non-seulement d’une grandeur démesurée mais diiTorme même
par la structure des protubérances ou excroissances naturelles qui
les surmontent, et dont la nature semble avoir pris plaisir à varier
les formes à l’infini. Tout cet attirail prodigieux , qui semble annoncer
une arme puissante et formidable, ne conserve pas seulement
1 apparence de la force dans ses elfcts; un moineau trouve dans son
petit bec une arme beaucoup plus redoutable et plus propre à faire
éprouver quelques douleurs quand il pince son ennemi. Bulfon a
' très-bien observé que ces grands becs de Calaos, ainsi que celui
des Toucans, des Jahirus, etc., également monstrueux pour la grosseur,
ne pouvaient avoir aucune force, n’ayant point de prise; ce
qui les lui fait comparer, avec raison, à un long levier trop éloigné
du point d’appui.
Le bec de ces oiseaux varie, ainsi que nous l’avons dit, dans
tous les périodes de l’àge, et il diffère plus ou moins selon le sexe;
tous les Calaos casqués naissent avec un bec simple, court, lisse
et à peu près droit, pointu, mais disproportionnellement gros à
la base ; qui est toujours pourvu d’une arête longitudinale indiquant,
par son étendue, la longueur de l’espace où le casque
doit prendre naissance. La nature de cette première élévation,
d’où naît le casque, est toujours en lame, compacte et cornée dans
le premier âge ; à parois épais mais vides au centre, dans un âge
plus avancé ; enfin très-mince, souvent diaphane et remplie d’une
multitude de conduits et de cavités cellulaires dans les adultes;
les cavités de ces protubérances cornées étant remplies de l’air que
ces oiseaux ont la faculté d’aspirer par le moyen des conduits qui
s’ouvrent dans le bec et aux orifices des narines, font que ces
casques servent à maintenir l’équilibre de l’oiseau dans le vol, qui
est bruyant mais rapide, le plus souvent très-élevé et long-temps
G EN R E c a l a o .
soutenu. Les pieds des Calaos ne sont point sujets à des anomalies;
dans toutes les espèces ils sont couverts de larges écailles; les tarses
sont courts ; les doigts larges et réunis, ce qui leur donne une
forte assiette et un grand aplomb, mais ce qui les empêche de marcher;
lorsqu’ils veulent avancer à terre ils sont obligés de sauter
des deux pieds à la manière des Corbeaux; ils se posent rarement
à terre, préférant toujours à être perchés à la cime des plus hauts
arbres des forêts ; ils nichent et se retirent aussi dans les trous
naturels des grands arbres vermoulus. Tous les Calaos ont des cils
autour de la partie supérieure des yeux; la langue très-petite
cartilagineuse et collée au fond de la gorge. Ils vivent en société
et se réunissent en grandes bandes; leur régime est omnivore
même au point que peu d’oiseaux, les Corbeaux peut-être exceptés
montrent un appétit aussi décidé pour toutes les substances ani
malcs et végétales ; quelques espèces font avec les Vautours la curée
des charognes; d’autres, suivant Le Vaillant, se nourrissent d'insectes,
de lézards et de grenouilles; ils font aussi la chasse aux petits
quadrupèdes. M. Le Vaillant se trompe en disant qu’ils ne sont
nullement frugivores, car certaines espèces, d'après les renseigne-
mens fournis par M. Reinwardt, sont presque uniquement frugivores;
les figues dont les espèces sont si multipliées dans les îles
de 1 Archipel des Moluques, les fruits des palmiers, du muscadier
et quelques autres espèces de fruits, également mous et tendres,
servent de nourriture à ces oiseaux qui, en domesticité, s'accommodent
à peu près de tout, même de plantes potagères.
Les forêts des îles Rawak et Waidgjou, dans lesquelles on ne
voit presque pas de petits oiseaux à couleurs brillantes, sont le
refuge des Calaos, des grosses Colombes muscadivores, des Pigeons
couronnés plus grands encore, des Perroquets verts, des Cassicans,