
et de Pappenheim. W alch et knorr en ont donné une figure dans les Monuments du Déluge
qui a été copiée par desmarest dans l’Histoire naturelle des Crustacés fossiles, qn’il
a publiée avec M. al. brongniart (1). Une autre figure d’un individu provenant des
mêmes localités a été insérée dans les Lettres cTandreae sur la Suisse (2). Ces figures
sont fort grossières. Celle de walch ne donne que cinq épines mobiles aux bords
latéraux du bouclier abdominal; peut-être même elle n’en donne que quatre, car on
ne sait pas si l’on doit regarder comme des épines les grandes pointes qu'on voit sur
cette figure ou bien si elles sont représentées par les petites, ce qui serait le contraire
dés espèces vivantes ofi les épines mobiles sont plus longues que les pointes qui font
partie inhérente du test. Mais dans la figure (I’andreae l’on voit que les pointes les
plus longues sont les épines articulées, et que le Limule fossile en a six comme toutes
les espèces vivantes qu’on commit. Ces figures, ainsi que la représentation d’un fragment
du bouclier antérieur, donnée par desmarest, d’après un pièce du Muséum du
jardin des Plantes de Paris, nous font présumer qne l’espèce fossile a beaucoup plus
d’affinité avec les espèces de l’hémisphère oriental qu’avec le Limule de l’Amérique,
et que c’est du Limule des Moluques ou de celui du Japon qu’il se rapproche le plus.
Il existe encore deux autres figures de cette espèce fossile dans les Icônes fossilium
sectiles, ouvrage que je n’ai pas pu consulter, mais M. le Professeur erojto à Heidelberg
a eu la bonté de m’en envoyer un extrait ainsi qu’un calque des dessins (3). Ces figures
sont lithographiées et au simple trait; elles s’accordent assez bien avec celles d’ANDREAE,
et nous montrent de même six épines mobiles au test abdominal; mais elles ne peuvent
pas servir à nous apprendre d’une manière un peu exacte en quoi l’espèce fossile
se distingue des espèces vivantes. Dans une des figures qui représentent le Limule
en dessous, on voit une partie des pieds du côté gauche, mais peu distinctement. .
Desmarest nomme cette espèce fossile de la pierre lithographique, Limulus Walohii,
Les caractères qu’il en donne, reposent malheureusement en grande partie sur les
inexactitudes de la figure qui se trouve dans l’ouvrage de walch et de kxorr. Je
donnerai à l’appui de cette opinion que le limule fossile de la pierre lithographique
que possède le Muséum royal des Pays-Bas, ainsi que plusieurs échantillons précieux
et pour la plupart fort bien conservés de la collection particulière de M. le Prof, van
rreda, ne ressemblent pas à la figure de l’espèce fossile donnée par desmarest d’après
"WALCH et KHORR.
Dans ces derniers temps on a découvert des Limules dans le calcaire çonchy-
lien ou le Muschelkalk des géognostes allemands. On doit surtout cette découverte k
M. le Gomte münster (4). Le petit échantillon qui se trouve dans sa collection a
été trouvé à Laineck, à une lieue de Bayreuth. Il sera décrit et figuré dans un
ouvrage que M. de münster se propose de publier avec M.M. de meyer et agassiz 1 2 3 4
(1) Paris 1 822, 4"., p. 1 3 9 , 14 0 , PI. XI. fig. 6.
(2) Briefe aus der Schweiz. Zürich u. Winterthur 1776. 4°. p. 32. PI. 4.
(3) Ouvrage anonyme et sans indication du lieu où il a été publié. Feu le Baron de ferussac a dit que cet ouvrage est
dû à M .KOENIG et qu’il a été publié à Londres. J ’ignore le nombre de centuries qui sont publiées, car ferussac n’a fait
qu’annoncer la première dans son Bulletin des Sciences naturelles et de Géologie. Tom. Y. Paris 1825. p. 206-208.
