FO U RM IL IE R C A P IS T R A T E .
elles exercent cependant des ravages qui privent souvent l’habitant
des campagnes des fruits de son travail, et l’iiabitant des villes des
produits de son industrie. L ’existence d’animaux mangeurs de fourmis
ne pouvait être douteuse dans des pays tels que l’Inde et les
Archipels très-étendus du midi de l’A sie; mais on pouvait conjecturer,
surtout en envisageant la différence des espèces de fourmis,
que les animaux destructeurs de ces insectes et de leurs larves
appartiendraient à des coupes nouvelles, et qu’on ne retrouverait
point des formes parfaitement semblables dans l’organisation de ces
êtres, placés sur une terre et dans des îles éloignées de l’Amérique
par des Océans très-étendus. Le contraire a lieu par rapport aux
oiseaux, et nous savons que les formes dillèrent peu dans les P an golins,
deux espèces de mammifères qui remplacent dans l’Inde
et en Afrique les espèces plus nombreuses des Fourmiliers tamanoirs,
propres au nouveau monde.
Les espèces d’oiseaux du genre Myiothera, qui sont dans l’Inde
les vrais formipliages de ces contrées, nous présentent l’organisation
normale de celles du nouveau continent; ils sont doués des
mômes caractères qui distinguent les Fourmiliers d’Amérique; tout
en eux rappelle les mêmes formes; jusqu’aux petites différences
qui distinguent les tribus ou sections, établies d’après la forme du
bec, se trouvent indiquées dans ces oiseaux. M. K u h l, peu de
temps avant sa mort, a appelé notre attention sur ces rapports, que
nous avons pu constater sur les dépouilles des différentes espèces
de Fourmiliers (i) des Indes envoyés par MM. Reinwardt, Diard
( i) Nous séparons de ceux-ci, les B rèves { P i t t a ) , autre genre d’oiseaux destructeurs de
fourmis, qui forment un groupe distinct, composé d’une multitude d’espèces nouvelles,
découvertes dans les îles de la Sonde, aux Mariannes et aux Philippines. Nous publierons
incessamment une série de ces oiseaux, dont le plumage est paré des plus belles couleurs.
FO U M IH E R C A P IST R A T E .
et Duvaucel. M. Horsfield ne fait point mention de vrais Fourmiliers
dans le catalogue des oiseaux de Ja v a , car la Myiothera affinis
de cet auteur (v o y e z le catalogue c ité , page i 64 ) appartient au
genre Pitta. Il serait nonobstant possible qu’une ou plusieurs de
nos espèces de Fourmiliers des îles de la Sonde eussent été indiquées
dans ce catalogue parmi d’autres genres. Les descriptions données
par M. Horsfield dans ce travail sont trop courtes pour servir convenablement
à reconnaître les espèces. Nous trouvons aussi que
les courtes phrases Linnéennes ne suffisent pas pour guider nos
recherches. Le nombre des espèces d’oiseaux est si considérablement
augmenté depuis quelques années; les rapports des formes
et des couleurs donnent si souvent matière aux méprises et à l’erreur
, que la nécessité d’entrer dans plus de détails sur la partie
descriptive, se fait sentir toutes les fois que le sujet, dont on traite
en matières zoologiques, n’est pas présenté à la vue par une bonne
gravure. Nous souhaitons que M. Horsfield puisse continuer la
publication d’un travail plus étendu sur la partie zoologique des
îles de la Sonde. L e bel ouvrage de planches enluminées qui parait
sous le titre de Zoological researches in Ja v a and the neighbouring
islands ( i ) , mérite, sous tous les rapports, l’accueil dont le public
riionore.
Notre Fourmilier capistrate ressemble, par tous les caractères,
aux espèces figurées planches enluminées 56o , fig. i (a), et pl. yoo ,
fig. 1 (3) , mais il est moins grand que ces oiseaux.
Une large bande, d’un noir p le in, s’étend de la base du bec
(1) Cinq livraisons ont paru à Londres, au prix d’une guinée. Elles sont composées de
maminiiercs et d’oiseaux.
(2) Sous le nom de Merle à cravate de Cayenne. Turdus cinnamomus des méthodes.
(3) Sous le nom de Palikour ou Fourmilier. Turdus foricivorus des méthodes.
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