CALAO A CASQÜE EN CROIS SANT,
et à frontispice bombé de la corne; le second a le bec fortement
courbé, le bout des mandibules obtus, dépassant à peine la pointe
droite et obtuse du casque corné. Le bord postérieur du casque du
Rhinocéros correspond en ligne perpendiculaire avec le bord postérieur
de 1 orbite des yeux; celui du Croissant s’étend à peu près
vers 1 occiput; la bande noire à la queue du dernier est à peu près
du double plus large que chez le Rhinocéros. Le Calao rhinocéros
a été trouvé, jusqu’ici, à Sumatra et à Bornéo, jamais dans l’île de
Java ni dans les Moluques; celui à Casque en croissant est très-
commun à Java et à Banda, mais n’a pas été rapporté des autres îles
de la Sonde.
Nous empruntons du journal manuscrit de M. le comte de Bo-
carmé les détails concernant les moeurs du Calao de cet article. « Les
pics inaccessibles, dit-il, sont les lieux choisis par cet oiseau pour
y vivre par couples; son cri, rankon, s’entend à des distances considérables;
il ne se décide guère à prendre son vol, lent et bruyant,
que quand la faim l’oblige à se diriger vers les forêts, pour y chercher
des fruits. La noix de camirini et les baies de plusieurs espèces
de muscadier, qu il avale entières, jointes aux fruits des eugonia, de
divers figuiers, et surtout les jeunes mangues, lui offrent une nourriture
copieuse. Ln captivité, son appétit glouton lui fait recevoir
tout ce quon lui jette ; des crustacés, de la viande, des bananes,
des légumes, des souris, des rats, etc.
Le Calao à casque en croissant, dans l’état adulte, a les joues et
1 occiput garnis de plumes longues à barbes déjointes; l’oeil est entouré
d un cercle de peau noire, autour duquel les longs cils forment
une auréole; l’iris des 3oeux est d’un rouge de laque. Le casque, comprimé
par le haut et à la pointe, dilaté et bombé à sa partie postérieure
, est courbé en haut en forme de croissant, de manière à faire
CALAO A CASQUE EN C ROIS SANT,
contre-épreuve avec la mandibule supérieure; la pointe est ordinairement
obtuse, rarement grêle et un peu vive; elle s’élève faiblement
au-dessus de la partie postérieure et bombée du casque, et décrit
vers ce point une ligne courbe; une bande noire entoure le bord
postérieur, et une autre bande noire part de l’orifice des narines,
et aboutit vers la pointe; tout le reste du casque et la base de la
mandibule supérieure sont, dans le vivant, d’un orange vif coloré
de rouge; le bec est blanc ou blanchâtre, excepté la base des deux
mandibules, qui est d’un noir parfait ; le casque et le bec perdent
leurs couleurs après la mort, ils sont alors d’un jaunâtre clair: un noir
parfait, plus ou moins lustré, est la couleur de presque toutes les
parties du plumage ; le bas-ventre, les cuisses, l’abdomen et le croupion
sont blanchâtres; la queue, à pennes égales, est d’un jaunâtre
terne et comme souillé ; une bande noire, longue de cinq pouces et
demi, est disposée à quelque distance de la pointe de toutes les pennes;
les pieds sont bleuâtres. Longueur totale, trois pieds neuf ou dix
pouces. »
Nous terminons l’article sur le Calao de Java par quelques observations
très-intéressantes sur les moeurs des deux autres espèces également
propres à cette île, que nous trouvons consignées dans la notice
manuscrite de M. le comte de Bocarmé.
Il y est dit que le Calao à casque festonné ou annuaire (Buceros
plicatus et undulatus) de Shaw, voyez notre espèce 8, est très-
commun à Java; il se tient, par petites bandes, au milieu des forêts
dans les montagnes. Le fruit des marroniers et les glands des diverses
espèces de chênes, qui sont les arbres de haute futaie les plus communs
à la hauteur de six ou sept mille pieds au-dessus de l’Océan,
dans les districts de Préangar, lui fournissent en certaines saisons
une nourriture très-abondaiite; le feuillage de ces arbres est tellement
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