6 D E S S E
defïine. II y a deux roulettes ambulantes qui' fervent
à foutenir les réglés, & à en faciliter le mouvement.
Sur les réglés, font des diviflons marquées par des
chiffres, qui indiquent les endroits où il faut placer
le bifeau des boîtes, fuivant la réduction que l’on fe
propofo.
Cet infiniment elt très-utile pour copier promptement,
avec facilité 8c exactitude,"toutes fortes de def-
feins, foit figures, ornemens, plans, cartes géographiques,
8c autres chofès femblables, pour réduire du
grand au petit, ou du petit au grand.
Pour s’en fervir, on attache le finge deffos une table
par le moyen de fon fupport qui fo viflè dans la
table. Si l’on fouhaite copier un deflèin, enforte que
la copie foit de même grandeur que l’original, on
fora entrer le fupport dans la boîte D, dont on fera
convenir le bifoau fur la ligne marquée à près de M.
Le crayon fora mis à la boîte E, dont le bifoau fora
placé fur la ligne marquée B de fà réglé ; la boîte F
avec la pointe à calquer fera mifo fur la ligne marquée
C de la réglé. En mettant un papier blanc def-
fous le crayon, & l’original deflous la boîte F, fi on
promene la pointe deflus tous les principaux traits de
cet original, fans qu’elle le touche, pour éviter de le
gâter, le crayon formera la même chofo, & de même
grandeur fur le papier qui fora pofé delfous. Si l’on
vouloir que le d.ffein que l’on fe propofo de copier,
fut réduit à la moitié ; fans changer la pofition des
boîtes, on placera le fupport à la boîte E, Sc le crayon
à la boîte D 8c en fàifànt comme ci-deflus, la copie
fera de moitié plus petite que l’original.
Si on veut que la copie foit 3, 4, ç, 6y j & 8 fois
plus petite que l’original; c’eft-à-dire, que la copie
foit à l’original comme 1 à 3, à 4, à f , &c. jufqu a 8,
on mettra la boîte F avec fà pointe fur la ligne marquée
C de fà réglé, & l’on fera convenir la boîte E
6c fon fupport fur la ligne de la diminution que l’on fe
propofo. Si l’on veut, par exemple, que la copie foit
des deux tiers plus petite que l’original, ou,ce qui eft
la même chofo, fi l’original ayant 11 pouces de haut,
on veut que la copie en ait 4 , on fera convenir la
boîte E avec fon fupport fur la ligne marquée 3 du côté
de B, & la boîte D avec fon crayon for la ligne marquée
3 du côté de M ; alors la copie fora des deux tiers
plus petite que l’original. On fera la même chofo pour
réduire jufqu’au huitième, en obfcrvant de faire convenir
le bifoau des deux boîtes D, E aux lignes marquées
par les chiffres qui défignent la réduction, la
boîte F avec fà pointe reftant toujours fur la ligne C.
- Si on vouloit que la copie fût plus grande que l’original
, par exemple, d’un huitième ; c’eft-à-dirc fi l’original
ayant 8 pouces de haut, on youloit que la copie
en eut p, il faudroit placer le fupport à la boîte D,
& mettre le crayon à la boîte F, qui fora placée fur la
ligne marquée G , & les boîtes E & D feront mifos
chacune fur la fraction que l’on fe propofo : par exemple,
fi c’eft d’un huitième, la boîte E avec fà pointe
fora mifo for la ligne marquée £, & la boîte D fera
mifo auffi avec le fupport fur la ligne marquée j , & alors
la copie fora d’un huitième plus grande que l’original ;
On fera la même chofo pour les autres réductions
fuivant les lignes marquées par leurs fractions, la
boîte F reftant toujours fur la ligne C.
On voit , par ce qui vient d’être dit dans l’exemple
précédent, que fi l'on vouloit que la copie fut plus
petite que l’original, on n’auroit, foivant l’obfervation
faite en parlant de la réduction à moitié, qu’à tranf-
pofor le crayon Sc la pointe, mettant l’un à la place
de l’autre, fans toucher aux boîtes, 8c qu’alors la copie
fera plus petite, fuivant la fraCtion où les deux boîtes
auront été pofées.
