*4 , C H A S
o . Chaperon dcruftre fans aigrette, 6c tel que 1 oi- '
feau peut manger à-travers. ^
a . Gazon ou motte de terre, de dix-huit pouces de
diamètre 6c fix pouces d’élévation, où on place
foifeau : à côté eft un piquet auquel on attache
la longe qui le retient.
5. Gazon-, fur lequel un oifeau enchaperonne eft
'6. ^Cage pour porter les oifeaux à la chaffe : elle a
* quatre pies de long, vingt pouces de large & un
pié de hjiut.
7 . Profil ou élévation de la cage, du côté de 1 avant
ou de l’arriere.
P L A N C H E IX.
.Cette Planche fait voir ce qui a rapport à l'armure
-des oifeaux.
La -vignette repréfente l’intérieur d’une chambre
’©ù on arme les oifeaux. ^ /
dFig. 1. Fauconnier qui tient des chaperons enfiles
par une laniere de cuir.
2. Fauconnier qui ajufte ou appareille des plumes
pour remettre à l’oifeau : il travaille aufli aux armures
de cuir qui leur font néceflaires,lefquelles
font placées fur la table, a, paquet de geais ou mieux
jets. longes. c, plates-longes. d, brides, e, gre-
lots. _
Le jet eft un morceau de cuir de dix pouces de
long fur un demi-pouce de large, pointu .par les
deux bouts, lequel a deux fentes dans la' partie la
plus large, avec laquelle la jambe de l’oifeau eft
embrafl'Ie : à l’extrémité la plus longue on attache
les vervelles.
La longe eft un bout de cuir de chien, de la longueur
de trois pies & demi : à un bout eft un bouton
formé par le cuir même : l’autre bout fe termine
en pointe ; au milieu eft une fente de deux
.pouces. La longe fert à attacher l’oifeau fur la perch
e en y attachant la vervelle, ce qui fe fait en
«allant un bout de la longe dans l’autre.
La plate-longe eft un morceau de cuir, de fix à
fept nonces de longueur, terminé en pointe, & ayant,
•une tente à chaque bout pour recevoir un touret :
ce qui ne fert qu’aux oifeaux de poing.
La bride eft une laniere de cuir, d’environ un
pié de long, laquelle eft fendue en deux dans la moitié
de fa longueur : elles fervent à attacher l’aîle de
l ’oifeau.
Les grelots, qui ont fix lignes de diamètre, s’attachent
aux jambes de l ’oifeau.
ƒ, pelotte de ficelle d’environ fept braffes de long,
au bout de laquelle eft un touret de cuivre, & deux
petits jets de cuir à noeuds coulans, pour mettre
aux piés des pigeons qu’on apporte à la chaffe.
fia . 3. Fauconnier occupé à remettre des plumes
caffées dans l’aile de l’oifeau ; ce que l’on appelle
amer.
Fig. 4. Fauconnier tenant l’oifeau fur le poing pour
lui remettre des plumes. j
Sur la table, vis-à-vis d’eu x , eft un etui ouvert,
contenant quatre pièces.
Bas de la Planche.
Fig. 1. Vervelles, petits anneaux de cuivre que
l’on met aux pies des oifeaux à des lanières de
cuir, avec lefquelles on les tient fur le poing. Sur
ces anneaux eft gravé, d’un côté, Je fuis au Roi,
& de l’autre, le nom du commandant de la fauconnerie.
2. Tourets; ils font de cuivre, 6c fervent avec les
longes 6c plates-longes, à attacher l’oifeau fur la
perche ou fur le gazon.
SES.
3. Grelot; il eft de cuivre, & s’attache avec une
plate-longe à la jambe de l ’oifeau.
4. Leure dégarni, vu de face 6c de profil ; c’eft un
tiflu de peau & de maroquin rouge, ayant huit
pouces de long & fix pouces de large.
5. Leure garni de plumes, foit de corneille, de pie
ou de perdrix.
6. Leure garni d’une peau de lievre.
7. Parapluie pour garantir les oifeaux, quand on les
porte fur le poing, par un tems pluvieux.
8. Etui du fauconnier, dans lequel fe trouve quatre
pièces, favoir, une paire de cifeaux pour couper
le cuir, un couteau pour faire le bec aux oifeaux
, un poinçon pour paffer les jets, 6c une
pince coupante pour couper le bec.& les ferres
des oifeaux, quand ils font trop grands.
9. Pince coupante.
10. Cifeaux & poinçon.
11. Maillot pour porter des corneilles ou autres oifeaux
pour fervir d’efeape à la chaffe il eft de
toile, de dix pouces de long fur fept de large,
garni de deux bâtons de dix pouces de long : il y
a une fente pour laiffer paffer les piés des oifeaux.
i i . Geais ou Jet repréfenté dans la grandeur; il a
dix pouces de long.
Defcription des oifeaux de Fauconnerie'.
