par paire ou par ménage, et ne se rassemblent
jamais eu troupes. Leur voix est un cri brei'ct aigu.
Les Créoles donnent à ces oiseaux le noni de Dauphinois.
Les Passe-verts sont très communs dans les cabinets d'Histoire naturelle.
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