La figure 2 repréfente le finge, vu géométralement
avec toutes fes diviflons. La figure 1 repréfonte le même
finge, vu fur une table en perfpeCtive, dans la pofition
où il doit être pour s’en fervir. Les boîtes E F
6c D font placées pour réduire l’original environ au
tiers de fa grandeur, ou comme un eft à trois ; ce qui eft
la même Chofo, comme la figure le fait voir. Le fupport
I , qui fc viifo dans la table* eft pofé à la boîte E ;
I N. !
ce fupport eft fixe, mais on peut lui en fubftituer un
mobile qu’on décrira dans la fuite.
La figure 7 eft le calquoir qui fo loge dans la petite
virole qui eft au-deffous. Cette virole porte une petite
queue, qui fort à fixer le calquoir quand on le place à
l’une des boîtes, en faifant paflèr cette queue fous le
reffort qui eft au-defl'us de la boîte. La vis qui entre
dans la virole , fort pour arrêter le calquoir à la hau-,
teur que l’on veut.
La figure 8 montre en d le canon du porte-crayon
qui eft auffi garni de fa petite 'queue. La figure c eft le
crayon qui doit entrer dans le canon d: il eft garni d’un
petit cordonnet de foie, qui fort à lever le crayon pour
l’empêcher de toucher le papier, lorfqu’il eft néceflàire
de paflèr d’un endroit à l’autre, 8c afin que ce fil foie
toujours deflous la main. Si, par exemple, on pofo le
crayon à la boîte E, on fera paflèr le cordonnet dans
le trou d’un petit piton tournant, qui eft au-deflùs de
la jonétion A des deux grandes réglés, comme orî le
voit, fig. 1 : dc-là, le cordonnet va paflèr dans un
trou qui eft au haut du calquoir, & enfuite dans une
petite fente qui eft au bout de la réglé. Mais fi l’on
plaçoit le porte-crayon à la boîte D, ainfi qu’il eft re-
préfonté dans la figure, on feroit paflèr d’abord le cordonnet
dans le petit trou qui eft au-deflus de l’écrou L ,
qui joint la réglé LM à la réglé AB, & de-là à la jonction
A des deux grandes réglés, d’où on le,conduit,
comme ci-deflus, dans la fente qui eft à l’extrémité de
la règle qui porte le calquoir.
Le cordonnet eft repréfonté dans la figure 1 , qui
montre que fa longueur demeure toujours la même
dans les différentes difpofitions des boîtes, parce qu’il
foit toujours la direction des réglés.
Le godet a qui eft au-deflùs du porte-crayon b, fo
viflè dans fà partie fupérieure : il fort à rendre le porte-
crayon plus pelant, & à le faire app.uver davantage fur
le papier lorfqu’il en eft befoin, & cela en le remplif-
font de quelque poids, comme feroient de petites baies
de blomb.
La roulette yfig. 3, qui a double chape x 8c y, fe place
à la réglé AB par fa chape inférieure jc, quand on
pofo le porte-crayon à la boîte E : fi on le pofo à la
boîte D , ^on place là roulette à la réglé M N par fà
chape fupérieure j'. £, fourchette de la roulette. la
roulette.
Fig. 4. Une des deux boîtes EF avec les développe-
mens. d , la boîte F vue par-deflus, du côté du reffort
qui comprime la queue du canon du porte-crayon ou
celle de la virole de la pointe à calquer, b, grand refi
fort de laiton qui fe place dans la boîte au-deflous
des réglés, c, reffort latéral qui fe place dans la boîte
du côté oppofé aux trous qui reçoivent le calquoir 8c
le fupport. d, la même boîte vue par*deflous.
La fig. eft le fupport fixe.
La fig. 6. eft le fupport ambulant ; c’eft une plaque
de pfomb affèz pefante, pour qu’elle ne puiflè être dérangée
par le mouvement de l’inftrument. Dans fon
milieu eft viflee une tige femblable à la tige I du fupport
fixe. Au-deflus, eft une petite rondelle qui fort
également pour les deux fupports ; elle s’enfilefo la tige,
quand on place le fupport à la boîte D; mais on
ôte cette rondelle, quand on place le fupport à la boîte
E, parce que celle-ci eft moins éloignée du plan de
la table.
