
plus épaisse à quelque distance derrière l’insertion des canaux biliaires, et est surtout
assez épaisse vers la partie postérieure qui est au devant du rectum.
On distingue deux rétrécissements intérieurs dans le canal intestinal formés par
un rebord transverse qui résulte d’un repli de l’intestin. Le premier se voit à peu de
distance derrière l’insertion du second canal hépatique, l’autre existe au commencement
du rectum. La partie antérieure du canal intestinal est très large , mais il
se contracte après le premier rebord dans un canal presque circulaire et d’une ampleur
à peu près égale, augmentant seulement un peu au dessus du second rebord.
Le rectum est étroit et n’a guère qu’un centimètre de longueur; il se termine à l’extérieur
par une fente étroite, qui se voit sous la base de la queue dans la membrane
qui l’unit au test abdominal. (PI. II. fig. 7.).
On voit beaucoup de vaisseaux qui se ramifient sur l’intestin, surtout à sa partie
moyenne au delà du premier rebord. Le foie consiste de chaque côté en une
masse de canaux aveugles et contournés (PI IL fig. 8.); il remplit l’espace du
céphalothorax entre l’intestin et les muscles des pieds et s’étend aussi dans l’abdomen.
Les deux parties latérales se rencontrent vers la partie antérieure en reposant
sur l’intestin derrière l’estomac. Les vaisseaux aveugles sont des ramifications
de troncs qui finissent par s’insérer en deux canaux de chaque côté assez larges,
et s’ouvrant au duodénum, le premier à peu de distance de l’estomac, le second
à peu près deux centimètres derrière lui (PI. II. fig. * *, fig. 5 a, a.). Les plis transverses
de l’intestin entrant dans ces canaux y forment des plis longitudinaux, qui sont
très visibles dans leur commencement et rétrécissent leurs orifices.
§ 1. Organes de la circulation (1).
Le coeur est un long vaisseau dorsal qui s’étend dans le milieu du corps, et se rétrécit
à chaque bout; en sorte qu’il est formé comme de deux cônes alongés et
adossés par la base (PI. II. fig. 9.). Sa plus grande largeur répond à la base de l’abdomen,
où elle a presque un centimètre. Sa circonférence est plus cylindrique dans
l’abdomen, mais plus angulaire dans le céphalothorax. Une arête médiane en parcourt
la face dorsale, et de, chaque côté les parois vont obliquement en dehors ; la
face inférieure est presque plane. Les parois du coeur sont assez épaisses et formées
de plusieurs couches de fibres transverses qui donnent à la face interne l’aspect d’un
treillis. Une membrane mince mais consistante, en forme la surface externe, et quelques
fibres longitudinaux, naissant de sept appendices de chaque côté, qu’on pourrait
comparer aux ailes du coeur des insectes, s’étendent au dessus de cette membrane,
surtout vers le côté dorsal.
(1) » Le coeur, comme dans les Stomapodes, est un gros vaisseau garni en dedans de colonnes charnues, régnant le
»long du dos, et donnant des branches des deux côtés.” Cuvier règne animal III. 1817. p. 62.
Il y a de chaque côté du coeur sept ouvertures transverses à bords élastiques et
durs et munis de deux valvules semilunaires. Us- paraissent recevoir le sang qui après
avoir parcouru les branchies., se porte dans un sinus longitudinal dont le coeur se trouve
environné. De chaque côté du coeur naissent sept vaisseaux à la face inférieure et au
dessous des ouvertures transverses qui sont placées vers le dos. La partie antérieure
du coeur se rétrécit brusquement et ses parois y deviennent plus minces; de cette
partie naissent trois troncs artériels ; deux troncs assez larges et à parois très minces,
un de chaque côté, qui se courbent en dessous et vont en arrière, et un autre
trône médian, beaucoup plus étroit et placé immédiatement sous le bouclier. Deux autres
vaisseaux larges latéraux, naissent vers la seconde paire des ouvertures du coeur et se
portent en arrière. Dans l’intérieur du coeur se voit une large valvule sémilunaire, dépendante
de la paroi supérieure et placée à l’origine de l’artère médiane. Celle-ci va droit
en avant et se divise par bifurcation, après un trajet d’environ un pouce et demi; ses
deux rameaux se dirigent en dehors vers les côtés du céphalothorax, et chaque rameau
se divise ensuite de même en deux branches qui paraissent se perdre dans les organes
préparateurs de la génération. De la partie postérieure du coeur, qui se termine
aux deux tiers supérieurs de l’abdomen, il sort un vaisseau longitudinal d’où partent
plusieurs rameaux à angles aigus (1).
§ 5. Organes de la respiration.
Nous avons déjà dit que les cinq paires postérieures des pattes abdominales portent
les branchies à leur face interne ou dorsale. Ces branchies n’adhèrent qu’à la première
pièce plate de chaque pied, et elles sont formées d’un grand nombre de lames
transverses, ou plutôt de duplicatures de la peau (Pl.II. fig. 12.). Ces duplicatures sont très
petites vers la partie antérieure de chaque patte, mais augmentent successivement en
grandeur. Leurs bords presque parallèles se présentent comme une série de lignes très
fines, quand on ne les dérange pas ; mais on peut aisément écarter ces lames qui n’adhèrent
entre elles que par leur base. Au reste il parait exister une libre communication
entre ces diverses poches respiratoires; car, en introduisant de l’air dans une de ces
duplicatures, on voit non seulement s’écarter les lames de la même branchie, mais
même se gonfler toutes les branchies, ainsi que l’espace membraneux entre les pattes
abdominales. Ce gonflement s’étend même à la membrane qui tapisse la surface
interne de la base de la première patte abdominale, et fait voir clairement que
ces fibres transverses, dont nous avons fait mention, et que nous avons dit recouvrir
(1) Cette description des organes de ]a circulation est bien incomplète. Le sang veineux comment se rend-il aux
branchies ? de n'ai que des conjectures à présenter sur cette question, mes exemplaires n’étant pas assez frais pour
pouvoir suivre le système vasculaire. Il me semble cependant qu’il régnait dans l’abdomen un sinus au dessus de celui
dont le coeur est entouré. Du moins dans la partie dorsale dé l’abdomen j ’ai vu que le coeur n’était pas situé
immédiatement sous le test, mais qu’il est recouvert d’une partie membraneuse qui paraissait recevoir des vaisseaux.
Je crois que c’est là qu’est reçu le sang qui revient du corps, et qu’il -se porte ensuite-de ce sinus aux branchies.