L e Vaillant, Ornithologie d’Afrique, article du Pique-Boeuf répandu
vers la pointe méridionale de l’A frique, et qu’on trouve aussi
au Sénégal, nous apprend, sur la manière de vivre de cet oiseau,
les particularités suivantes.
Le bec du Pique-Boeuf est en pince solide pour lui faciliter les
moyens d enlever, du cuir des quadrupèdes, les larves des taons qui y
sont déposées et y croissent ; aussi l’espèce reclierche-t-elle avec soin
les troupeaux de Boeufs, de Buffles et d’Antilopes, et de tous les qua-
dupèdes sur lesquels ces mouches-taons déposent ordinairement leurs
oeufs. C ’est en se cramponnant fortement sur le cuir robuste et poilu
de ces animaux, qu’à grands coups de bec, et en pinçant fortement
la peau dans l’endroit où l’oiseau sent une élévation qui indique la
présence d’une larve, qu’ils la font sortir avec eflbrt. Les animaux,
accoutumés au manège de ces oiseaux, les souffrent avec complaisance,
et sentent apparemment le service qu’ils leur rendent, en les
débarrassant de vrais parasites qui ne vivent qu’aux dépens de leur
propre substance. D’ailleurs les Pique-Boeufs ne sont pas les seuls
oiseaux qui se perchent sur le dos des quadrupèdes et des gros oiseaux ;
plusieurs autres espèces de l’ordre des omnivores ont la même habitude,
mais beaucoup de celles-là se contentent d’enlever seulement
les poux de bois qui s’attachent sur la peau de ces animaux, n’ayant
pas, dans leur bec, la force nécessaire pour extirper ces larves qui
sont sous la peau : office que l’espèce seule du Corbeau (i) partage
avec les Pique-Boeufs.
Ces oiseaux sont assez ordinairement plusieurs ensemble, mais
jamais ils ne volent en grandes bandes; il est rarement arrivé à
Le Vaillant d’en voir plus de six à huit dans le même troupeau de
Buffles ou d Antilopes; et M. Ruppel ne les a vus non plus qu’en
(i) Corvus albicollis des Méthodes. Le Corbivau de Le Vaillant, Ois. d’A fr ., -vol. 2 , pl. 5o.
G E N R E P IQ U E -BO EU F ,
bandes d’un petit nombre d’individus à l’entour des troupeaux de
Chameaux de sa caravane. Ils sont très-farouches, et ne s’approchent
pas facilement ; on ne peut aborder les deux espèces de Pique-Boeufs
qu’en se cachant derrière quelque Boeuf ou quelque Chameau qu’on
fait avancer lentement du côté de ceux sur le dos desquels ces oiseaux
sont perchés, et toujours faut-il les tirer au vol, à moins de
courir le risque d’estropier l’animal sur lequel ils sont posés. Outre
les larves des taons, ils mangent aussi les poux de bois lorsqu’ils sont
pleins de sang, et généralement toutes sortes d’insectes.
On ne sait encore aucune particularité relativement à la construction
du nid et où ils le placent, ni sur leur ponte et sur le temps
de l’incubation. Les deux espèces connues sont:
Esp. 1 . Le P iQ U E -B æ u F des pl. enl. de Buffon 279. Vaillant, Ois.
d’Afr. vol. pl. col. ; et Vieillot, Galer. des Ois., vol. 1 , pl. 92. C ’est
B u p h a g a a f r ic a n a des Méthodes. P a ir ie , l’Afrique méridionale et
les côtes occidentales.
Esp. 2 . PiQüE-BffiUF BEC CORAIL des pl. col. 465. C’est B u p h a g a
ERTTRORHYNCHA. P a llie , l’Afriquc septentrionale, les côtes orientales
et .Madagascar.
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