Puisse V o t r e Ma je s t é accueillir cette faible offrande
avec la bienveillance éclairée, qu’El.LE accorde à tous
les travaux qui . tendent aux progrès de l’esprit humain !
Je suis avec le plus profond respect,
M a d a m e ,
d e V o t r e M a je s t é
le très-humble et très-obéissant serviteur
P R É F A C E .
L a qûérçpjté des végétaux existans sur le globe est si prodigieuse, leurs
eSpéeesVsont tellement variées, que l’esprit humain se trouve incapable
d’embrasser le tout ensemble, et que la vie entière'd’un homme, dût-elle
«ë prolonger jusqu’au terme le plus récité, suffirait à peine pour les
connaître et les distinguer toutes d’une façon convenable. C’est par cette
raison qûe rien ne saurait être plus avantageux à l’étude de la Botanique,
que de recueillir, d’observer et de décrire avec soin les plantes d’un certain
pays, d’une Famille isolée, ou d’un Genre particulier. Il est à désirer que
ceux qui se.,, vouent à l’étude du Règne végétal, s’appliquent ardemment
à perfectionner autant que possible, : ce que l’on appelle communément
l a ‘ Flore de la contrée qu’ils habitent, ou qu’ils trouvent occasion de
parcourir avec loisir.
En effet, on possède plusieurs Flores par lesquelles la Science a été
considérablement avancée^ Ta Suède doit- à L in n é * , la Suisse à H a l l e r ,
la Grande-Bretagne à S m i t h , la France à L a m a r c k - «et D e c a n d o l l e ,
l’Allemagne à R o t h , l’illustration de ses végétaux; et ^ c h r a d e r vient de
publier le commencement d’un nouveau traité sur les plantes de ce dernier
pays. Rien ne pouvant être plifs utile que de posséder également de
semblables Ouvrages sur toutes des1 contrées de l’Europe, nous invitons
sérièusemènt les Botanistes à réunir leurs forces pour atteindre de concert
un but aussi intéressant.
U est assez naturel que ce soit l’extrémité d’un Continent qui frappe
le premier les yeux du curieux. Cette position, jointe-; à un Climat
séduisant, Attira sur>le Portugal l’attention du C o m t e d e H o f f m a n s e g g ,
particulier Saxon. Il y fit un court séjour dags l’année; 179 5, et «’étant
bientôt aperçu, que ce Royaume jouit d’une très-abondante végétation, il
pensa dés - lq p aux ‘ ‘moyens de communiquer au monde littéraire les
richesses que la nature y a répandues, à pleines mains. f. L e sol Lusitanien
ayant été dans ces derniers tems presqu’entiérement, négligé par les
Botanistes, ils ignoraient ses-productions. Plus de deux r-cents ans s’étaient
écoulés depuis que C h a r l e s l ’ E c l u s e , observateur très-pénétrant, avait
par amour des plantes, parcouru quelques provinces de ce pays, notant ses
remarques • avec toute l’exactitude qu’admettait à cette époque l’état de la
Science. G r i s l e y , qui vécut en Portugal-au milieu du dix-septième