sur notre Carte. Il est pourtant encore bien moins pardonnable, que ce
même Sado se trouve représenté jusqu’à l’embouchure du P a lm a , durant
un cours de huit à neuf lieues., comme une rivière médiocre, tandis qu’il
ressemble plutôt à un bras de mer, ayant une bonne lieue de large, et ne
se rétrécissant insensiblement que depuis la dite embouchure. Un peii
plus vers le Sud on trouve dans les Cartes des chaînes de montagnes
très-marquées, sôus les noms de Sierra - d e - A zulos ou Mordes - Azulos,
S ie r ra -d e -M a r t in e t , et à 'Alga ra s , avec des mines de cuivre. Rien dé
tout cela n’existe. L a nature n’a placé là. que quelques hauteurs, couvertes
de Cistes et de Rômarin, et offrant à peine quelques faibles indices de
métal. Que cela suffise pour prouver, que la Géographie du Portugal est
encore très-arriérée, et que nous nous sommes efforcés de ^contribuer à
son perfectionnement,. autant qu’il a été en notre pouvoir.^
Voilà ce dont nous avons voulu prévenir nos Lecteurs en leur
présentant un Ouvrage souhaité depuis long-tems par les Savans. „Après
¿que les Botanistes ont porté leurs pas dans toutes les parties de l’Europe“
disait l’immortel L i n n é , „ i l ne leur reste plus à examiner que le Portugal,
„pays des plus abondants, et qui peut être appellé l’ Inde de l'Europe-**.. .
„N ’y aurait-il donc p e r so n n e ,* .... qui pût donner au Monde littéraire
„une Flore exacte de cette contrée? Grand Dieu! Quel Ouvrage . . . .
„désirable ne ferait pas celui, qui publierait une telle F lo re !“ ’ Quarante
ans s’étaient écoulés, et les voeux de ce grand homme n’avaient pas été
remplis. Trop pénétrés des nombreuses difficultés de l’entreprise, pour
nourrir la présomption de les avoir toutes surmontées, ; nous nous estimons
assez heureux, de l’avoir au moins essayé.
* Postquam tota Europa calcata est a Botanicorum pedibus, restât etiamnum sola Lusitania, quae India
Europae dicenda, et felicissima terra . . . . Anne ullus sit . . . . qui possit Orbi Litterato dare genuinam Floram
Regionis? Bone Deus! Quam . . . . desideratum opus praestaret ille, qui ejusmodi Floram sisteret., L innaeds
apud Roemeri scriptores de plantis Hispanicis, Lusitanicis, Brasiliensibus, pag. 173.
EXPLICATION SUCCINCTE
D E L A P L U P A R T D E S T E R M E S B O T A N I Q U E S
EM P L O Y É S
D A N S C E T O U V R A G E .
I l nous à paru nécessaire, de faire devancer notre Ouvrage par une explication des
termes, parce qué nous' ën avons employé plusieurs qui comme nouveaux, ou peu
connus, avaient besoin d’être définis spécialement. D’autres s’y trouvent appliqués
par nous dtune manière nouvelle et inusitée, mais à ce que nous espérons* plus
à propos qu’autaefois.. D’autres enfin, ayant été pris par les Auteurs dans des
acceptions différeti|es, il fallait indiquer celle que nous avons adoptée.
Connaissant b i e n e t r e s p e c t a n t au souverain degré la délicatesse de la Langue
Française à l’égard des nouveaux mots, ce n’à été qu’avec la plus grande répugnancè
et timidité, et après avoir épuisé, toutes les ressources que nous offraient lés
Terminologies antérieures, que nous avons cédé à la nécessité impérieuse, de créer
de nouveaux termes. -Mais l’objet et notre but ont rendu cette hardiesse inévitable,
et l’exemple de quelques Savans distingués nous a rassurés jusqu’à un certain point.
Si la science gagne en précision, laggrammaire ne devra pas se plaindre de quelques
tournures inusitées et nouvelles.
L’on doit appeller T e r m e s s i m p l e s , ceux qui désignant un objet simple; ne
peuvent s'expliquer. que par un exemple, ou par une construction mathématique.
C'est ainsi que personne ne sera en état de rendre sensible, uniquement par des
mots,, et sans l’inspection oculaire, ce que c’est que droit, courbé, etc.
Il en existe d’autres, dont.le sens ne saurait être exactement déterminé ni par
des définitions, ni par des exemples, puisqu’ils n’admettent point de bornes certaines:
p. e. les termes,.,dont la signification;.dépend-de plus ou moins de distance, limites
qu'il est impossible de fixer avec succès*, comme dans agrégé, éloigné, etc.
Malgré cela on s’en sert avec avantage, parce qu’ils désignent parfaitement l'objet,
et le mettent, pour ainsi dire, sous les yeux. Nous les nommons T e r m e s v a g u e s .
Une troisième et très-nombreuse espèce embrasse tous ceux, qui conviennent
non seulement à une partie de la plante, non seulement au Règne végétal, mais à
plusieurs autres corps. Ce sont les T e r m e s g é n é r a u x * , et .proprement on a tort
de les expliquer dans les élémens de Botanique, puisqu’ils appartiennent à l’Histoire
naturelle générale.
Mais à l’égard d’une quantité de termes, il arrivé que la définition même la
plus exacte, në présente a l’imagination qu’une idée imparfaite, ou difficile à saisir.
C'est pour rémédier à cet inconvénient, que l?on a depuis long-tems la coutume
d’ajouter aux Terminologies des figures explicatives. La plupart des Auteurs s’est
donné une grande peine de n’offrir comme représentans de leurs termgs que des
objets pris dans la nature même. Gette méthode devait sans doute atteindre son
but, dès que l’on eût rassemblé des originaux répondant exactement aux tèrtnes
théorétiques. Cela ne pouvait même guère manquer, parce que les termes ne
I Nous les désignerons dans la suite par les initiales t. g.