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commode sous les régions tropicales des deux Mondes. En effet, les
Brèves des archipels de l’Asie diffèrent si peu des oiseaux de l’Amérique
méridionale, connus sous le nom de Roi des fourmiliers et de
Reff'roi, espèces dont M. Vieillot forme le genre Grallaria ( i ) , qu’à
la rigueur on ne peut indiquer aucun autre caractère que la seule
différence de la petite nudité ou de la partie glabre du genou et du
bas de la jambe, que les Brèves de l’ancien continent ont couverts
de petites plumes; tous les autres caractères pris de la forme du bec,
de la longueur et de la structure des pieds, de la coupe des ailes,
de leur brièveté et du peu de longueur de la queue , sont exactement
les mêmes dans les Brèves comme chez les Grallaries. La nourriture
et les moeurs de ces oiseaux nous offrent encore des rapports qui
inuflent sans doute sur toute leur organisation, et sur l’ensemble de
leur charpente osseuse, que nous n’avons pas été à môme d’étudier.
Ces considérations nous portent à réunir en un seul groupe les Brèves
de l’ancien continent avec les trois espèces connues de Grallaries du
Nouveau-Monde, et d’en offrir ici le tableau spécifique sous le nom
de Pitta ou Brève, genre que nous diviserons en deux sections géographiques.
Les Brèves de l’ancien continent, ceux notamment qui vivent
dans les îles de la Sonde, ont un cri qui imite un coup de sifflet.
M. le comte de Bocarmé nous a communiqué que ce cri décèle la
présence du Brève azurin dans les anciennes plantations de cafiers,
et autres endroits couverts de broussailles épais, où il cherche les
lombrices et les termites que ces lieux sombres fournissent en abondance;
il court très-vite et se bat fréquemment à la manière des
cailles. On trouve son nid en mars, construit à huit ou dix pieds
de terre, dun amas de feuilles et de vergettes entassées : il contient
(.) Voyez Galerie des Oiseaux, vol. , , p. 247, et Dictionnaire d’ IIisloire naturelle.
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quatre ou cinq oeufs blancs ponctués de brun et de noir, de forme
sphérique.
Les espèces connues aujourd’hui sont :
I " SE C T IO N , composée des espèces de l’ancien continent.
Esp. I . B r è v e g é a n t , le mâle, de nos pl. col. 2 1 7 . La femelle
est d’un ton brun partout où le plumage du mâle offre des teintes
bleues : c’est P i t t a g ig a s . Pa trie , l’île de Sumatra.
Esp. 2 . B r è v e r b v e i l l e u r , de nos pl. col. 333 : c’est P i t t a s t r e -
p i t a n s . Patrie, l’intérieur de la Nouvelle-Hollande.
Esp. 3 . B r è v e a z o r in ; le mâle est figuré dans la pl. enl. 355 des
oiseaux de Buffon, sous le nom de Merle de la Guyane. Inscrit
dans les méthodes sous le nom de Turdus cyannurus, et figuré par
Vieillot, Galerie des Oiseaux, pl. i 53, comme P i t t a c y a n u r a . Patrie,
non la Guyane comme on l’a cru à tort, mais habitant les îles de
la Sonde.
Esp. 4. B r è v e c y a n o p t è r e , de nos pl. col. 2 1 8 , et une ligure
moins exacte du même oiseau dans Buffon , pl. enl. 267 , sous le nom
de Merle des Moluques et de Brève de Madagascar; c’est encore le
Brève de la côte de Malabar, de Sonnerat, vol. 2 , p. 1 9 1 , que nous
désignons sous le nom de P i t t a c y a n o p t e r a . Patrie, les Moluques,
Sumatra et Borneo.
Esp. 5. B r è v e BRACHYUHE, figuré par Buff., pl. enl. 2 6 8 , sous le
nom de Merle de Bengale, par Edwards, tab. 324, et par Sonnerat,
pl. 1 1 0 , Brève de Malaca, classé par les méthodistes dans l’article
très-embrouillé de leur Corvus brachyurus ; aujourd’hui P i t t a b ra -
CHYÜRA. Patrie, le continent de l’Inde, les Moluques, Timor et les
îles de la Sonde.