Avec ce fupport ambulant, on peut copier un tableau
ou deflèin, de quelque grandeur qu’il foit ; car
apres avoir arrête le tableau fur une table, ou for un
plan quelconque, on pofora le fupport ambulant de
façon que l’on puiflè copier une partie du tableau; &
quand on aura copié de ce tableau ce què l’inftrument
en pourra embraflèr, on avancera le fopport vers le
tableau: mais auparavant on y marquera trois points,
8c autant fur la copie, qui forviront de repaires pour
retrouver la pofition du fupport 8c de la copie, par
rapport à ce qui a déjà etc fait fur le tableau. Quand
on aura trouvé la correfpondance des trois points,
on arrêtera la copie dans cette fituation avec un peu
de cire molle, & on continuera de copier tout ce que
le finge en pourra encore embraflèr. On fera toujours
D E S
la même opération, jufqu’à ce que le tableau foit entièrement
copie.
On voit par là 1 utilité de ce fupport ou point d’appui
mobile; puifque fi l’original eft bien grand, quand
ce viendra à la fin, la copie & le point d’appui ou
fupport fo trouveront fur le tableau, ce qui n’eft point
un iriconvénicnt, puifqu’ils ne l’endommageiront pas.
On évite encore, par le moyen de ce fopport ambulant,
la longueur des branches du finge,qui n’ont que
deux piés & demi ou environ. Une plus grande longueur
les rendroit moins juftes, parce qu’alors il feroit
impoffible d’éviter la flexibilité des réglés.
Nota. Gomme il arrive fouvent que la grandeur de
là copie que l’on veut faire, n’eft pas une partie ali-
quote de l’original, & qu’en ce cas les diviflons marquées
for les règles, deviennent inutiles; il faut alors
chercher un moyen de s’en paflèr, & de placer le
crayon , la pointe 8c le fupport dans une pofition qui
donne le rapport que l’on demande entre l’original 8c
la copie.
Il faut obforVer d’abord que le principe fondamental
duquel dépend toute la jufteflè de l’opération du
finge, eft que les trois, trous des boîtes E, D, F qui reçoivent
le fupport,le crayon 8c le calquoir ou la pointe,
foient toujours en ligne droite : lorfqü’ils y feront,
la copie reprêfontera toujours fidèlement l’original.Voici
par quelle pratique on s’aflurera que ces trois points
font dans une même ligne droite.
On ploiera un fil en double, en entourant la tige du
fopport. On Conduira ces deux memes fils au porte*
crayon, & de-là au calquoir, mais de façon qu> la tige
du crayon & celle du calquoir paflènt entre les deux fils.
On arrêtera les deux fils, en les tenant fixes avec la
main, à la tige du calquoir ; 8c alors, fi les trois points
ne font pas en ligne droite, ce fora la pièce qui fera
à la boîte D, qui fera faire coude à ce fil. Il faudra
donc faire couler cette boîte de côté ou d’autre, jufqu’à
ce que ces fils foient exactement droits 8c parallèles.
En obforvant ce principe pour la pofition des trois
boîtes qui portent le fopport, le porte-crayon & Je calquoir;
fi, par exemple, on donnoit un tableau ou def-
fein quelconque à réduire fur une grandeur, 8c que cette
grandeur ne fût ni le tiers, ni le quart, ni le cinquième,
&c. de l’original, voici comme on opérera.
On examinera d’abord fi cette grandeur donnée eft
plus petite ou plus grande que la moitié de l’original.
Si elle eft plus petite; dans ce cas, on placera toujours
le fupport à la boîte E, le crayon à la boîte D,
6c le calquoir reliera toujours à la boîte F ; & on fera
convenir le fopport, le porte-crayon & le calquoir en
ligne droite, fuivant la méthode expliquée ci-deflus:
après quoi on fera promener la pointe à calquer for
toute la longueur ou largeur de l’original, & cela en
ligne droite; & on examinera fi le chemin parcouru par
le porte-crayon, s’accorde avec la grandeur donnée.
Si cela n’eft pas, & que cette grandeur parcourue par
le crayon, foit plus petite que la grandeur donnée; en
ce cas, on approchera la boîte E vers la ligne B de fa
réglé, 8c la boîte D vers le point M de fà réglé.
Si, au contraire, cette grandeur parcourue par le
crayon, eft plus grande que la grandeur donnée, on
approchera les deux boîtes E & D vers la jondlion L
des réglés A B, L M ; en tâtonnant, ob parviendra
à trouver la grandeur donnée.
On voit que par cette méthode, on peut copier un
deflèin, fur quelque grandeur que l’on voudra, fans
avoir égard aux divifions qui font fur les réglés.
Si la grandeur donnée eft plus grande que la moitié
de l’original, pour lors on placera toujours le fupport
à la boîte D , 8c le crayon à la boîte E.