Les parties de la tête à obferver d’abord, font
les yeux, la prunelle & la paupière, le bec de l’oi-
feau, le gros du bec tenant à la plume qui s ’appelle
la couronne du bec.
Les trous par lefquels il refpire, qu’on appelle les
naseaux.
Le petit bouton qui eft dans les nazeaux, appellé
le frelon.
Les mâchoires de l’oifeau ou le deffous du bec.
La langue de l’oifeau,qui n’a point de nom particulier.
Le col 6c la gorge de l ’oifeau, où féjourne la
viande qu’il mange, 6c qui lui fert à enduire, c ’eft-à-,
dire, à digérer.
Le boyau qui defeend dans la mulette qui eft le
gefier, où fe cuifent les viandes 6c la curée qu’on,
donne à l’oifeau.
Le gros des ailes de l’oifeau, appellé mahutte;
6c les grandes plumes des ailes & de la queue, appe
lle s pannes : ces plumes fe diftinguent encore par,
différens noms.
La première eft le cerceau; la fécondé eft la longuer,
les fuivantes fe nomment la tierce, la quarte, la quinte,
la fixieme, la Jeptieme : les autres qui font enfuite,
s’appellent vaneaux. Le refte qui couvre le corps
de l ’oifeau, s’appelle pannache , 6c le deffous eft le.
duvet.
Aux oifeaux de leure, la queue s’appelle la queue i
6c aux oifeaux de poing, le ballet.
L’eftomac qui eft le gros os, s’appelle la carcajfei
Le haut 6c le bas de la cuiffe 6c la jambe n’ont
point d’autres noms ; mais le pié de l’oifeau s’appelle
la main 6c les doigts; 6c les ongles s’appellent
les ferres.
L’entre-deux des cuiffes s’appelle le brayer.
On dit, paître fon oifeau, c’eft-à-dire, lui donner
à manger : mon oifeau eft pu.
Donner à manger à l’oifeau de celui ou de ceux
qu’il a pris, c’eft lui faire curée.
Chaque fois que l’oifeau prend de la chair à fon
b e c , cela s’appelle beccade.
La fiente de l’oifeau s’appelle émeu; 6c fienter
c’ eft émeutir. _ ILui .donner des pilules pour le purger, c’eft eu-
rer foh oifeau, On dit, la cure de l’oileau. m
C H A S
On d it, l’oifeau fe perche, l’oifeau fur la perche.
On porte l ’oifeau fur le poing.
Jetter fon oifeau, c’eft le lâcher après la perdrix
, ou tel autre oifeau que l’on vole.
On dit, les oifeaux ont battu la perdrix en tels
endroits.
Leure, leurer fon oifeau,
Quand l’oifeau a pris la perdrix, & la tient dans
fes mains ou ferres, on d it, l’oifeau a lié la perdrix.
Les oifeaux de leure fe jettent à mont.
Les oifeaux de poing volent poing à fort.
On dit, voilà un oifeau qui va bien à mont ; voilà
un oifeau qui foutient bien ; voilà un oifeau qui vient
fondre, qui frappe, ou qui donne fort, ou qui frappe
bien.
Aller en quête ; quêter un héron, un canard ou
autres oifeaux, qu’on fait garder par un piqueur,
de crainte qu’on ne les faffe partir.
SES. i f
tache au bout de la lohge. Quahd il vient bien
fur le poing dans la chambre, on va à la campagne,
6c on laiffe traîner la ficelle pour le faire venir;
puis on mene des chiens & des chevaux pouf
l’affurer. Quand le leure eft bien affuré, on lui fait
tuer une poule ou un poulet ; enfuite on lui fait ef-
cape, c’eft-à-dire, on lui lâche l’oifeau pour lequel
on veut dreffer le leure, 6c on.le laifle aller devant
lui.
Maniéré de drejfer les oijiaux de poing.
i On reclame les oifeaux fur le poing avec de la
viande. Réclamer, veut dire, appeller l’oifeau, 6c
le faire revenir fur le poing; & quand il revient de
bien loin à vous, on lui fait efeape d’une perdrix
ou d’une caille vivante, afin qu’il la prenne.
S’il la prend bien, il faut lui ôter la filiere 6c la lon-
Maniere de tenir Coifeau en état, & de faire mourir
Us lignes.
