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conlmlli soji oeil ìi'.ivoit pu apercevoir. Ainsi encore roiseau
(l'eau, desline à clierclier sa jiourriltire dans la vase, a reçu en
partage Faudace suflisanle pour oser braver les (lofs, el des
iiio>ens pour y voguer avec facilite : la nature Fa aussi arme d'un
bec large, aplati et proj)re à éparpiller la houri^e, muni de papilles
qui dégustent ou discernent la ])roie, (Fasj)érités ou de
dents qui la retieniieut. Enfin, cVst à Faide d\ui l)ec délié et
eu alène que (Fautres petits oiseaux tirenl de dessous Fécorce
<les iu^bres et d'eutre les Fentes des murailles les insectes dont
ils font leur pâture, el que la subtilité de leur odorat semble
leur faire éventer de loin.
Les Todiers ont aussi une conformation appropiiée au genre
de vie auquel ils sont destinés. Tous d'une petite stature, ainsi
que Fexprime leur Jioni ils sont aussi tous liabitants de ces
parties humides de FAniéri(jue méridionale, oii une chaleur
continuelle et excessive ne cesse de favoriser et de hâter la
multiplication des insectes. Ils ont bien Fadresse d'en attraper au
vol; mais le plus souvent ils les cherchent à terre, au bord des
petits ruisseaux, dans les herbes et sous la mousse épaisse, ou
dans les crevasses des écorces. 11 leur a donc fallu des sens qui
les guidassent, un inslrunu'iit qui leur servît à trouver et à distinguer
la nourriture qui leur est appropriée. Ils ont en eifet Foeil
perçant; mais leur organe le j)lus apparent est un bec assez délié,
un peu long, obtus à son extrémité, et dans toute sa longueur
presque égal et déjjrinié , c'est-à-dire aplali liorizonlalement.
Au moyen de ce bec qu'ils insinuent, soit dans les ('entes profondes
des écorces, soit à travers les tiges pressées des griuninées
' ïodicr vieni du Ialiti lodus, fjui siifnifie petil. Tcslus a employé U- mol loili, pour t-xprinior parlicu-
Jièremeiil de pcLils oiseaux, toiiilliis, diminutif de lodiis, vcul dire mince, grêle ; Piaule a dil, todilla
c'esl-k-dirc qui a des jambes grêles, ou comme des flùlcs, piiiir mu servir d haben.< 'une expression
Inviale.
DES TODIERS.
ou dans l'épaisseur des mousses, ils peuvent atteindre une proie
impereeptible ou eaeliée vers laquelle peul-itre leur odorat les a
r.oiiduits, et (pie quelque partie, douée sans doute du sens du
goiit, leur fait diseerner lorsqu'ils l'ont saisie.
D'après la conformation jiarticulière de ee bec, les auteurs se
sont lous accordés, et avec raison, à faire un genre distinct des
ïodiers; mais ils ont été plus embarrassés sur le rang qu'ils devoient
assigner à ce genre, que le plus grand nombre cependani
a placé immédiatement après celui des Martins-Pèclieurs. Brisson
et Latliam l'ont fait suivi-e par celui des Guéjliers, Lacépèdi;
par les Mauakins, que Scbaeffer a mis au contraire les premiers.
Celte diversité d'opinions et de classements est due aux rap|)orts
que les Todiers ont avec tous ces genres, par leurs jiieds consistant
en quatre doigts, un en arrière, et trois en avant dont celui du
milieu est en effet, comme dans les Calaos, les Moinots, les Gué-
|)iers, les Mauakins, etc., réuni au doigt extérieur et i l'intérieur :
mais cette ressemblance est plus marquée encore avec les Martins-
Pèclieurs, parceque, dans les uns comme dans les autres, cette
réunion est intime et jusqu'à la troisième articulation avec le
doigt extérieur, moins intime et seulement jusqu'à la premièi-e
articulation avec le doigt intérieur: d'où il résulte que les individus
qui comjioscnl ces deux genres ont, si l'on jieut dire, une espèce
de plante des jiieds. Mais si les Todiers ont avec les Martins-
Pèclieurs cette ressemblance ¡ilus jiarfaite, ils ont aussi une dillérenee
essentielle et qui doit iniluer sur les habitudes; c'est que
les Todiers, ajant le tarse beaucoup plus long que celui des
Martins-Pèclieurs, doivent être, conniie ils sont effectivement,
plus marcheurs que ne le sont ceux-ci, qui encore vivent de
jioissons, tandis que les Todiers n'en mangent vraisemblablement
point.