Si le tableau que l’on veut réduire eft trop grand, 8c
que l’inftrumcnt ne puiflè l'embrafler, on peut prendre
le tiers, le quart, &c. de cet original, en prenant auffi
le tiers, le quart, &c. de la grandeur donnée; 8c fàifànt
comme ci-deflus ^on parviendra à une opération exaéte
pour la réduélion.
P L A N C H E IV.
Des chambres obfcures.
La vignette repréfonte une terrafle for laquelle deux
S E I N . ^ 7
chambres obfcures font placées, ôfi Voit dans le lointain
un payfage qui n’eft point celui qui fe peint dans les
chambres obfcures ; mais au contraire c’eft le côté diamétralement,
oppofé, enforte que celui qui fait ufage
de l’une ou de l'autre de ces machines, a le dos tourné
du côté des objets qu’il veut repréfonter.
Fig. 1. Chambre obfcure , dite en chaifo à porteur ,
ouverte du côté de la porte ; A, petite tourelle
quarrée, dans laquelle eft le miroir : B * le miroir
de glace ou de métal pour le mieux : C , le tuyau
dans lequel eft contenu J’objeélif: D, la table for
laquelle le deffinateur pofo le papier qui reçoit
l’image des objets : E, le fiegé : F , languettes dormantes
des ventoüfes: G, languette des mêmes ven-
toufes , on voit à côté des niontanS les crampons
dans lefquels paflènt les brancards qui fervent à
tranfporter la machine.
2. Autre chambre obfcure, dite en pavillon, plus portative
que la précédente , elle fe place for une table
qui ne fait point partie de la machine, celui
qui en fait ufage a feulement la tête & la poitrine
renfermées dans la machine.
3. Développement plus en grand de la première chairi*
bre obfcure , vue fous Un autre afpeél; les objets
communs ah.fig. 1. &;à celle-ci font notés des mêmes
lettres : il refte à ajouter H K , verge de fet
aflèmblée en.H, à charnière avec.le miroir B , 8c
taraudée en K ; c’eft par le moyen dé cette vergé
que l’on donne au miroir l’inclinaifon convenable
: G , tuyau qui porte l’objedlif, il entre dans
un autre tuyau dont la furface eft taraudée en
vis : L M , partie d'un des brancards qui fervent
à tranfporter la machine.
■ 4. Planche de .bois couverte d’un papier blanc.
f . Cadre a feuillure qui recouvre la feuille de papier.
P L A N C H E V.
Fig. 6. Développement fur une échelle double de la petite
tourelle qui contient le miroir de la première
machine : A , deflus de la tourelle , dont la face
pofterieure 8c une des faces latérales ont été fuppri-
mées ; B, axe du miroir dont le milieu doit répondre
au centre du tuyau de l’objeétif : F G, tuyau
liflè qui contient i’objeétif : G G , tûyau en vis
pour le mouvement lent, il eft monté for la
planche à couliflè E E , 8c reçoit intérieurement
le tuyau liflè F G , qui y coule à frotteme nt 8c
fort pour le mouvement prompt : H , charnière
de la tige ou régulateur , par le moyen duquel
on incline le miroir. D , la planchette garnie de
fon cadre fur laquelle les objets fe viennent
peindre.
7. Chaffis de la chambre obfeüre portative for lequel
on tend une forge épaifle & très-opaque, les tra-
Yerfes inférieures font brifées dans le milieu 8C
aflèmblees à charnières de même qu’à leurs exr
trémités, enforte que les quatre montans peuvent
fe rapprocher de même que les baleines d’un pa-
rafl'ol. r
8. La même machine garnie de fes étoffes 8c des deux
rideaux qui renferment le fpeélateur, 8C auffi du
miroir qui eft couvert par fà boîte dans la figure
précédente.
p» Développement plus en grand de la platte-forme
fupérieure des montans qui fupportent le miroir*
du miroir 6c du tuyau qui contient 1 objeéfcif.
P L A N C H E V I .
Le manequin.
Le manequin eft une figure conftruite de manier«
qu’elle a les principaux moUvemens extérieurs du corps
humain , ?il fort aux Peintres pour fixer différentes attitudes
; il eft compofe de cuivre, fer 6c liege , que
l’on recouvre d une peaü de chamois , ou de bas de
foie découpés 8c coufus de la maniéré convenable.
La Planche fig.. 1 , repréfonte la carcaflè du manequin
> vûede lace ; les lignes ponctuées qui l’entourent