
et derrière elle on voit un petit corps blanc (PI. III. fig. 6. G*) et sphéroïde logé
dans une concavité de la peau, qui forme une espèce d’orbite; derrière ce corps on
voit un nerf optique qui pénètre obliquement dans l’oeil (PI. III. fig. 6. C**), et qui
est entouré d’un pigment noir violet, formant une continuation du pigment souscutané (1).
§ 8. Organes du mouvement.
Les pièces dures qui servent à l’insertion des muscles sont, outre diverses parties
de la peau extérieure, une plaque tendineuse située dans le céphalothorax, une
lame de chaque côté au bord postérieur de celui-ci, et six Lames pareilles de chaque
côté de l’abdomen, qui descendent de la partie dorsale (PI. III. fig. 8. a, a, a, a, a).
La plaque tendineuse qui est placé dans le céphalothorax (PI. III. fig. 7. A.) est
nommée par n. straus dürckheim sternum cartilagineux intérieur. On voit une plaque
semblable dans les Arachnides, et treviranus en a donné une description et une
figure chez une Araignée domestique (2). Chez le Limule des Moluques cette plaque
a la longueur de plus de 4 centimètres, et 2 centimètres de largeur, mais elle se
rétrécit vers sa partie postérieure et y finit en pointe; sa partie antérieure a
la forme d’un rectangle alongé, et ses côtés sont relevés par un prolongement
mince, qui forme deux appendices plus fermes aux angles latéraux antérieurs.
Le bord antérieur est transversal et arrondi vers sa face inférieure; mais du milieu
de sa face supérieure s’élève de chaque côté une apophyse cylindrique et
aplatie, qui se prolonge au delà du bord latéral et donne insertion à un long tendon,
dont il ne semble être que la continuation. Ces deux apophyses font un angle obtus
entr’eux d’à peu près 130°. Sur cette plaque sternale intérieure repose une partie
de l’intestin, tandis que le commencement de l’oesophage est situé au dessous de
de sa partie antérieure.
Le sternum intérieur donne attache à plusieurs muscles. Il est tiré en avant et
en haut par un muscle robuste, alongé et plat, qui descend du céphalothorax, et
se porte en arrière pour s’insérer à ses angles latéraux antérieurs (PI. III. fig. 7. B ).
Il est tiré de côté par un autre muscle plus grêle qui s’insère à la longue apophyse
que nous venons de décrire. Ces deux paires de muscles en agissant ensemble porteront
la plaque sternale en haut, mais il est relevé surtout par une troisième paire de
muscles; ce muscle releveur du sternum intérieur est droit, presque carré et plat,
et ses fibres descendent vers la partie postérieure du bord latéral. Les pieds qui
(1) Il n'y a donc pas de cristallin distinct do vitré, mais ces deux parties sont confondues, comme dans les yeux
des Néréides, selon rathke; voyez son Traité de Bopyro et Nereide, Rigae et Dorpati 1837 4°. p. 45.
(2) G. R. treviranus, Uéber den innem Bau der Àrackniden. Nürnberg 1812. 4°. S. 30. Tab. II. fig. 23,
treviranus qualifie cette pièce de cartilagineuse.
adhèrent par plusieurs muscles à ce sternum intérieur en doivent suivre les mouvements.
On voit de chaque côté des muscles qui, en montant du bord latéral, s’insèrent
aux hanches, et portent les pieds en bas; d’autres, en allant transversalement
en dehors, dirigent les pieds en dedans. Enfin, vers la partie postérieure
du sternum et de sa face dorsale naissent plusieurs faisceaux de fibres, lesquels constituent
un muscle long; qui pénètre dans l’abdomen et fléchit cette partie par en
bas ; tandis qu’à la lame cornée du bord postérieur du céphalothorax s’insèrent des
muscles, qui tirent le sternum intérieur en arrière.
Cette lame cornée du céphalothorax a la même forme et la même direction que les
six paires de lames cornées qu’on trouve dans l’abdomen. Ce sont des pièces plates
(PI. III. fig. 8. a, a, a, a, a, fig. 9.), dont la base est fort dure et placée sous les
fossettes alongées qui se voient sur la face dorsale du test abdominal, de même
que la lame cornée du céphalothorax est placée par sa base sous là fossette que
nous avons déjà décrite et qui existe au bord postérieur du premier bouclier.
Elles descendent obliquement en avant et sont un peu courbées, ayant leur bord postérieur
convexe. Leur longueur va en diminuant; les antérieures ont à peu près
13 millimètres de longueur. Elles s’amincissent et deviennent transparentes vers leur
bord inférieur. C’est à ces lames que s’insèrent les tendons des trousseaux dans lesquels
se divise le muscle fléchisseur de l’abdomen, qui naît du sternum interne et
occupe la partie inférieure du bouclier abdominal, à chaque côté du canal intestinal.
Au dehors de chacune de ces lames il naît un muscle rond, qui va droit en bas et
relève la patte abdominale, à laquelle il s’insère vers la face dorsale en longeant
le bord interne de la branchie. Les deux séries d’impressions arrondies, qu’on voit
sur la surface dorsale du test abdominal au côté externe des fossettes alongées,
correspondent à l’insertion de ces muscles.
Il y a une paire de gros muscles qui agissent sur l’abdomen en le tirant en haut vers
le céphalothorax. Ils se voient au milieu de cette partie après qu’on a enlevé le test
du côté dorsal (PI. III. fig. 10. A. A.) ; une grande partie du coeur est recouverte par
leurs fibres, qui naissent du test céphalothoracique et se portent en arrière pour
s’insérer à un interstice tendineux, lequel se continue avec le bord antérieur de l’abdomen
(PI. III. fig. 10. B.). Le stylet caudal suit ce mouvement de l’abdomen quand
ses muscles n’agissent pas, car il en possède qui lui sont propres, et qui servent
à le redresser ou à le fléchir. II y a dans l’abdomen des muscles longitudinaux
placés vers le dos et naissant du test, dans son milieu, pour s’insérer à la
base de la pièce ensiforme. Leurs fibres sont très longues. Ils paraissent composer
cinq masses, une médiane droite et deux latérales un peu obliques. Ces muscles
latéraux .en agissant seuls tirent la queue d’un côté, les cinq agissant tous à la
fois la relèvent vers le dos. Il y a deux muscles fléchisseurs situés plus bas et
pinnés, composés chacun de deux couches de fibres, les supérieures descendantes et
les inférieures montantes: elles vont en convergeant pour s’insérer sur la partie
inférieure et sur les côtés du tubercule médian de la queue.
A côté des muscles releveurs de l’abdomen on voit au céphalothorax cinq paires de
muscles courts et gros, qui ont une forme conique, et dont les fibres se dirigent obliquement
en dehors et en arrière, pour s’attacher au bord inférieur de l’articulation des
hanches des cinq dernières paires de pattes céphalothoraciques (PI.III. fig. 10. b, à, ô, 6, b.).