sai
C e l t e variété dans la couleur des plumes des gcuoux a iail. penser, avec
raison, à Jîuflbu el à Muuduyt ([UQ cel oiseau ifcloil (|u'unc simple Miriélé
d u Mauaki n à lète d'or, aïKiuel il ressembl e d'ailleurs beaucoup jiar la l'orme
g é n é r a l e de son cor¡)s et par sa laille; mais il en diilere cependaui par
V c l e u d u c Cl la couleur de la lacbe que l'on remar<[i.ic sur la U'-lc.
Dans le Manakin à Icle d'or toute la tùle est d'un jaune irès brillanl ou
d'iui rouge-orange, tandis que dans le Manakin à UHe blanche celle partie
est. blanche en elTcl sans mélange de jaune ou île rouge, cl seulement.
)us<|u'aux yeux ci ii l 'occiput; du moins c'est ainsi (jue nous l'avons vu sur
u n assez grand nombre d'individus de cciie dernière espèce, cl que le
r e p r c s e u l e i i l loules les figures ijuc les ornithologistes nous en oui données
Jusqu'à ce jour. Cependant Linnce semble élablir comme diliérence ])rincipale
entre son Pipra leucocapilla cl son P'i/jm (eucocephaht rétciiduc
r e l a t i v e de celle couleur blanche ' : sui\ant lui, le premier de ces oiseaux
n'a de blanc cjue le dessus de la liHc, tandis (jue le second a la tète enliór
e m e n l de cette couleur, cl il cite, comme synonyme de ce dernier,
l'oiseau décril el figure par Seba sous la dénomination de Jvicula de cataioioll.
JVous avons clierclié à vérifier cclic citation, el nous nous sonniies
assurés que ce Calatotoll de Seba n'a de couleur blanche ([uc sur la partie
d e la icte comprise entre les yeux, la base du bec el l'occiput, ce (jui est
e x a c i e m c n l conlbraie aux notes que nous possédons sur le Pipra leucocapilla,
ainsi (]u'aux différentes figures (|ue nous avons de cet oiseau, et ce (¡ui
n e se rapporte nullement à la description que Linnéc nous a donné e de son
Pipra Icucocephahi. Il faut bien ce p enda ni que ce célcbrc naturaliste ail
observé quclf[ues dilVérences entre les deux Manakins à tétc blanche qu'il a
ü'ouvés dans le cabinet d'hisloire ualurellc d'Adolphe Frédéric, puisqu'il a
j u g é il propos de les regarder comme Ibnnant deux espèces dislincles; mais
nous devons cependant ne pas coiupier enlièremcnt sui' la distinction qu'il a
Unie de ces espèces, puisque nous nous sommes convaincus <jue la synonymie
qu'il leur donne est inexacte. D'ailleurs, en supposant qu'il existe
r é e l l e m e n t deux Manakins noirs, l'un avec la lètc, l'aulrc avec une partie
d e la tète seulement blanche, on est conduit natin-ellenu^nl à les regarder
comme des variétés d'une même espèce, cl cela d'autant plus([u'on a déjà
' Pipra Icucocnpilla tilra, capile supra nlbo, corpus loluiii nirimi. miigniliidinepari -vulgarh, caput loluin
lectiim supra albU, jicniiii longioribus f/iiaiii pro stnliii-a, rosiriiin hrcfiuj, crassiiis, frigoiiiiiii, maxilla
superiorc inodice i/iciirfola, cr^o propr'um I'lprh ipiiiiii Tunugris.
l'ipra teucocepliali uigra, captif ulbn. sinlura Molacilloe. scd roslrum paulo vaUcUus. corpus lolum
nigrum, capul lotwn album, vihrissoe ad os validiorcs fuaui congcneribus. Mus. Aclolpli. Iñ'idcr. iii-8°.
pafî- 53.
r e m a r q u é quelques dilTcrenccs, dans les teintes des plumes des jarretières,
c u t i ' c d'autres individus de cette même espèce.
C e t t e variation dans la couleur des plumes des genoux, el dans l'clendue
d e la lacbe blanche de la tète, joini e à la similitude parlintc de Ibi-me et de
taille que l'on remarque enlre le Manakin à lète blanche et le Manakin ii
tète d'or, vient rortemcnt ;i l'appui de l'opinion émise par Bullbn et par
M a u d u y t , suivant laquelle ces d eux oiseaux devroient être considérés ccmime
a p p a r i e n a n i à la môme espèce : mai s ou ne pourra décider cette quesliou
<|ue lors([u'on les aura suivis de plus près (ju'on ne Ta fait jus(|u'ii présent;
(|n'on aura observé Icui-s habi tudes, et (|u'on aura des données jilus précises
sur leurs mues et sur les rapports (jui existent entre les individus différant
par l'âge ou par le sexp.
P o u r compléter la description du Manakin à tète blanche, il nous reste ii
d i r e (|ue cet oiseau a les plumes du corps soyeuses comme celles des autres
M a n a k i n s , noires seulement à l 'extrémité, et d'un gris foncé à i a racine; que
les grandes pennes de ses ailes et d e sa f^uetie sont brunes à l'intérieur, et
d ' u n noir luisant comme celui du corps à l 'extérieur; enfin, que son b e c , ses
pales el ses ongles sont briiiis. I.."indi\Ìdu qu'Edwards a figuré avoit autour
d e la base de la mandibul e supérieure une barre étroite de plumes noires.
L e Manakin à lète blanche se trouve à la Guianc , au lirésil et à Surinam.
Seba dit ipi'on le voi t très f r équemment dans les montagnes de Teizcocanara.
Jl se tient dans les forets, où il lait entendr e sa voix, (jui est mélodieus e comme
c e l l e des autres Manakins.
Nous ne connoissons pas encore la femelle de cet oiseau ; mais tout nous
p o r t e à croire (|ue son plumage est d 'un vert-olivalrc, comme celui de toutes
les femelles de Manakins connues jusqu'à ce jour; cl nous sommes ibndés
dans celte opinion, non seulement par l'analogie, mais encore par l'observation
que nous avons faite sur l'individu dont nous donnons la ligure. Cet
oiseau, généralement semblable par ses couleurs au Manakin à lète blanclie
a d u l t e , en diiVère cependant, ainsi que nous l'avons dit plus haut , en ce que
d e u x des [)cnnes de ses ailes soin d'un verl-olivàlre, cc (jui indique ([u'il
étoit jeune, cl (¡u'il terminoil sa dernière mue loi-squ'il a été tué. Celle
c o u l e u r Acrie est donc aussi la livrée du premier âge, et comme, sous le
rapport des couleurs, les jeunes oiseaux dil'fèrent peu, ou souvent môme ne
d i n c r e i i l |>as des femelles, il est naturel de penser que la femel le e l l e jeune,
dans l'espèce du Manakin à lète b lanche, sont dans le môme cas, el(iue tous
les deux sont caracl<'risés par la coxdeur verte.
L a ligure que Seba a donnée de cet oiseau, (|Uoi<.|ue sans elici, est très
A ÉÊ