Il faut poivrer fon oifeau ; & pour cet effet, faire
tiédir dans un baquet environ deux féaux d’eau, y
jetter enfuite deux ou trois onces de poivre, félon
la quantité de l’eau, avec une once de litarge en
poudre que l’on mêlera avec le poivre. On en gardera
une pincée, qùe l’on mettra tremper dans de
l’eau tiède, pour en frotter l’oifeau aux extrémités,
c’e ft-à -d ire , à la tête, aux deux mahutes, & au
croupion, le tout à la fortie du bain qui fe fait
àinfi :
On commence par abattre l’oifeau. Un homme
lui tient les mains, 6c un autre la tête. Celui-ci doit
prendre garde qu’il n’ouvre le b ec, & qu’il n’avale
de l’eau 6c du poivre. On le plonge enfuite dans
l’eau, de maniéré qu’il foit tout-à-fait trempé; puis
à la fortie de ce bain, on lui fait avaler un peu d’eau
fraîche, & on lui met dans le bec un petit morceau
de fucre , environ de la groffeur d’une noifette,
qu’on lui fait avaler. On tient après cela l’oifeau
fur le poing devant le feu ou au foleil, jufqu’à ce
qu’il foit fec. Pendant qu’il eft mouillé on lui fait la
tête, c’eft-à-dire, on lui met fouvent 6c on lui ôte le
chaperon. On ne lui donne point à manger qu’il ne
foit bien fec, & feulement trois ou quatre beccades
trempées dans de l’eau tiède en hiver, 6c dans de
l’eau fraîche en été. Quand l’oifeau a bien enduit 6c
émeuti, c’eft-à-dire, digéré 6c fienté, on le fait paître
une petite gorge de bonne viande.
Maniéré de leurer l'oifeau.
On prend quelques aîles de perdrix avec les plumes,
& deux hommes en prennent chacun une à
la main. On attache une petite ficelle au pié de l’oi-
feau qu’on tient fur le poing. On lui donne à paître
un peu de ces aîles ; on s’éloigne enfuite de trente
pas l’un de l’autre. L’un des deux alors appelle l’oifeau
, en lui montrant fon aîle, 6c en criant : Vene7,
petit, vene[; hoi, hoi, vene^, petit, vent[. Puis on
lâche l’oifeau, afin qu’il aille manger, 6c on le reçoit
fur le poing, lui faifant tirer la viande par beccade
; l’autre, après cela, le rappelle de même, 6c
fait tout ce qu’a fait le premier. Voilà comme on
apprend aux oifeaux à revenir à leur maître, par le
moyen du leure que l’on porte à fon côté lorfqu’on
va voler.
Maniéré de drejfer les oifeaux de leure.
On acharne l’oifeau avec de la viande, puis on le
fait venir à fo i, petit à petit , avec une filiere
ou une ficelle de dix à douze braffes, que l’on atge
; 6c quand on a remarqué une compagnie de perdreaux
ou une caille, on fait partir l’oifeau de près,
6c on le jette bien-à-propos. S’il prend bien le perdreau
ou la caille, on le laiffe paître fur le gibier,
& l’on fait la même ehofe deux ou trois fois de
fuite. Il faut que le fauconnier foit foigneux de pré.»
fenter le bain à fon oifeau, deux ou trois heures
après qu’il a pû, afin qu’il ne foit point fujet à l’efc
for, c’eft-à-dire, à s’envoler bien haut dans les nues
pour prendre le frais.
Nourriture des oifeaux de fauconnerie , félon la faifon,
t'efpece des oifeaux , & la nature de chacun..
Il faut obferver en général qu’en hiver il faut leur
donner des viandes plus nourrïffantes , 6c de plus
légères en été.
Le poulet nourrit modérément l’oifeau , 6c le
tient tout-à-la-fois en fanté , en appétit & en. haleine.
Le pigeon eft trop chaud & trop nourriffant, il
fait perdre l’appétit à l’oifeau, 6c le rend fier. Enfin
il n’eft propre que dans la mue, encore faut-il lui arracher
la tête , 6c le laiffer faigner 6c mortifier..
L’oifeau de riviere eft une bonne viande, mais
elle eft encore trop nourriffante ; il n’en faut guère
donner à votre oifeau fans le baigner. Il y a une
efpece d’oifeaux de riviere, nommés givres, qui ont
le bec tranchant coqpie une faucille, 6c dont la
chair eft aigre 6c de mauvaife digeftion, comme
celle des martinets 6c des chevaliers.
La perdrix eft une viande douce , nourriffante ,'
favoureufe 6c bien paffante ; elle tient les oifeaux
en haleine, en appétit & en fanté.
Il y a des corneilles de trois efpeces : le frayon,
la mamelle 6c la corbine. Le frayon eft une affez
bonne viande ; elle eft pourtant un peu aigre, &
n’eft pas bien nourriffante ; mais elle donne de l’appétit
à l’oifeau , 6c le fang en eft bon contre les filandres.
La mantelle eft une viande grolîîere qui falit l’oifeau.
Elle approche de la fubftance du porc, fur*
tout celle d’autour de Paris.
La corbine ne vaut rien du tout.
La pie eft une viande aigre , légère & paffante ;
elle n’eft guere nourriffante, mais donne de l’appétit
à l’oifeau.
Le geay eft encore plus aigre & de plus mauvaife
digeftion.
L’étourneau eft une viande aigre & mauvaife.
Le merle eft une affez bonne viande, mais un peu
aigre.
Le choucas eft une viande affez bonne , quoique
de dure digeftion, parce que c ’eft un oifeau à mulette.
Or tout oifeau à mulette n’eft pas propre aux
oifeaux de fauconnerie a & s’ils s’en nourriffoient
G