
due des épines mobiles aux bords latéraux de l’abdomen. Les arêtes latérales
du céphalothorax paraissent être plus rapprochées l’une de l’autre, de sorte
que la région médiane de cette partie du test est plus étroite que dans les
espèces vivantes. Ce caractère a déjà été indiqué par desmarest.
4. Les Limules fossiles paraissent avoir été de plus petite taille que les Limules
vivantes, caractère qui est en opposition avec un grand nombre d’exemples d’espèces
fossiles dont la grandeur surpasse celle des espèces congénères actuellement
vivantes. Le plus grand Limule fossile qui ait été publié que je sache, est
celui qui se trouve dans les Icônes fossilium sectiles, et n’est pas plus grand
que le Limule à queue ronde que nous avons figuré sur notre PI. IV. Il est possible
que tous les Limules fossiles qu’on connait jusqu’ici soient des petits, mais on
ne voit pas la raison pourquoi les Limules adultes ne se seraient pas conservés aussi
bien que les jeunes. Le test des Limules fossiles est large, mais cette largeur
hi . paraît être en partie un effet de la compression que ces crustacés ont éprouvé.
Voilà ce que l’état actuel de la science nous a fait connaître sur l’existence du
genre des Limules à des époques bien éloignées de nous dans l’histoire de notre globe.
Jusqu’à présent les Limules fossiles sont des pièces rares dans les Musées. On n’en
connait point provenant des couches de transition. C’est dans le Muschelkalk qu’on a
trouvé les premiers vestiges de ce genre. On les voit paraître plus tard dans les couches
supérieures du Jura. Jusqu’à présent on ne connait point encore de Limules trouvés
dans la craie et dans les terrains qui la recouvrent, dans les formations tertiaires,
chose assez remarquable , puisque le genre existe encore à l’époque actuelle de notre
planète. Nous ne saurions presque douter qu’on ne parvienne à découvrir par la suite
les traces de son existence dans quelques uns des terrains qui lient les formations
secondaires à l’ordre actuellement établi à la surface du globe.
§ 4. Résumé général.
De notre mémoire il résulte:
Que le genre des Limules forme un groupe anomal dans la classe des Crustacés,
liant cette classe à celle des Arachnides de la quelle il approche par l’absence des
! . antennes, et par la présence d’une lame aponeurotique, faisant office d’un sternum
intérieur; que chaque partie du test dans ce genre porte six paires d’appendices articulés
ou de pieds, et que la division en six anneaux est indiquée dans le céphalothorax
seulement par le nombre des pieds, tandis qu’elle est visible à l’abdomen par
des intersections à la surface inférieure. Nous avons fait remarquer que le canal
intestinal est droit et large, que l’estomac est situé en avant de la bouche, et que
l’oesophage, remontant en avant, est séparé de l’intestin par l’interposition de la plaque
sternale; que le foie, composé de vaisseaux aveugles et situé à côté du canal
intestinal, principalement dans le céphalothorax, verse la bile par deux canaux, de
chaque côté dans l’intestin; que le coeur est un gros vaisseau dorsal, pourvu de plusieurs
4S
ouvertures latérales; que les branchies consistent dans un grand nombre de lames ou de
feuillets doubles qui adhèrent aux cinq pieds abdominaux postérieurs; que les organes
de la génération sont doubles chez les deux sexes, ayant les parties extérieures à la
base de la première paire des pieds abdominaux, et qu’ils remplissent intérieurement
les côtés latéraux du céphalothorax, sans s’étendre dans l’abdomen. Par la position
de la bouche à la face inférieure entre la base des pieds, son bord antérieur répond
à la face- dorsale ou supérieure de l’oesophage chez les autres animaux articulés dont
la bouche est antérieure; il résulte de cette disposition que dans l’anneau nerveux qui
entoure la bouche, il faut considérer la partie située au devant de la bouche comme
placée au dessus d’elle, ou comme un ganglion suroesophagien. Les nerfs qui vont
aux yeux latéraux prennent naissance de cette partie, et forment un long détour,
pour se rendre en avant et en dehors, et revenir en arrière, afin d’éviter les masses
musculaires qui meuvent les pieds céphalothoraciques et qui sont placées entre ces
yeux et l’anneau nerveux. Nous avons vu qu’il n’existe que deux yeux simples et deux
yeux composés, placés tous les quatre sur le céphalothorax, les premiers fort rapprochés
l’un de l’autre, les autres situés plus en arrière et fort écartés entr’eux. Nous avons
fait remarquer que dans là distinction des espèces, il faut être attentif à la différence
sexuelle qui distingue constamment les mâles, et qui est visible dans la seconde et la
troisième paires de pieds céphalothoraciques ou seulement dans la seconde paire; que
dans la plupart des espèces ces pieds sont monodactyles chez, les mâles, que dans une
seule à la vérité ils sont didactyles comme chez les femelles, mais qu’ils se distinguent
toujours par leurs pinces renflées; que les femelles adultes de quelques espèces du moins
se distinguent par la forme raccourcie et la largeur des trois dernières épines mobiles
aux bords latéraux de l’abdomen. Enfin nous croyons être parvenu par nos observations,
à une détermination plus facile et plus exacte des espèces, que ne l’ont fait
les auteurs qui ont traité ce même sujet avant nous. Tels sont les principaux résultats
de notre travail et de nos efforts.