(4) Neues Jahrbuch fü r Mineralogie, Geognosie, Geologie und Petrefaktenhunde, herausgegeben von Dr. K. c,
Leonhard und Dr. H. G. bronn, Jahrg. 1838. S. 52.
(Beiträge zur Petre/actenkunde). On a établi sur cet échantillon une nouvelle espèce
nommée Limulus priscus. M. de meyer de Francfort sur le Main possède un second
échantillon de Limule du Muschelkalk, encore plus petit, qui a été rencontré dans le
royaume de Wurtemberg et qu’il a nommé Limulus agnotus (1).
Par une lettre du Professeur bronn de Heidelberg, du 20 Octobre 1838, j ’ai appris
que M. G. Comte münster avait établi plusieurs espèces fossiles d’après les échantillons
qui avaient été trouvés dans la pierre lithographique et qu’il possédait un individu
du calcaire jurassique. Il m’écrit aussi qu’une nouvelle figure de Limule fossile vient
d’étre publié dans un ouvrage de M. kutorga, imprimé à St. Pétersbourg. Je me suis
adressé à M. le Comte münster pour lui demander quelques renseignemens sur
ces diverses espèces, qui a eu la complaisance de m’envoyer des dessins et de les
mettre sans réserve à ma disposition. Par cette obligeance nous pouvons ajouter quelques
figures de Limules fossiles à notre ouvrage, qui loin de paraître superflues, seront
d’une utilité et d’un intérêt réels, puisque celles qu’on a publié jusqu’ici sont pour la
plupart très défectueuses.
Dans une lettre que M. le Comte münster m’a fait l’honneur de m’adresser et qui
accompagnait l’envoi des dessins, il établit cinq espèces de Limules de la pierre lithographique,
savoir: le Limulus Walchii, Lim. omatus, Lim. intermedius, Lim. brevispina,
et Lim. brevicàuda. Une sixième espèce appartient au calcaire jurassique de Kelheim
et il la désigne sous le nom de Lim. sulcatus. On peut donc compter avec les espèces
du Muschelkalk, huit espèces fossiles du genre Limule.
Quant à ce qui concerne les deux espèces du Muschelkalk, en l’absence de pièces
suffisantes pour donner avec quelque assurance une opinion, je crois qu’il convient
d’attendre la publication prochaine de l’ouvrage annoncé. Quant à celles que M. le
Comte münster a établi d’après les pièces de sa collection trouvées dans la pierre
lithographique, je donnerai dans l’explication des planches les caractères que M. le
Comte a assigné à ses diverses espèces.
Laissant là des distinctions, qui ne sauraient être établies définitivement que d’après
un examen attentif des pièces originales, nous passerons à la comparaison des limules
fossiles de la pierre lithographique avec les espèces actuellement existantes. Les dessins
qui m’ont été communiqués par M. le Comte münster s’accordent sur beaucoup
de points essentiels tant avec les échantillons que j ’ai moi-même examinés qu’avec
les figures publiées auparavant, ce qui me permet de donner les résultats généraux
suivants :
1. Les Limules fossiles de la pierre lithographique se distinguent tous du Limule
polyphème par la forme du test et par celle de la dent terminale du bord latéral
de l’abdomen. Ils ont au contraire le port des Limules des Indes-Orientales.
2. Tous ces Limules fossiles montrent les six épines mobiles des bords de l’abdomen
assez longues et diffèrent par conséquent du Limule à queue ronde.
3. C’est du Limule Kabutogani et du Limule des Moluques qu’ils approchent
d’avantage. Mais ils ne montrent pas les sinuosités qu’on remarque chez les
mâles de la première espèce, à laquelle au reste ils ressemblent le plus par l’éten-
(1) Neues Jahrb. f u r Minerai, etc. ibid. S . 415 (d’après une lettre du Prof. H. G. bronn du 6 Septembre 1838;
nous n’avons pas encore vu iei le cahier de son journal, qui contient cette note de M. de meyer).
Il